Que Boko Haram soit implanté au Tchad, n'est une surprise pour personne. Depuis des années, une partie du trafic d'armes - qui nourrit les djihadistes nigérians - emprunte la route du Tchad, via les réseaux de commerçants kanouri qui remontent jusqu'en Libye. Qu'il y ait, autour de ces réseaux, des activistes djihadistes est une certitude.
En septembre dernier, les Camerounais ont interpellé un chef de Boko Haram et démantelé une importante cache d'armes dans la ville camerounaise de Kousséri. La localité est située à un jet de pierre de Ndjamena, de l'autre côté du fleuve Chari.
Par ailleurs, nul n'ignore que certaines communautés tchadiennes, notamment autour du lac, sont particulièrement perméables à l'idéologie de Boko Haram. Sur ce terrain favorable sont venus se greffer, depuis deux décennies déjà, le prosélytisme wahhabite et sa version extrême, le salafisme. Depuis de longs mois, la police tchadienne surveille donc certains segments de la société, à commencer par les mosquées.
Par ailleurs, durant un passé récent, les autorités tchadiennes ont tenté de jouer les médiateurs entre Boko Haram et les Nigérians. Ils l’ont fait, via notamment l'ancien gouverneur de l'Etat de Borno, Ali Modu Sheriff, un temps réfugié à Ndjamena et dont les liens avec Boko Haram sont troubles.
Si Ndjamena s'est cru, de par son rôle et sa position, à l'abri du terrorisme, la donne a changé avec l'entrée en guerre du Tchad contre le groupe djihadiste.
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