Barack Obama tire un bénéfice politique direct de la mort d'Oussama ben Laden. Pour l'opinion publique, toutes tendances politiques confondues, le président est celui qui a mis fin à la cavale du chef d'Al-Qaeda, responsable des attentats du 11 septembre. Il se rendra en ce sens symboliquement, ce jeudi 6 mai, à Ground Zero, sur le lieu où s'élevaient les tours jumelles du World Trade Center.
72% de la population soutient désormais sa gestion en matière de terrorisme contre seulement 51% en avril. Signe de ce changement, sa politique étrangère convainc 52% de ces concitoyens, une hausse de 13 points en deux semaines.
Même les conservateurs félicitent Obama
En réussissant là où son prédécesseur George W. Bush avait échoué, Barack Obama a montré qu'il avait l'étoffe d'un chef de guerre. Il a réussi à faire taire, un temps, les critiques émanant des conservateurs qui dénonçaient son manque de leadership. Du milliardaire Donald Trump au journaliste Glenn Beck, qui le vilipende chaque semaine sur Fox News, l'ensemble de l'opposition a salué son rôle dans l'opération menée contre Ben Laden.
C'est d'ailleurs dans les rangs des électeurs républicains que la cote de confiance accordée au président américain a le plus augmenté, en passant de 9% en avril à 24% aujourd'hui.
55% des Américains désapprouvent sa politique économique
En décembre 2003, George W. Bush avait connu pareil rebond dans les sondages après la capture de Saddam Hussein en Irak. Il avait gagné 8 points pour atteindre 58% d'opinions favorables. Regain de popularité qu'il avait perdu en l'espace d'un mois, pour ne plus jamais retrouver par la suite une telle cote de confiance.
Barack Obama est prévenu. L'euphorie suscitée par la mort de Ben Laden n'a pas fait oublier la crise économique. Seuls 34% des Américains approuvent sa politique en ce domaine, soit quatre points de moins qu'en avril. C'est sûrement sur ce terrain que se jouera l'élection de 2012. A la Maison Blanche on évite donc tout triomphalisme. "Le pays est toujours en train d'émerger de la pire récession depuis la Grande Dépression", a souligné mercredi 4 mai Jay Carney, le porte-parole de la Maison Blanche.
Barack Obama peut se raccrocher à cet espoir: malgré sa chute dans les sondages peu de temps après l'arrestation de Saddam Hussein, George W. Bush avait été réélu en novembre 2004.