Devant des milliers de partisans réunis pour son dernier discours, Moncef Marzouki annonce le lancement d'un « mouvement des citoyens ». Aucune précision cependant sur la nature de ce mouvement. Ce n’est pas un parti, explique son entourage, c’est un appel à former un front contre le retour de la dictature. « Il y a des gens qui veulent ramener la Tunisie vers le passé, a déclaré Marzouki du balcon de son quartier général. Cela peut constituer un danger pour la démocratie. »
Tout au long de la campagne, Moncef Marzouki, dont le bilan est contesté, s’est posé en garant de la révolution, face à son rival vainqueur de la présidentielle, Beji Caïd Essebsi, qu’il accuse d’incarner le retour de l’ancien régime, notamment en raison de son passé d’ancien ministre de Bourguiba et de président du Parlement sous Ben Ali.
Cet argument fonctionne sur une partie de l’électorat tunisien. Des partisans, réunis devant son quartier général pour son dernier discours, le confirment : « On n'a pas peur mais on est méfiants. Car aujourd'hui, on a une opposition qui est forte en Tunisie, et qui est consciente du retour de la dictature. Donc, oui, on est méfiants mais on n'a pas peur car, nous avons montré en 2011 qu'on n'était pas un peuple peureux. On a donné l'exemple au monde arabo-musulman, à tous les gens qui n'ont jamais cru à l'islam modéré, à ceux qui n'ont pas cru à la démocratie mais à la dictature dans les pays arabes. »
Au second tour, cet électorat était composé en grande partie de reports des voix des islamistes d’Ennahda qui ne présentaient pas de candidat à la présidentielle. Ces derniers craignent une répression à l’égyptienne avec la victoire de Nida Tounes. Mais le nouveau président a tenu à rassurer, tout d’abord en condamnant la répression systématique des islamistes sous Ben Ali, mais aussi en promettant qu’il garantirait les libertés tout au long de son quinquennat.
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