C'est dans le centre de Beyrouth, en contrebas du siège du gouvernement, que se tient le sit-in des familles des otages. Près des tentes sont accrochés les portraits des soldats et policiers aux mains des jihadistes. La colère le dispute à l'angoisse, témoigne Zeinab Bazzal, dont le fils Ali, un militaire, est détenu par le Front Al-Nosra.
« Le gouvernement nous dit qu'il travaille, mais on ne voit pas de résultat, regrette cette mère de famille. Tout est confidentiel. On a l'impression que sans nos sit-in successifs, dans le pays et à Beyrouth, les négociations n'auraient pas commencé. Trois otages ont déjà été tués. On nous a dit qu'il n'y aura plus d'exécution si les négociations sont menées sérieusement. »
Selon Beyrouth, les revendications des jihadistes sont confuses. Les négociations sont aussi compliquées par les menaces sécuritaires. Hussein Youssef, dont le fils est aux mains de l'organisation Etat islamique, redoute que de nouveaux combats éclatent à Ersal, là où les otages ont été enlevés.
« Je ne vois pas vraiment de différence entre l'Etat islamique et le Front al-Nosra, en terme de danger pour les otages au quotidien, explique-t-il. Mais la crainte, c'est que des combats éclatent entre l'un des groupes de ravisseurs et l'armée et que nos enfants soient en danger, qu'ils soient aux mains de Nosra ou de Daech. »
L'armée est déployée en force autour d'Ersal. Elle veut empêcher une infiltration jihadiste depuis les montagnes qui surplombent la ville et jouxtent la Syrie.
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