Après une réunion qui a duré toute la journée, le gouvernement israélien annonce la suspension des pourparlers de paix avec les Palestiniens. Explication : on ne négocie pas avec un gouvernement s’appuyant sur le Hamas, « une organisation terroriste qui veut la destruction d’Israël ». Le communiqué publié par le bureau du Premier ministre après la réunion du cabinet de sécurité parle de suspension, et non d’arrêt des négociations. Néanmoins, cela y ressemble fort.
Des sanctions contre les Palestiniens devaient être également annoncées. Pas de précisions pour l'heure sur la nature de ces mesures. Mais à chaque fois que le cabinet israélien a voulu punir l'Autorité palestinienne, il a gelé le versement des taxes et des droits de douane qui lui reviennent. Le mouvement islamiste palestinien Hamas n'a pas reconnu officiellement l'Etat d'Israël. En revanche, il s'est engagé à reconnaitre tous les accords signés par l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), ce qui équivaut, fait-il valoir, à une reconnaissance.
Nous sommes à cinq jours seulement de la fin officielle du processus de paix. Mais depuis des semaines, de toute façon, il n’y avait plus tellement de discussions entre les deux parties, depuis qu’Israël a décidé, fin mars, de ne pas relâcher comme prévu des prisonniers palestiniens. L’Autorité palestinienne s'était alors tournée vers l’ONU, puis vers le Hamas, pour une réconciliation finalement survenue mercredi. Leur accord consiste à former un gouvernement de « consensus national » dans les semaines à venir. Le Hamas étant l'ennemi juré d'Israël, le choix opéré par Tel-Aviv est en somme une fin logique.
Ce jeudi après-midi, le négociateur palestinien Saeb Erakat a réagi : la direction palestinienne va étudier « toutes les options » pour répondre à la décision d'Israël de suspendre les négociations, a-t-il fait savoir. Le fossé qui sépare les Israéliens des Palestiniens semble, ce jeudi, immense.
Suite à l'accord annoncé mercredi par le Hamas et l'OLP, la France se dit prête, de son côté, à travailler avec un gouvernement d'union des Palestiniens, s'il refuse toutefois le recours à la violence et soutient le processus de paix avec Israël. Les Etats-Unis, eux, se sont dits déçus dès mercredi soir et annoncent qu'ils vont devoir réfléchir à l'aide financière allouée aux Palestiniens si le Hamas et l'OLP forment un gouvernement d'union. La Chine, enfin, salue cet accord entre Palestiniens.
Source : Rfi.fr
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