Barack Obama a choisi d'amorcer sa tournée européenne à Varsovie, ce mardi 3 juin, parce que « notre engagement pour la sécurité en Pologne et celle de nos alliés dans le centre et l'est de l'Europe est la pierre angulaire de notre propre sécurité, et est sacro-saint », a-t-il déclaré dans une courte intervention, quelques minutes après son arrivée. « Compte tenu de la situation en Ukraine en ce moment, nous avons également augmenté la présence américaine. Nous avons commencé à envoyer plus de troupes au sol et des avions de combat F16. Cela va aider nos troupes à s'entraîner ensemble. Cela va aider nos troupes à soutenir les missions aériennes de l'OTAN. Et cela s'inscrit dans la présence renforcée de l'OTAN à travers l'Europe centrale et de l'est », a-t-il ajouté.
Moyens supplémentaires
Le président des Etats-Unis a également proposé un plan de sécurité d’un milliard de dollars, entièrement pris en charge par Washington. Une « initiative pour rassurer l’Europe », qui doit encore être approuvée par le Congrès américain. Si le plan proposé par Barack Obama s’appuie essentiellement sur l’OTAN, il prévoit également d’élargir la coopération à des pays de la région non membres de l’Alliance atlantique. « Nous allons augmenter le nombre de personnels américains, qu'ils s'agissent de soldats ou des forces spéciales de l'armée de l'air, qui vont continuer à faire des rotations dans nos pays alliés en Europe centrale et en Europe de l'Est. Nous allons renforcer notre partenariat avec des amis comme l'Ukraine, la Moldavie et la Géorgie pour qu'elles renforcent leur propre défense », a ainsi précisé Barack Obama.
Il s’agit d’un important geste politique qui répond aux attentes exprimées par le président polonais, qui a clairement demandé une confirmation et des garanties américaines sur la sécurité en Europe centrale. De son côté, Bronislaw Komorowski a annoncé une augmentation du budget polonais de Défense, qui se situera au niveau de 2% du PIB.
Appel à la Russie
Barack Obama a également menacé la Russie de nouvelles sanctions si elle ne bloque pas « le flot de militants et d'armes dans l'Est de l'Ukraine » et si elle continue de refuser des pourparlers avec le gouvernement à Kiev. « Toute nouvelle provocation russe entraînera de nouveaux coûts pour la Russie, y compris, si nécessaire, des sanctions supplémentaires », a-t-il insisté. Il a également demandé à Vladimir Poutine « d'engager un dialogue avec le nouveau gouvernement à Kiev pour empêcher toute escalade de violence dans l'est du pays. La Russie doit aussi user de son influence pour convaincre les séparatistes armés d'arrêter d'attaquer les forces de sécurité ukrainienne ». Il a également exprimé l’espoir de pouvoir convaincre le président ukrainien tout juste élu, Petro Porochenko, qu’il rencontre mercredi matin, d’entamer des discussions avec les séparatistes pro-russe. Le président ukrainien arrive à Varsovie ce mardi soir, pour son premier déplacement à l’étranger en tant que chef de l’Etat. Les deux hommes pourraient évoquer une aide militaire américaine directe à l’Ukraine.
Combats en cours et bras de fer diplomatique
Ce soutien américain intervient alors que dans l'est de l'Ukraine des affrontements seraient en cours à Sloviansk ce mardi encore, et au lendemain de nouvelles déclarations de Washington qui a affirmé avoir des preuves de l’implication de la Russie dans le conflit en cours dans l’est de l’Ukraine. Le Kremlin a toujours nié. Moscou - qui prend ce mardi officiellement la direction tournante du Conseil de sécurité des Nations unies - a créé l'étonnement à L'ONU, en demandant hier la création de « couloirs humanitaires » en Ukraine. La Russie pourrait par ailleurs fermer les vannes de son gaz à destination de l'Ukraine. Une menace toujours d'actualité, selon le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk, qui s'exprimait devant le Parlement. Moscou et Kiev ont encore une semaine de négociations pour parvenir à un accord sur cette question.
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