L’exercice de la langue de bois fait partie intégrante des conférences de presse d’avant match. Avec Florent Ibenge, le sélectionneur de la RDC, c’est tout le contraire. Il faut avouer que l’ancien international voulait devenir journaliste. Une chance pour les suiveurs du prochain adversaire du Congo de Claude Le Roy.
« Je suis à votre disposition », lâche-t-il juste avant de répondre à la première question. Sa décontraction est étonnante à la veille de ce face-à-face qui s’annonce dantesque face au pays voisin le Congo.
Dernier sélectionneur africain en lice
En l'espace de quelques mois, le nouveau coach de la RDC a réussi à propulser son équipe, l’AS Vita Club, en finale de la Ligue des champions d'Afrique en 2014, perdue contre les Algériens de l’ES Sétif. Aujourd’hui, il emmène la sélection en quart de finale de cette CAN 2015. « Il fallait absolument passer ce premier tour et c’est fait », soupire le natif de Kinshasa. « On est arrivé sur la pointe des pieds un peu timoré contre le Cap-Vert. On a joué bas et on s’est trop focalisé sur le système défensif », avoue-t-il, alors que la RDC a concédé trois matches nuls depuis le début de la compétition. Désormais, la RDC veut créer du spectacle.
Malheureusement, pour ce quart de finale, le coach devra se passer de Youssouf Mulumbu. Le joueur de West Bromwich Albion, blessé, manquera fortement à son équipe. « Mulumbu est un très grand joueur et c’est un handicap de ne pas l’avoir. Il se soigne et on espère le récupérer pour les prochains matches en cas de victoire », avoue Ibenge. Le sélectionneur pourra toujours compter sur Yannick Bolasie. « C’est un grand talent. Il faut juste qu’il simplifie son jeu », confie-t-il.
Florent Ibenge, qui reste le dernier sélectionneur africain en lice dans cette CAN, veut aussi mettre en avant le travail de Dieumerci Mbokani, l’attaquant du Dynamo Kiev. « Il a beaucoup d’envie et de l’expérience, même s’il est arrivé un peu hors de forme. Mais il travaille beaucoup défensivement et il nous permet d’encaisser moins de buts. Il a eu des occasions et on espère qu’il va marquer », commente Ibenge. Il ajoute : « On a sacrifié le côté offensif. Mais regardez bien, il n’y a pas beaucoup de buts lors de cette CAN ».
« On est le même peuple »
Sur la rivalité avec le Congo, Florent Ibenge ne veut pas en faire des tonnes. « On est le même peuple. Quand on est une famille, on peut s’embrasser ou ne pas avoir envie de se voir. En ce moment, c’est un climat un peu froid, ça ajoute de la tension », dit-il un peu désolé. Les deux capitales, Kinshasa et Brazzaville sont distantes de seulement quelques kilomètres. De chaque côté du fleuve Congo, personne ne s’attend à une défaite.
Le sélectionneur du Congo, Claude Le Roy, connaît parfaitement l’équipe nationale de RDC pour l’avoir dirigée deux fois. Cela pourrait-il lui donner une longueur d’avance ? « C’est un avantage de connaître l’adversaire, reconnaît Ibenge. Mais mes joueurs le connaissent aussi et ils n’ont pas envie de perdre contre lui ».
Respectivement premier du groupe A et deuxième du groupe B de la CAN 2015, le Congo et la RD Congo s’étaient rencontrés pour la dernière fois en phase finale de la CAN 1974. A l’époque, le Congo l’avait emporté 2 à 1.
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