L'armée irakienne a lancé samedi une offensive dans la province d'Anbar, à l'ouest de Bagdad, dont certaines villes sont sous le contrôle total ou partiel d'Al-Qaïda. De violents combats ont lieu dans les environs de Fallouja et Ramadi.
Bagdad passe à l'offensive. L'armée irakienne tente de reprendre le contrôle de la province d'Anbar tombée en partie aux mains d'islamistes et de certaines tribus sunnites. De violents combats ont lieu depuis samedi 4 janvier contre des combattants d'Al-Qaïda pour reprendre le contrôle de Fallouja et stopper la prise de Ramadi.
L'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), l'un des groupes islamiques les plus radicaux engagés dans la guerre contre le président Bachar al-Assad en Syrie, a accentué ces derniers mois son influence dans la province d'Anbar, dans l'ouest de l'Irak, poursuivant son grand projet de création d'un vaste État sunnite dans la région.
À Fallouja, tenue depuis lundi par des djihadistes alliés à des combattants tribaux hostiles au gouvernement du Premier ministre chiite Nouri al-Maliki, les combats ont fait au moins huit morts et une trentaine de blessés. Des tireurs embusqués ont pris position sur les toits d'immeubles et de bâtiments administratifs, ont rapporté des témoins. L'armée irakienne affirme contrôler les entrées de la ville.
Les sunnites "citoyens de seconde zone"
À Ramadi, au contraire, des miliciens tribaux se sont alliés à l'armée irakienne pour combattre les hommes d'Al-Qaïda. Des unités spéciales antiterroristes combattaient samedi les djihadistes dans les rues, alors que l'armée était restée jusqu'ici cantonnée dans les faubourgs de la ville.
Le Croissant-Rouge irakien a envoyé des convois de ravitaillement vers les deux villes mais ceux-ci ont été stoppés par les combats.
La tension s'est accrue dans la province d'Anbar, qui fut le berceau de l'insurrection contre l'intervention armée américaine de 2003, depuis que la police a démantelé lundi un camp de manifestants sunnites. Au moins 13 personnes ont été tuées lors de cette opération.
Les sunnites, minoritaires en Irak, dominaient le pays du temps du président Saddam Hussein, leur coreligionnaire. Ils reprochent au gouvernement Maliki de les considérer comme des citoyens de seconde zone.
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