A chaque jour une défaite. L'armée malienne a abandonné tour à tour Kidal, la ville garnison de Gao et Tombouctou, comme le rapporte notre correspondant à Bamako.
Quand les groupes de rebelles approchaient de la ville de Gao, d’autres groupes étaient déjà à la périphérie de Tombouctou, située au nord-ouest, un peu comme si les actions étaient coordonnées. Appareils de transmission, armement, tout cet arsenal venu notamment de Libye, a fait la différence.
Scènes de pillage à Gao et Tombouctou dans les bâtiments publics
Contrairement à la ville de Kidal, en partie épargnée par les scènes de pillage, les localités de Gao et de Tombouctou ont été dévastées. Selon le directeur d’une bibliothèque de Tombouctou, le Trésor public, les banques, les services publics de la localité ont été totalement pillés.
Scènes de pillages également dans le camp militaire de Tombouctou où armes et munitions ont été emportées. Deux hôtels de Gao ont été en partie saccagés et dans les deux villes, des véhicules privés ou appartenant à des services publics ont été volés.
Selon des témoins, à Gao et à Tombouctou, des islamistes armées scandaient « Dieu est grand, Dieu est grand ! ». Les affrontements et l’arrivée des rebelles ont fait des victimes dans les deux localités : au moins deux blessés à Gao, et à Tombouctou, un jeune homme a été tué par un obus.
La junte envoie des émissaires dans le Nord
Dimanche soir, le chef de la junte le capitaine Amadou Sanogo a annoncé l’envoi d’émissaires dans le Nord pour tenter d'obtenir un cessez-le-feu. Alors que les putschistes étaient régulièrement informés des déconvenues de l'armée, ce week-end, ils devaient dans le même temps lutter contre un autre ennemi : l'horloge, car vendredi 30 mars, la Cédéao leur avait donné soixante-douze heures pour rétablir l'ordre constitutionnel, sous peine de fermer les frontières avec le Mali.
Trois responsables putschistes se sont rendus alors à Ouagadougou vendredi pour un entretien avec le médiateur de la crise Blaise Compaoré. Les discussions se sont poursuivies tout le week-end avec son ministre des Affaires étrangères Djibril Bassolé à Bamako.
La promesse d'un retour à l'ordre constitutionnel
Le capitaine Sanogo a d'abord invoqué la menace rebelle pour que la Cédéao fasse montre d’indulgence, mais finalement dimanche, il a fait un pas en avant en s’engageant à rétablir la Constitution et les institutions de la République. Mais pour autant, le chef de la junte n’entend pas quitter les commandes de l’Etat dans l’immédiat.
Sa photo officielle déjà accrochée dans son bureau du camp de Kati le laissait présager. Dans un entretien accordé à l’AFP et à la National Public Radio, le leader du putsch a précisé ses intentions. S’il martèle qu’il ne s’éternisera pas au pouvoir, le capitaine Sanogo affirme que le comité qu’il dirige va nommer, après consultation de tous ceux qui comptent dans le pays, un gouvernement de technocrates chargé de régler la crise au Nord puis d’organiser des élections.
Une solution inacceptable tant pour la médiation burkinabè que pour une bonne partie de la classe politique malienne. Pour l’heure, la plupart des partis annoncent qu’ils ne transigeront pas avec le respect de la Constitution, à savoir qu’en cas de vacance du pouvoir, l’intérim est assuré par le président de l’Assemblée nationale.
Le médiateur burkinabè travaille, lui, à obtenir en douceur le départ du chef de la junte. Mais selon une source proche des négociations, il n’entend pas se focaliser sur un respect absolu des textes. En clair, si une personnalité consensuelle venait à être trouvée, personne ne devra faire la fine bouche.
Quand les groupes de rebelles approchaient de la ville de Gao, d’autres groupes étaient déjà à la périphérie de Tombouctou, située au nord-ouest, un peu comme si les actions étaient coordonnées. Appareils de transmission, armement, tout cet arsenal venu notamment de Libye, a fait la différence.
Scènes de pillage à Gao et Tombouctou dans les bâtiments publics
Contrairement à la ville de Kidal, en partie épargnée par les scènes de pillage, les localités de Gao et de Tombouctou ont été dévastées. Selon le directeur d’une bibliothèque de Tombouctou, le Trésor public, les banques, les services publics de la localité ont été totalement pillés.
