C’est dans la ville natale du premier président ivoirien Félix Houphouët Boigny qu’Alassane Ouattara a choisi de lancer officiellement sa campagne. Yamoussoukro où le candidat à sa réélection devrait s’afficher aux côtés d’Henri Konan Bédié. Autrefois adversaire politique, le patron du PDCI est désormais devenu le meilleur allié d’Alassane Ouattara. Soutien inconditionnel depuis un an, il a permis au chef de l’Etat d’être à la tête d’une importante coalition de partis.
Depuis des mois, Alassane Ouattara vante son bilan, notamment économique. Une croissance de plus de 8% depuis quatre ans, des grands travaux amorcés, le troisième pont d’Abidjan est devenu l’un des symboles de ce premier mandat.
« On ne mange pas les ponts », rétorque de son côté une partie de l’opposition. La Coalition nationale pour le changement, qui regroupe plusieurs candidats à la présidentielle, n’a cessé de dénoncer les conditions d’organisation de ce scrutin. Une élection équitable n’est pas possible, selon elle. Ses leaders pointent notamment du doigt la composition de la Commission électorale, favorable selon elle, au président sortant.
Flou artistique à la CNC
Mais les principales composantes de l'opposition paraissent parfois un peu tâtonner. Pascal Affi N'Guessan pour le FPI, a déjà commencé ses meetings dans les régions pour rallier autour de lui les sympathisants socialistes qui n'auraient pas décidé de lui tourner le dos dans un parti divisé.
Pour la CNC, ce n'est pas schisme mais une sorte de flou artistique savamment entretenu. Ainsi lors d'une conférence de presse, hier, le porte-parole de la coalition expliquait que ce groupe qui représente « l'opposition significative » selon ses termes formait « un bloc » pour barrer le chemin à la reconduction d'Alassane Ouattara. C'est pourquoi, pour incarner ce bloc, le choix de la conférence des présidents et candidats de la CNC avait choisi « à la majorité », Charles Konan Banny pour porter les couleurs de la Coalition durant cette campagne.
Ce qui n'empêche pas - nous explique-t-on doctement - que les autres membres de la CNC comme Mamadou Coulibaly ou bien Kouadio Konan Bertin puissent participer eux aussi à cette élection. Une stratégie de l'éparpillement des forces politiques qui peut laisser perplexe les plus fins politologues, mais en matière de stratégie électorale il est parfois des combats de guérillas plus payants qu'une charge de chars d'assaut. En vertu de l'adage : « Au premier tour, on choisit; au second, on élimine ». On verra, le 25 octobre qui a fait le bon pari pour peu qu'il y ait un second tour.
Source : Rfi.fr
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