Après plusieurs heures de calme mercredi en fin d’après-midi, la tension est remontée d’un cran à l’université de Kinshasa, juste après la visite du Premier ministre Matata Ponyo, le premier membre du gouvernement à se rendre sur le campus.
Il a été accueilli par des étudiants en colère et de jets de pierre. Depuis, la tension reste vive. Des éléments de la garde républicaine étaient sur le campus, en toute fin journée, en train de dégager les barricades montées par les étudiants, sans qu’il y ait eu de nouveaux affrontements.
Par ailleurs, un autre incident s’est produit dans le centre-ville, à l’hôpital général de la capitale où deux militaires de la garde républicaine sont entrés en milieu d’après-midi et ont tiré en l’air faisant trois blessés, de source médicale.
Pour le reste, l’après-midi a été plus calme que les jours précédents, même si la capitale a continué de fonctionner au ralenti avec la plupart des écoles et beaucoup de magasins fermés.
Les autorités tentent désormais de rassurer la population. A la mi-journée, le gouverneur de Kinshasa, André Kimbuta, s’est adressé aux Kinois sur un rond-point du centre-ville.
« Il est l’heure de retourner à vos occupations habituelles », a lancé le gouverneur à une foule de curieux, avant de leur assurer qu’il y avait des instances démocratiques pour parler des problèmes plutôt que la rue.
Un appel au calme et à la responsabilité a également été lancé par la mission de l’ONU au Congo aux autorités et à l’opposition demandant à ces deux parties de respecter la Constitution et d’éviter tout recours à la violence.
L'Eglise catholique a, elle aussi, réagi à cette spirale de violences. L'archevêque de Kinshasa, Laurent Monsengwo, a appelé les autorités congolaises à ne pas « tuer » leurs concitoyens.
Selon les autorités, onze personnes - un policier et dix pillards - ont été tuées depuis lundi. Le bilan atteint vingt-huit morts, selon une organisation congolaise de défense des droits de l'homme.
Les Etats-Unis ont appelé toutes les parties au calme en demandant la tenue d’élections conformément à ce qui est prévu « par la Constitution ».
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