Scènes de pillages également dans le camp militaire de Tombouctou où armes et munitions ont été emportées. Deux hôtels de Gao ont été en partie saccagés et dans les deux villes, des véhicules privés ou appartenant à des services publics ont été volés.
Selon des témoins, à Gao et à Tombouctou, des islamistes armées scandaient « Dieu est grand, Dieu est grand ! ». Les affrontements et l’arrivée des rebelles ont fait des victimes dans les deux localités : au moins deux blessés à Gao, et à Tombouctou, un jeune homme a été tué par un obus.
La junte envoie des émissaires dans le Nord
Dimanche soir, le chef de la junte le capitaine Amadou Sanogo a annoncé l’envoi d’émissaires dans le Nord pour tenter d'obtenir un cessez-le-feu. Alors que les putschistes étaient régulièrement informés des déconvenues de l'armée, ce week-end, ils devaient dans le même temps lutter contre un autre ennemi : l'horloge, car vendredi 30 mars, la Cédéao leur avait donné soixante-douze heures pour rétablir l'ordre constitutionnel, sous peine de fermer les frontières avec le Mali.
Trois responsables putschistes se sont rendus alors à Ouagadougou vendredi pour un entretien avec le médiateur de la crise Blaise Compaoré. Les discussions se sont poursuivies tout le week-end avec son ministre des Affaires étrangères Djibril Bassolé à Bamako.
La promesse d'un retour à l'ordre constitutionnel
Le capitaine Sanogo a d'abord invoqué la menace rebelle pour que la Cédéao fasse montre d’indulgence, mais finalement dimanche, il a fait un pas en avant en s’engageant à rétablir la Constitution et les institutions de la République. Mais pour autant, le chef de la junte n’entend pas quitter les commandes de l’Etat dans l’immédiat.
Sa photo officielle déjà accrochée dans son bureau du camp de Kati le laissait présager. Dans un entretien accordé à l’AFP et à la National Public Radio, le leader du putsch a précisé ses intentions. S’il martèle qu’il ne s’éternisera pas au pouvoir, le capitaine Sanogo affirme que le comité qu’il dirige va nommer, après consultation de tous ceux qui comptent dans le pays, un gouvernement de technocrates chargé de régler la crise au Nord puis d’organiser des élections.
Une solution inacceptable tant pour la médiation burkinabè que pour une bonne partie de la classe politique malienne. Pour l’heure, la plupart des partis annoncent qu’ils ne transigeront pas avec le respect de la Constitution, à savoir qu’en cas de vacance du pouvoir, l’intérim est assuré par le président de l’Assemblée nationale.
Le médiateur burkinabè travaille, lui, à obtenir en douceur le départ du chef de la junte. Mais selon une source proche des négociations, il n’entend pas se focaliser sur un respect absolu des textes. En clair, si une personnalité consensuelle venait à être trouvée, personne ne devra faire la fine bouche.
Cédéao : deux sommets en moins d’une semaine |
Les chefs d’Etat de la Cédéao ne cachent pas que la crise malienne les préoccupe au plus haut point. Première source d’inquiétude pour eux : tous ou presque sont à la tête d’Etats fragiles, il faut donc à tout prix éviter que le capitaine Sanogo donne des idées à d’autres sous-officiers de la région. Pour encourager le chef de la junte malienne après son engagement de rétablir la Constitution et les institutions républicaines, les chefs d’Etat devraient, selon une bonne source, prendre la décision de suspendre les menaces de sanctions. Une suspension provisoire dans l’attente que les putschistes cèdent le pouvoir dans les prochains jours. Deuxième source d’inquiétude pour les présidents de la région : la crise au nord du Mali. La Cédéao se dit prête à envoyer 2 000 hommes mais lever des troupes, les équiper, prendra au grand minimum un mois et rien ne se fera tant qu’un gouvernement légitime n’aura pas été réinstallé. Un cessez-le-feu ferait donc aussi bien l’affaire de Bamako que de l’organisation régionale. Seulement, les différentes rébellions touarègues y sont-elles prêtes alors qu’elles enchaînent les conquêtes face à une armée malienne incapable de résister ? Rien n’est moins sûr. Le temps presse d’autant que des militaires défaits, en fuite vers Bamako pourraient bientôt grossir les rangs des hommes en colère de la capitale. |
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