• Offensive fulgurante d'EIIL. Après avoir pris le contrôle de Mossoul, les combattants de l’Etat islamique en Irak et au Levant, un groupe jihadiste allié de tribus sunnites en Irak, apris Tikrit ce mercredi. Ils ont également tenté de prendre le contrôle de Samarra, à 110 kilomètres de Bagdad. Les rebelles de l’EIIL ont appelé mercredi leurs partisans à« marcher sur Bagdad ».
• Des frappes aériennes évoquées. Le gouvernement irakien s’est déclaré ouvert à la possibilité de frappes aériennes américaines. Washington étudie les options et promet de « renforcer la capacité de ses partenaires à vaincre le terrorisme ».
• Réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, qui doit se tenir à huis clos ce jeudi à 11 h 30 (15 h 30 TU).
• Prise d'otages. La Turquie a demandé l’aide de l’Otan pour obtenir la libération des 48 personnes, y compris le consul, actuellement retenues en otage par l’EIIL au consulat de Turquie à Mossoul et des 31 chauffeurs turcs retenus par les jihadistes.
• Fuite de la population. D'après l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), 500 000 personnes ont fui les combats dans la région de Mossoul. Une partie s'est réfugiée au Kurdistan voisin.
• Mobilisation générale au Kurdistan. Les combattants kurdes d'Irak, mais aussi de Turquie et de Syrie ont lancé un appel à la mobilisation générale pour parer à une éventuelle attaque de l'EIIL.
Les Jihadistes continuent leur avancée
Dans un enregistrement diffusé par le réseau américain de surveillance des réseaux islamistes SITE et attribué à Abou Mohammed al-Adnani, porte-parole de l’Etat islamique au Levant et en Irak, daté de ce mercredi, celui-ci appelle les « soldats à marcher sur Bagdad ». « Continuez à vous étendre. La bataille ne fait pas encore rage, mais elle fera rage à Bagdad et à Karbala. Mettez vos ceintures et soyez prêts », déclare le porte-parole d’EIIL dans cet enregistrement. Et, s’adressant au Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, il lance : « Vous avez perdu une occasion historique pour votre peuple de contrôler l’Irak et les chiites vous maudiront toujours, aussi longtemps qu’ils vivront ».
L'offensive lancée mardi par les troupes d'EIIL a été fulgurante. En quelques heures, le groupe jihadiste a pris Mossoul, puis Tikrit. Des combats ont eu lieu mercredi dans la ville très symbolique de Samarra. Les forces de sécurité irakiennes ont été mises en déroute rapidement. « On imagine qu'un seul groupe ne peut avoir une telle puissance de feu », a expliqué à RFI Pierre-Jean Luizard, chercheur au CNRS spécialiste de l'Irak. Pour lui, « il s'agit d'un soulèvement populaire local qui correspond à l'échec de l'intégration des Arabes sunnites dans le jeu politique ».
Réunion du Conseil de sécurité
Annoncée mercredi soir, la réunion du Conseil de sécurité des Nations unies se tiendra à huis clos, ce jeudi à 11 h 30. Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations unies, qui a « condamné avec force » l’offensive d’EIIL, a demandé à la communauté internationale de « s'unir pour exprimer sa solidarité avec l'Irak, confronté à un grave défi en matière de sécurité ». Il a demandé à la communauté internationale d’« envoyer un message clair affirmant que les actes terroristes sont inacceptables et que leurs auteurs doivent rendre des comptes ». Nickolay Mladenov, l’envoyé spécial de l’ONU en Irak, doit intervenir par vidéoconférence lors de cette réunion.
Vers des frappes aériennes ?
Selon le Wall Street Journal, l’Irak a officieusement fait savoir aux Etats-Unis, mercredi, être prêt à ouvrir son espace aérien dans le but de mener des frappes aériennes contre les troupes d’EIIL. Une information confirmée à l’Agence France-Presse par un diplomate occidental, mais qui n’a pour l’instant pas été officiellement formulée. Susan Rice, conseillère à la Sécurité nationale de Barack Obama, a pour sa part affirmé que les Etats-Unis vont « davantage pour renforcer la capacité de (ses) partenaires à vaincre la menace terroriste en leur fournissant formation, équipement et appui nécessaire ».
Les otages turcs
Les jihadistes ont pris en 80 Turcs en otages. 31 chauffeurs de camion sont retenus prisonniers dans la province de Ninive. Les autres, dont le consul et 25 membres des forces spéciales turques, ont été pris en otage au consulat de Turquie à Mossoul. C’est une crise sans précédent, pour Ankara. On peut en juger par la série de réunions au plus haut niveau de l’Etat qui se sont succédées mercredi dans la capitale turque au cours desquelles toutes les options, y compris militaires, ont été évoquées pour libérer ces otages. Mais l’idée une opération militaire ne semble pas à l’ordre du jour, rapporte notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion.
Officiellement, il n’y a pas de négociation entre Ankara et les ravisseurs. Mais un contact a été établi, via des intermédiaires entre les responsables turcs et le groupe jihadiste. La Turquie s’efforce de convaincre celui-ci de libérer ses otages. Selon le ministre des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, qui a interrompu son séjour aux Etats-Unis pour rentrer en Turquie, les nouvelles des otages sont bonnes, ils seraient « en bonne santé ». Mercredi, l’EIIL avait de son côté annoncé que les otages turcs devraient être « jugés » et « punis ». Le vice-président américain Joe Biden a parlé, au téléphone, avec le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, lui expliquant que les Etats-Unis étaient prêts à aider la Turquie pour arriver à ramener ses citoyens sains et saufs dans leur pays. Comment ? C’est toute la question. Le Parlement turc doit se réunir aujourd’hui pour débattre de cette crise.
500 000 personnes déplacées
Par ailleurs, plusieurs centaines de milliers de civils ont quitté Mossoul - 500 000, selon l'Organisation internationale pour les migrations -, qui n'est qu'à 80 kilomètres de la frontière avec la Turquie, dans les montagnes du nord de l'Irak. La Turquie se prépare à une nouvelle vague de réfugiés. Ce ne serait pas la première. Depuis le début des années 1990, il y en a eu plusieurs. Mais, depuis la prise de Mossoul et la fuite de ses habitants, il ne semble pas que le mouvement se soit poursuivi, pour l’instant. Ces déplacés sont essentiellement installés à Erbil, la capitale de la zone autonome kurde, ou autour, dans cette même région kurde, où la situation est relativement calme.
Les Kudes prêts à une éventuelle agression
Les troupes jihadistes n’ont d’ailleurs, pour l'instant, pas attaqué les Kurdes. Les combattants de l'EIIL sont à la lisière du territoire autonome kurde et semblent plutôt se diriger vers Bagdad. Mais s’ils décidaient de s’en prendre aux Kurdes, ce qu’ils n’ont jamais caché avoir l’intention de faire, ils trouveraient face à eux une force beaucoup plus déterminée que l’armée irakienne. Les combattants kurdes d’Irak, de Turquie et de Syrie ont décrété l’état de mobilisation générale pour faire face à cette éventualité. Et si des combats entre jihadistes et combattants kurdes venaient à se déclencher, l’exode massif de civils vers la Turquie deviendrait alors inéluctable.
Source : Rfi.fr
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