Il est environ 6h30 du matin vendredi, lorsque le directeur de L’Eléphant déchainé se rend à pied à sa rédaction. Tout à coup, un 4X4 noir aux vitres teintées se dirige vers lui. Il l’évite de justesse.
Mais quelques instants plus tard, quand il voit la voiture réapparaitre, Antoine Assalé Tiémoko prend peur : « Sur le coup, je me suis dit que c'était un chauffard. Mais quand j'ai vu qu'il faisait demi-tour pour revenir vers moi, alors j'ai compris qu'ils en avaient après moi. Ils ont décidé de soit me faire taire, soit de m'empêcher par un "accident". »
Email, coups de téléphone.... Cela fait des mois qu’Antoine Assalé Tiémoko reçoit des menaces. Mais c’est la première fois qu’il est physiquement visé. L’Eléphant déchaîné est le seul journal d’investigation en Côte d’Ivoire. Sa spécialité : les enquêtes sur la gouvernance, la justice.
« L'Eléphant déchaîné est un journal qui dérange beaucoup. Donc depuis hier, je suis dans une sorte de dilemme, je me demande si cela vaut la peine de continuer ce métier, de mettre sa vie en danger, de mettre la vie de mes enfants, de ma famille en danger. Mais je me dis aussi qu'on ne peut pas changer ce pays si on a pas de journaux qui font correctement leur travail et qui refusent les compromissions. »
Antoine Assalé Tiémoko a porté plainte auprès du parquet d’Abidjan. A quatre reprises, il l’avait déjà fait ces derniers mois, pour menaces et intimidations. Mais pour l’heure, aucune enquête n’a abouti et personne n’a été inquiété.
-
Mpox: l'OMS maintient son plus haut niveau d'alerte
-
Les Soudanaises, violées et violentées, sont les premières victimes de la guerre
-
Guerre au Soudan: les cimetières de Khartoum débordent face aux innombrables morts
-
Cameroun: les camionneurs en grève après la mort de l'un d'eux
-
Au Nigeria, le manque de contribution des États nourrit la déscolarisation