Le tollé provoqué par l'attaque de l'hôpital de Médecins sans frontières à Boguila a fait bouger les lignes. Une quinzaine de personnes, dont trois employés de MSF, y avaient perdu la vie. Mais personne au sein de la Seleka ne reconnait savoir quoi que ce soit à propos de cet épisode se bornant à parler d'éléments incontrôlés.
La Seleka a-t-elle été mise au pied du mur à ce moment-là ? En tout cas, l'accrochage très violent avec les troupes françaises une dizaine de jours plus tard, toujours à Boguila, aura pu servir d'avertissement. Même si là encore, officiellement, personne ne sait si ces hommes étaient ou non des Seleka.
La Force Sangaris a-t-elle obtenu de la Seleka qu'elle mette de l'ordre dans ses rangs ?
Quoi qu'il en soit des militaires français ont assisté aux discussions de Ndélé, tout comme d'ailleurs des représentants du gouvernement de transition. « Nous avons tout intérêt à ce que ces groupes éparpillés se réunissent », explique à RFI un acteur du processus de réconciliation.
« Désormais, le nouveau chef d'état-major sera comptable des actes de ses hommes sur le terrain », estime pour sa part un responsable Seleka. La remise en ordre de la Seleka sur le plan militaire et la création d'une entité politique embryonnaire interviennent par ailleurs alors que la présidente Catherine Samba-Panza a annoncé un remaniement de son gouvernement. Gouvernement dans lequel la Seleka se plaint d'être sous représentée.
Restructuration militaire et politique
Ces dernières semaines les exactions commises par des éléments incontrôlés de la Seleka ont été particulièrement nombreuses. L'attaque de l'hôpital de Médecins sans frontières à Boguila le 26 avril est un sujet tabou parmi les cadres du mouvement qui ont même du mal à cacher leur honte. Il fallait donc agir. La Seleka s'est choisi un nouveau chef militaire pour tenir les hommes sur le terrain. Il s'agit du général Joseph Zoundeko : « Il y a certains éléments qui se disent Seleka et qui font des exactions, qu’ils arrêtent avec leurs exactions. A partir d’aujourd’hui, nommé chef d’état-major, je vais regrouper les hommes par site, comme cela ils seront contrôlés », explique-t-il.
Le tout nouveau chef d'état-major vient de la Vakaga dans l'extrême nord-est, mais il installera ses quartiers à Bambari dans le centre du pays, plus commode pour avoir l'emprise nécessaire sur les troupes. Il pourra compter sur un état-major composé d'une vingtaine d'officiers du mouvement élus par l'ensemble des cadres présents à Ndélé
Etablir une chaîne de commandement clair, recenser et cantonner les hommes. Tous les cadres Seleka contactés par RFI se félicitent de cette initiative.
Mais à Ndélé on n'a pas oublié non plus la politique. En attendant l'assemblée générale de la Seleka dont la date n'a pas été définie et qui élira un président et un bureau de la Seleka, une coordination politique provisoire a été créée. Elle compte cinq membres avec à leur tête le coordonnateur Abdoualye Hisseine. Cette structure travaillera avec les autorités et les acteurs internationaux à Bangui.
Source : Rfi.fr
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