Plusieurs plateformes de l'opposition et autres organisations de la société civile congolaise avaient appelé à une journée « ville morte », mardi à travers tout la RDC. Ils souhaitaient démontrer un rejet de la population face au glissement du calendrier électoral, et demandent des élections dans les délais constitutionnels.
L'une des plateformes à l'origine du mouvement, la Dynamique de l'opposition, ne cache pas sa satisfaction. Joseph Olenghankoy, président des Forces novatrices pour l'union et la solidarité (Fonus) et modérateur de la Dynamique, s'exprime sur RFI au lendemain de cette journée :
« Notre peuple vient de montrer à la face du monde qu’un peuple conscient de son destin est plus puissant qu’une bombe atomique. C’est vraiment un véritable référendum, parce que la majorité présidentielle a demandé aux gens, en les menaçant même, d’aller au travail. Quand on regarde au niveau de la ville (Kinshasa, NDLR) : une paralysie totale. »
« Nous remercions notre peuple »
Le modérateur de la Dynamique de l'opposition fait le point sur le reste du pays : « Lubumbashi a répondu à moitié, ça c’est vrai, compte tenu d’un certain cafouillage là-bas. Bukavu totalement, et Goma à moitié, parce qu’il y a eu l’arrivée des Léopards. Kananga, Mbuji-Mayi, comme tant d’autres, Bandundu Ville et Bas-Congo : totalement paralysées. »
Et de conclure : « Notre peuple vient de marquer son désaveu au régime de M. Kabila, à ne pas embarquer la population vers son troisième mandat, à respecter la Constitution et à sortir le calendrier électoral dans les délais constitutionnels. Sincèrement, pour nous, on est très satisfaits et nous remercions notre peuple ! »
« Ceci est un échec cinglant »
Selon le porte-parole de la majorité congolaise, c'est tout le contrainte : pas de quoi se gausser. Pour le pouvoir, la journée « ville morte » est un échec, explique André-Alain Atundu : « Au regard des objectifs d’une journée " ville morte ", à savoir le dérangement du déroulement normal de la vie, la paralysie de la ville, eh bien on ne peut pas dire que c’est une journée " ville morte " réussie. »
Le porte-parole fait une concession, mais c'est pour mieux contrer l'argumentaire adverse : « Il est évident que la vie n’a pas commencé à 6 h du matin comme d’habitude. Mais après avoir réalisé qu’il n’y avait pas de danger particulier, eh bien, progressivement à partir de 8 h-9 h, quartier par quartier, la vie est redevenue normale. Je le répète, en référence aux journées " ville morte " qu’on a connues ici, ceci est un échec cinglant ! »
Au moins 11 interpellations ont eu lieu mardi en RDC, déplore le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l'homme, qui dit craindre la possibilité de représailles au vu du langage tenu ces derniers jours, et notamment la menace de mesures exemplaires en cas d'absence. A noter également que le signal de RFI a été coupé une partie de la journée à Kinshasa et à Bukavu mardi 16 février.
Source: Rfi.fr
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