De Notto Gouye Diama pour se rendre dans le village de Ngadiaga, on descend la route de Thor (Route des Niayes) pour bifurquer à gauche afin de rejoindre une piste en terre crevassée. La piste en latérite jouxte des maisons en construction puis dessert des bâtisses qui s'espacent. Des plantations de mangues à perte de vue. De petites mangues de couleurs vertes se dégagent du feuillage. Derrière ces arbres touffus, disparaissent des chèvres une à une, ou par petits troupeaux dans le fond du village.
Des voitures de Sapeurs Pompiers sont visibles et renseignent qu'un incendie a eu dans ces lieux. Une faction de la gendarmerie veille au grain. Les gendarmes nous somment de quitter la piste qui mène dans les puits à gaz de Forteza. Les habitants nous accueillent par des regards indiscrets, dès notre présence sur les lieux. Sur l'esplanade des maisons, le patriarche, Assane Ba fait part de ses inquiétudes.
De son côté, une femme habillée en rouge avec un turban noir couvre ses cheveux attire notre attention. Elle s'appelle Bigué Ndoye, vit dans ce village et fait partie des familles impactées par l'exploitation du gaz. Elle témoigne, ici, des conditions difficiles de vie qu'elle et ses voisins supportent. "Nous voulons qu'on nous indemnise pour que l'on parte vivre ailleurs. Ils se sont accaparés de nos terres. On tirait nos revenus de la culture des mangues pour entretenir nos familles et subvenir à nos besoins. Nous sommes des paysans, nous ne connaissons que la culture. On est inquiets de ce qui se passe dans le village. Les autorités ne sont pas encore venues ici depuis le déclenchement de l'incendie", souligne la dame.
Non loin de là, une piste en latérite utilisée par les véhicules de Forteza, l'autre moitié, réservée aux piétons. Cette piste mène au plus grand puits de Forteza. Des hommes et femmes y pratiquent le maraîchage dans les jardins que les friches et plantes envahissent avec à la clé une immensité verdâtre.
Un panneau illustre des écritures en couleurs bleue, rouge et verte: "Base Association Forteza International PETROSEN NGADIAGA II". Un barrage de couleur rouge et blanche indique que la zone est interdite d'accès. Des conteneurs de couleurs blanches sont visibles à l'intérieur de la base.
Avec sa taille de basketteur, habillé d'un pull-over gris et porte des lunettes bien visées, Massamba Gadiaga, porte parole du collectif pour le développement de Ngadiaga, fait l'état des lieux.
"Il y a 15 puits de gaz à Ngadiaga. Ils y sont installés depuis 1996. Ils exploitent le gaz depuis 2009. Sur les 15 puits à gaz, c'est un seul qui ne fonctionne pas, tous les 14 fonctionnent et produisent normalement. Ils ont pris nos terres en arguant la loi sur le domaine national. Nos terres sont récupérées pour des sommes dérisoires, alors qu'on peut avoir 700 mille pour une plantation", indique le représentant des jeunes de Ngadiaga.
Et d'ajouter que: "l'État du Sénégal ne doit pas nous regarder. Nos autorités savent ce qui se passe ici. Qu'ils nous viennent en aide. Le Président Macky Sall a fait ses preuves à Ngadiaga, il a eu à travailler ici en tant qu'ingénieur".
Pour rappel, le village de Ngadiaga a été le théâtre d'un violent incendie qui s'était déclaré, le 19 décembre 2020, sur un des 15 puits à gaz exploités conjointement par la société nationale Petrosen et l’entreprise Américaine Forteza. L'incident a fait deux morts en tout. Un ingénieur de ladite entreprise et un gendarme qui tombé dans un bassin construit par les équipes de Haliburton chargées d'éteindre l'incendie.
Des voitures de Sapeurs Pompiers sont visibles et renseignent qu'un incendie a eu dans ces lieux. Une faction de la gendarmerie veille au grain. Les gendarmes nous somment de quitter la piste qui mène dans les puits à gaz de Forteza. Les habitants nous accueillent par des regards indiscrets, dès notre présence sur les lieux. Sur l'esplanade des maisons, le patriarche, Assane Ba fait part de ses inquiétudes.
