Après le feu vert du Parlement russe pour un "recours à l’armée en Ukraine", les dirigeants internationaux ont multiplié les échanges téléphoniques, samedi 1er mars. Barack Obama, qui avait prévenu dans un discours télévisé qu’une action russe en Ukraine aurait un "coût", s’est notamment entretenu pendant une heure et demie avec Vladimir Poutine.
Le président américain a fait savoir à son homologue russe que la Russie avait commis une violation patente de la souveraineté de l’Ukraine et lui a demandé de replier ses forces dans les bases russes de Crimée. Le chef du Kremlin a, quant à lui, expliqué que la Russie se réservait le droit de protéger ses intérêts et ceux des russophones en Ukraine s’ils venaient à être menacés.
Une réunion d’urgence du Conseil de sécurité des Nations unies s'est tenue à New York. Elle a donné lieu à des échanges particulièrement acrimonieux entre les Occidentaux et la Russie, chaque camp accusant l’autre d’ingérence dans les affaires de l’Ukraine. L’ambassadrice des États-Unis, Samantha Power, a appelé au "déploiement immédiat" en Ukraine d’observateurs internationaux des Nations unies et de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
État d’alerte en Ukraine
En Ukraine, des militaires ne portant pas d’insigne - mais clairement russes - se trouvent déjà déployés en Crimée, région à majorité russe et où le Kremlin dispose d’une présence militaire importante. La flotte russe en mer Noire y est basée. Bien qu’il ne fasse peu de doute que les militaires sans insigne visible en Crimée soient Russes, Moscou ne l’a pas confirmé officiellement. Il a décrit l’autorisation obtenue d’envoyer l’armée comme une menace d’action future plutôt que comme une confirmation de l’implication de ses troupes.
Le président ukrainien par intérim, Oleksandre Tourtchinov, a ordonné, samedi, que l’armée soit placée en état d’alerte. "Une intervention militaire marquerait le début de la guerre et la fin des relations entre l’Ukraine et la Russie", a déclaré le Premier ministre ukrainien, Arseni Iatseniouk. Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andriy Dechtchitsia, a dit avoir rencontré des responsables européens et américains et avoir envoyé une demande à l’Otan pour examiner "toutes les possibilités de protéger l’intégrité territoriale et la souveraineté de l’Ukraine".
L’Otan se réunit dimanche à Bruxelles
"Nécessité urgente d’une désescalade en Crimée", a tweeté Anders Fogh Rasmussen, secrétaire général de l'Otan. "Les alliés de l’Otan continuent de se concerter", a-t-il ajouté. Les ambassadeurs de l’Organisation du traité de l'Atlantique nord se réunissent dimanche à Bruxelles pour discuter de la situation, a annoncé le secrétaire général de l’Otan sur Twitter.
Comme première mesure de protestation au vote russe, les États-Unis ont décidé de suspendre leur participation aux réunions préparatoires au prochain sommet du G8, prévu en juin à Sotchi, la ville russe de la mer Noire où se sont tenus les derniers Jeux olympiques d’hiver, et ont mis en garde Moscou contre "un plus grand isolement politique et économique". Le Canada a aussi décidé de bouder les préparatifs du G8 et annoncé le rappel en consultation de son ambassadeur en Russie.
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