Dans le sud de la Guinée, épicentre d’une sévère épidémie d’Ebola, l’association humanitaire Médecins sans frontières (MSF), très active dans la région, est notamment confrontée à un problème lié à l’information sur la maladie. De folles rumeurs circulent au sein de la population indiquant qu’Ebola peut se traiter de manière miraculeuse.
Ces fausses informations inquiètent le docteur Michel Van Herp, médecin tropicaliste et épidémiologiste de MSF : « En ville malheureusement il y a parfois des rumeurs qui circulent, il y a parfois des jalousies. Il est clair que certains qui auraient trouvé des remèdes soi-disant miracles à gauche et à droite dans la médecine traditionnelle ne sont peut-être pas très contents de savoir qu’on ne conseille pas d’utiliser ces remèdes puisque ça ne marche pas. Il y a parfois des jalousies aussi parce que des gens qui voulaient travailler avec nous n’ont pas été engagés ».
« Le plus gros problème de cette épidémie, indique encore MSF, ici en Guinée, c’est l’étendue du nombre des lieux où l'on trouve des cas. Ca va de Nzérékoré à Conakry. Je dois avouer qu’on n’a jamais vu ça sur aucune épidémie jusqu’à présent ».
Les autorités prises au dépourvu
Le gouvernement guinéen qui n’avait jamais imaginé la présence d’une épidémie d’Ebola sur son sol a été pris au dépourvu, estime ce vétéran des épidémies d’Ebola : « Il est sûr que les épidémies d’Ebola, lorsqu’elles surviennent dans un endroit où il n’y en a jamais eues, prennent les gens au dépourvu. La Guinée n’a jamais pensé, mais aussi beaucoup de scientifiques n’auraient jamais pensé à la possibilité d’une épidémie d’Ebola, ici, en Guinée ».
Les difficultés des équipes médicales, sur le terrain, sont multiples. D’un côté, « on a la ville de Guéckédou, explique encore Michel van Herp de MSF, puis on a les villages ruraux. Généralement, on considère que, pour l’approche des malades en village rural, il faut quand même avoir plus d’expérience parce qu’on se protège moins pour moins effrayer les populations. Vous avez pu voir qu’en isolation, on travaille presque -comme on dit- en combinaison de cosmonaute. Dans les villages ruraux, on va avec une protection qui est parfois beaucoup plus légère afin de ne pas effrayer, afin de ne pas faire en sorte que les gens s’enfuient, afin de créer ce lien de confiance. »
« On évalue le malade »
« Pour faire cela, continue le médecin de MSF, il faut avoir de l’expérience et on ne demande pas cela à des gens qui n’ont jamais participé à une action contre la fièvre hémorragique. Si on a une alerte en ville, les maisons sont généralement plus accessibles, les gens ont été déjà informés. Il y a la présence du chef de quartier qui peut aider. Là, généralement on a un médecin et un expert en désinfection qui l’accompagne. On évalue le malade et on essaie de voir s’il y a un lien de contagion évident avec une autre chaîne de transmission pour avoir -tant sur le plan clinique que sur le plan épidémiologique- la probabilité la plus élevée que c’est réellement un malade d’Ebola. Bien évidemment on ne veut pas mettre des malades qui ne sont pas Ebola dans le centre de prise en charge d’Ebola parce qu’ils risqueraient de l’attraper là-bas. Il faut savoir que c’est la souche la plus agressive d’Ebola à laquelle on a affaire ici », conclut M. Van Herp.
Source : Rfi.fr
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