Les deux anciens supérieurs hiérarchiques de Pascal Simbikangwa brossent un portrait très contrasté de l’accusé. Pour Anatole Nsengiyumva, ancien responsable du renseignement militaire et condamné à 15 ans de détention par le tribunal d’Arusha, il n’était qu’un « petit agent pas très brillant qui se contentait de faire des revues de presse pour l’état-major ».
Pour Augustin Iyamuremye au contraire, il était un « homme redoutable, un fonctionnaire zélé, à la réputation sulfureuse ». « Lorsque je suis arrivé au service de renseignement, en 1992, Pascal Simbikangwa avait une réputation de tortionnaire », dit-il. A la demande du Premier ministre, il s’intéresse par conséquent à son dossier. Première surprise : il découvre que Simbikangwa a intégré le renseignement sur ordre du président Habyarimana. Seconde découverte : le procureur général de Kigali s’intéresse aussi aux agissements de cet agent sulfureux soupçonné de censurer les journalistes d’opposition, voire de les torturer.
« Le personnage était effrayant. On voyait qu’il avait été placé à ce poste pour surveiller le service central de renseignement. Il n’a pas hésité à me menacer. Un jour, il m’a même dit : votre régime modéré ne verra jamais le jour », a poursuivi l’ancien chef de Simbikangwa. A la barre, Augustin Iyamuremye confesse qu’il n’a jamais pu s’en débarrasser. « Il (Pascal Simbikangwa) était protégé ; c’était un inconditionnel du président Habyarimana ; un homme intouchable », a encore précisé Augustin Iyamuremye.
Source : Rfi.fr
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