C'est lors d'une rencontre avec les principaux dignitaires religieux du pays, ce lundi, que le général Soriano a fait sa déclaration. La mise en cause est on ne peut plus claire : « Ceux qui se disent anti-balaka sont devenus les principaux ennemis de la paix en Centrafrique, ce sont eux qui stigmatisent les communautés, ce sont eux qui agressent la force Sangaris ». « On ne doit pas les cantonner, a ajouté le général Soriano, mais les chasser comme ce qu'ils sont, c'est à dire des hors-la-loi, des bandits ».
Le coordonnateur des anti-balaka, Edouard Patrice Ngaissona, refuse cette description des jeunes de son mouvement. « Ce sont des propos que je qualifie d’irresponsables [...] Notre objectif aujourd’hui est de les cantonner pour les ramener de là où ils venaient avant d’arriver à Bangui », assure-t-il.
Si certains désirent peut-être leur cantonnement et leur retour, d'autres continuent de semer la terreur chez les populations musulmanes. C'est le cas à Berberati, dans l'ouest du pays, où des anti-balakas sont arrivés ce lundi, en provenance de la ville de Carnot. « Ils sont descendus dans un quartier où la majorité des habitants sont des musulmans. Ils ont demandé à la population chrétienne de se retirer et ont commencé à perpétrer des exactions. Ils ont fait plusieurs morts, dont un enfant qu’ils ont tué devant moi », raconte ainsi un habitant.
Au cours de cette rencontre entre dignitaires religieux, le principal responsable de l'Eglise catholique, l'archevêque de Bangui, a réaffirmé de son côté que les anti-balaka n'étaient pas des « milices chrétiennes », mais bien des milices d'auto-défense, des milices villageoises. « Il n'y a pas que les musulmans qui souffrent des anti-balaka, a déclaré Monseigneur Dieudonné Nzapalainga. Nous en sommes tous victimes ».
Les anti-balaka sont des groupes d'auto-défense qui sont apparus dans les années 1990 pour lutter contre les coupeurs de routes, les braconniers et pour défendre les communautés villageoises du nord de la Centrafrique contre l'incursion de nomades tchadiens armés. Ces milices se sont réactivées depuis le renversement du pouvoir de Bozizé en réaction aux exactions de la Seleka. Elles ont été responsables de nombreuses attaques contre les civils musulmans dans la partie ouest du pays et à Bangui.
Source : Rfi.fr
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