« Cela fait six mois que la plus terrible épidémie d'Ebola a éclaté, et le monde est en train de perdre la bataille pour la contenir », a lancé Jeanne Liu à la tribune de l’ONU ce mardi 2 septembre. La présidente de l’ONG Médecins sans frontières affirme que les plus hauts responsables n'ont pas réussi à prendre en charge de cette menace transnationale.
Le tableau qu’elle dresse de la lutte contre l’épidémie est accablant :
« En Afrique de l'Ouest, les cas et les décès continuent de croître au lieu de diminuer. Les centres d'isolement sont débordés. Le personnel de santé sur la ligne de front est lui-même infecté, et meurt dans une proportion choquante. D'autres s'enfuient parce qu'ils ont peur et ne soignent plus les patients même pour les maladies les plus communes. Des systèmes de santé entiers se sont effondrés. Les centres de traitement sont réduits à des lieux où les gens viennent mourir, dans la solitude. C'est impossible de continuer comme ça, avec le grand nombre de gens infectés qui débarquent dans nos structures. En Sierra Leone, des corps infectés pourrissent dans la rue. Au lieu de construire des centres de soin pour Ebola au Liberia, nous sommes obligés de construire des crématoriums. »
Face à cette crise transnationale dont les implications pour le continent africain sont sociales, économiques et sécuritaires, la présidente de MSF a appelé les États membres de l’ONU à prendre leur responsabilité qu’elle a qualifiée d’« historique » et les a sommés d’agir maintenant. « On ne peut pas tirer une couverture sur les pays qui sont touchés et espérer que l'épidémie s'éteigne tout simplement. Pour éteindre ce feu, nous devons entrer dans le bâtiment qui brûle », a déclaré Jeanne Liu.
Lors de cette même réunion, le docteur David Nabarro, coordinateur de l’ONU pour Ebola, a également appelé à une mobilisation mondiale. « Cette urgence mondiale nécessite une coalition inhabituelle », a-t-il affirmé. Mais il s'est aussi montré plus rassurant. Au micro de RFI, il s’est dit confiant dans le renforcement des équipes médicales dans les pays africains concernés pour faire reculer le virus :
« Le virus accélère, il va plus vite que nous. Il faut comprendre que c’est une guerre contre Ebola et dans une guerre, il y a plusieurs batailles. Certaines se soldent par des victoires, d’autres par des défaites. En ce moment, la bataille est difficile. Mais on va gagner la guerre contre Ebola parce qu’on va renforcer toutes les équipes pour être plus fort pour gagner. »
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