"Des milliards quittent ici tous les jours au détriment de ces habitants""On a du mal à respirer un air pur avec la présence des puits. On est tous malade à cause de ces puits. Les habitants de ce village sont en danger, on cohabite avec l'incendie de ce puits à gaz, on était à 200 mètres de l'incendie. Depuis l'incendie, aucun des cadres de Forteza n'est venu pour nous voir. Des milliards quittent ici tous les jours au détriment de ces habitants. C'est vraiment difficile pour nous qui habitons ici", fulmine le vieux Assane Ba, il demande toutefois les autorités étatiques à réagir.
De son côté, une femme habillée en rouge avec un turban noir couvre ses cheveux attire notre attention. Elle s'appelle Bigué Ndoye, vit dans ce village et fait partie des familles impactées par l'exploitation du gaz. Elle témoigne, ici, des conditions difficiles de vie qu'elle et ses voisins supportent. "Nous voulons qu'on nous indemnise pour que l'on parte vivre ailleurs. Ils se sont accaparés de nos terres. On tirait nos revenus de la culture des mangues pour entretenir nos familles et subvenir à nos besoins. Nous sommes des paysans, nous ne connaissons que la culture. On est inquiets de ce qui se passe dans le village. Les autorités ne sont pas encore venues ici depuis le déclenchement de l'incendie", souligne la dame.
"Quand on a entendu les explosions, on a couru vers la brousse pour se réfugier"Debout devant la porte de sa maison, Mame Thiaba Sow mine triste, tient un nourrisson dans ses bras. La jeune dame est témoin des premières minutes de l'incendie du puits à gaz de Ngadiaga. "De nos maisons, on a entendu le bruit des flammes. Ça a fait un grand bruit. On entendait des explosions. On a eu très peur. On allait dans la brousse ou d'autres villages environnants pour y passer la nuit. On est très fatigués", a-t-elle soutenu.
Non loin de là, une piste en latérite utilisée par les véhicules de Forteza, l'autre moitié, réservée aux piétons. Cette piste mène au plus grand puits de Forteza. Des hommes et femmes y pratiquent le maraîchage dans les jardins que les friches et plantes envahissent avec à la clé une immensité verdâtre.
Un panneau illustre des écritures en couleurs bleue, rouge et verte: "Base Association Forteza International PETROSEN NGADIAGA II". Un barrage de couleur rouge et blanche indique que la zone est interdite d'accès. Des conteneurs de couleurs blanches sont visibles à l'intérieur de la base.
"Sur les 15 puits de gaz, c'est un seul qui ne fonctionne pas, tous les 14 fonctionnent et produisent normalement"
Avec sa taille de basketteur, habillé d'un pull-over gris et porte des lunettes bien visées, Massamba Gadiaga, porte parole du collectif pour le développement de Ngadiaga, fait l'état des lieux.
"Il y a 15 puits de gaz à Ngadiaga. Ils y sont installés depuis 1996. Ils exploitent le gaz depuis 2009. Sur les 15 puits à gaz, c'est un seul qui ne fonctionne pas, tous les 14 fonctionnent et produisent normalement. Ils ont pris nos terres en arguant la loi sur le domaine national. Nos terres sont récupérées pour des sommes dérisoires, alors qu'on peut avoir 700 mille pour une plantation", indique le représentant des jeunes de Ngadiaga.
"Ngadiaga ne tire rien du gaz exploité ici, ils nous ont ouvert qu'un seul robinet pour tout le village"Qui poursuit. "Le village de Ngadiaga ne tire aucun franc de l'exploitation des puits de gaz. On est plus de trois mille habitants dans ce village et on peine à avoir de l'eau. Ils nous ont ouvert un seul robinet pour tout le village. C'est vraiment déplorable. Ngadiaga a des difficultés sur le plan sanitaire, le village est dépourvu de poste de santé. On en réclame au moins un seul. Ils ne tiennent que des promesses. Depuis plus de dix ans on attend", lance-t-il.
Et d'ajouter que: "l'État du Sénégal ne doit pas nous regarder. Nos autorités savent ce qui se passe ici. Qu'ils nous viennent en aide. Le Président Macky Sall a fait ses preuves à Ngadiaga, il a eu à travailler ici en tant qu'ingénieur".
Pour rappel, le village de Ngadiaga a été le théâtre d'un violent incendie qui s'était déclaré, le 19 décembre 2020, sur un des 15 puits à gaz exploités conjointement par la société nationale Petrosen et l’entreprise Américaine Forteza. L'incident a fait deux morts en tout. Un ingénieur de ladite entreprise et un gendarme qui tombé dans un bassin construit par les équipes de Haliburton chargées d'éteindre l'incendie.
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