Le président américain Barack Obama, qui s'exprimait ce jeudi après-midi à l'issue du sommet, a déclaré que les pays du G7 allaient suivre ce que Vladimir Poutine allait faire dans les « deux, trois, quatre prochaines semaines » à propos de la crise ukrainienne avant de décider d'éventuelles nouvelles sanctions.
Pour autant, le G7 ne veut pas couper les ponts avec la Russie. Dès ce jeudi soir, à Paris, le Premier ministre britannique David Cameron doit avoir un entretien en tête-à-tête avec le président russe. « Je vais le mettre en garde contre de nouvelles sanctions s'il n'y a pas de progrès sur la question ukrainienne », a déclaré M. Cameron.
Obama plutôt modéré envers Moscou
Le président américain semble avoir modéré son discours vis-à-vis de Moscou. En faisant allusion à une éventuelle rencontre vendredi entre Vladimir Poutine et le nouveau président ukrainien Petro Porochenko, le président américain a estimé que son homologue russe avait la possibilité de revenir sur le chemin du droit international. Et lui-même n'a d'ailleurs pas exclu de parler avec le chef du Kremlin, également vendredi, en marge des commémorations du débarquement en Normandie.
C'est donc un double message que Barack Obama a adressé à Vladmir Poutine : certes, de nouvelles sanctions à l'égard de la Russie sont possibles, mais pour l'instant les Occidentaux tablent sur des avancées diplomatiques, notamment la reconnaissance du nouveau président ukrainien par le Kremlin.
Touche d'humour
Autre sujet évoqué lors de la conférence de presse : la vente de deux navires de guerreMistral français à la Russie. Le président américain a une nouvelle fois fait savoir qu'il désapprouvait ce contrat d'armement.
Barack Obama a terminé son intervention sur une touche d'humour, lorsqu'il a admis qu'il lui arrivait de parfois confondre les institutions européennes. « Bienvenue au club », lui a répondu le Premier ministre britannique David Cameroun, qui ne cesse lui-même de réclamer une réforme de l'Union européenne.
Soirée à haute intensité diplomatique pour François Hollande
A l'issue du sommet, François Hollande est rentré par avion à Paris où il a accueilli la reine d'Angleterre Elisabeth II, puis Barack Obama, et enfin Vladimir Poutine. La capitale française est depuis ce jeudi soir le lieu de rendez-vous des chefs d'Etat et de gouvernement qui vont se rendre vendredi sur les plages de Normandie pour le 70e anniversaire du débarquement.
François Hollande a dîné avec son homologue américain à 19 heures dans un grand restaurant, avant de souper à 21 heures à l'Elysée avec Vladimir Poutine. Auparavant, il avait reçu la reine d'Angleterre au cours d'une cérémonie à 17 heures à l’Arc de Triomphe, suivie d'une descente des Champs-Elysées et d'un entretien en tête-à-tête.
Angela Merkel veut rassurer sur l'accord UE / Etats-Unis
Parmi les sujets du G7 occultés par la crise en Ukraine : les négociations sur l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et les Etats-Unis. L'initiative suscite de nombreuses interrogations et craintes des deux côtés de l'Atlantique ; des craintes que les dirigeants semblent commencer à prendre au sérieux. La chancelière allemande Angela Merkel a cherché à rassurer :
« Nous avons parlé de nos inquiétudes mutuelles quant à cet accord. Il n’y a pas eu de conclusions, mais nous étions d’accord sur le fait qu’il faut vraiment communiquer sur ce que nous sommes en train de faire, sur les avancés des négociations en cours, a déclaré Angela Markel. Il faut aussi clairement dire ce que nous n’accepterons jamais. Par exemple : il n’y aura jamais de poulets au chlore en Europe, c’est inacceptable pour l’Europe . Et il faut le dire clairement pour qu’il n’y ait plus de doute là-dessus. C’est très important de répondre à ce genre d’inquiétudes courantes. »
Obama ne veut pas intervenir dans l'affaire BNP Paribas
L'affaire BNP Paribas, qui suscite des tensions entre la France et les Etats-Unis, devrait être abordée lors du dîner entre les deux présidents ce soir à Paris. Mais le président américain a d'ores et déjà averti, lors d'une conférence de presse tenue à l'issue du G7, qu'il ne voulait pas intervenir dans cette affaire :
« Ma réponse concernant cette affaire bancaire est courte et simple : la tradition des Etats-Unis veut que le président ne se mêle pas des affaires de justice dans son pays. Je ne décroche pas le téléphone pour appeler le procureur général et lui dire comment il doit instruire une affaire. Je ne pousse pas à des règlements à l’amiable dans ce genre de cas. Ces décisions-là sont prises par un département de Justice, qui est indépendant. Et c’est ce que j’ai fait savoir au président Hollande. »
Source : Rfi.fr
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