A la une des journaux depuis plusieurs jours, de longs articles sur la faillite des forces de sécurité au moment de Westgate figurent à côté de témoignages poignants de victimes. Certains ont encore des traumatismes. Même pour ceux qui n’étaient pas à l’intérieur, ce jour restera gravé à jamais dans leur mémoire.
Ces deux lycéens habitant un quartier très éloigné du « mall » sont venus au mémorial du musée national pour se recueillir. « Je regardais la télévision et à un moment, tous les programmes se sont arrêtés. On nous a dit que des assaillants avaient attaqué le "mall" de Westgate », narre le premier. « C’est difficile de les condamner entièrement, certains ont dû avoir une vie éprouvante. Ce n’est pas comme s’ils s’étaient levés un matin pour tuer des gens », ajoute le second. « Beaucoup font ça pour l’argent, à cause de la pauvreté. Quand ils voient qu’ils ont l’opportunité, ils la saisissent et s’en fichent du reste », reprend le premier. Ils ont 17 et 19 ans. Les terroristes, eux, avaient entre 19 et 23 ans.
« Les terroristes ne respectent aucune loi »
D’autres sont beaucoup moins conciliants. Kennedy Mungai était serveur à Art Caffé, situé au rez-de-chaussée à gauche de l’entrée principale. « Ils s’en sont pris aux innocents, à ceux qui étaient sans défense. S’ils avaient voulu, ils auraient pu s’attaquer à la garnison militaire. La plupart d’entre nous n’avaient jamais vu une arme, encore moins entendu un coup de feu. Il faut améliorer la sécurité dans notre pays », affirme cet homme. Il fait partie des 20 personnes interviewées par Arjun Kohli, documentariste kenyan qui tenait à offrir un espace où un hommage est rendu aux victimes de l’attaque terroriste.
« Dimanche 21 septembre, c’est le jour mondial de la paix, quelle ironie, remarque Arjun Kohli.Le fait que ces hommes soient venus attaquer des femmes et des enfants innocents ce jour-là montre bien que les terroristes ne respectent aucune loi, aucune règle, ce qui rend leur action d’autant plus détestable. »
Il espère que le mémorial ravivera l’esprit d’unité qui a prévalu les jours qui ont suivi. « Les paroles sont les mêmes pour tout le monde, que vous soyez chrétien, hindou ou musulman, que vous soyez riche ou pauvre. Une humanité fondamentale émerge de tous ces récits », affirme-t-il. L’exposition doit durer deux mois.
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