Voilà sept mois qu’une agression policière est arbitrairement exercée sur deux journalistes : Kambel Dieng et Kara Thioune. Les auteurs de la forfaiture du 21 juin 2008, bien qu’ils soient identifiés, ne sont pas inquiétés. Moins de trois mois après, le 17 août précisément, les locaux des rédactions de l’As et de 24 heures Chrono sont saccagés par des nervis. Les assaillants sont condamnés au moment où le présumé commanditaire, reconnu et connu, se pavane en toute impunité, à Dakar et à l’intérieur du pays. (Mieux, il est libre comme l’air et nargue son monde.) Certes des procédures sont enclenchées, mais la presse reste vigilante, en exigeant, aujourd’hui plus qu’hier, que justice soit rendue. C’est bien cette posture, restée constante malgré les manœuvres de division du pouvoir en place, qui a motivé les différentes actions menées jusque-là, par le Comité pour la défense et la protection des journalistes (Cdpj), de concert avec le Syndicat des professionnels de l’information et de la communication (Synpics) et avec l’implication des forces éprises de justice.
Bien malheureusement, les cris d’indignation et les appels au respect des Droits de l’Homme ne sont ni entendus ni traités avec l’attention qui sied. La longueur des procédures ne saurait être expliquée que par une tentative d’endormissement de la Presse. Une volonté d’anesthésier la détermination de la presse sénégalaise décidée à se battre jusqu’au bout… du droit. Cette démarche, bien sournoise, est inacceptable en ce qu’elle remet en cause le droit de chaque citoyen à réclamer justice, lorsque ses droits les plus élémentaires, sont bafoués au vu et au su de tous. Qu’il s’agisse de l’agression policière contre Kara et Kambel ou du saccage de l’As et de 24 Heures Chrono, il ne manque en effet pas d’éléments probants qui puissent nécessiter, à tous égards, la poursuite des procédures.
Les gesticulations et autres actes superficiels tendant à faire croire que l’Etat était résolument engagé dans la voie de l’administration de la Justice , ne sauraient casser notre détermination. Ces signes ne trompent plus personne. Car, en vérité, les maintes assurances des autorités en charge de ces affaires sont confondues par la réalité des actes posés. Les dossiers dorment de fait dans les tiroirs et la procédure d’audition du commanditaire du saccage des deux rédactions est diligentée avec une vitesse d’une tortue.
Que les autorités engagées dans cette opération d’étouffement de dossiers judiciaires se le tiennent donc pour dit. L’option prise par elles d’une justice à plusieurs vitesses ne saurait cependant constituer un motif de découragement ou de lassitude pour le Cdpj à réclamer que justice soit faite. Au nom de la démocratie que le Sénégal a choisie comme modèle. Ainsi, il en restera toujours des hommes et des femmes prêts à défendre des principes d’égalité devant la loi, de quelque bord que le citoyen impliqué se trouve. En effet, ce principe immuable devant faire foi en toutes circonstances, les auteurs de l’agression contre les deux journalistes et le commanditaire du saccage de ces rédactions ne doivent bénéficier d’aucun privilège dans le traitement de leurs dossiers ou d’une quelconque protection. C’est une exigence démocratique et une nécessité morale de dire le droit dans ces affaires. Car, autant de faits similaires imputés à des citoyens ont été punis. Pourquoi ne le seraient-ils pas pour les personnes citées dans la commission des délits punis par la loi ? Laquelle est faite pour toutes les couches et catégories sociales comme professionnelles. A moins qu’on démontre, une fois de plus, que la responsabilité des citoyens dans des délits cités et dans des crimes commis dépend essentiellement de la position où l’on se trouve et de la proximité qu’on a avec l’autorité (le prince). Dans quel cas, il y a de quoi s’inquiéter et avoir peur pour la République.
Le Cdpj réaffirme aux autorités toute sa détermination à garder intacte la mobilisation de ses membres et à poursuivre sa campagne de dénonciation d’une Justice à double vitesse jusqu’à ce que le Droit soit rendu dans ces deux affaires. Et ce n’est certainement pas en exerçant un chantage qui ne dit pas son nom ; consistant à bloquer la subvention de 300 millions de francs Cfa légalement alloués à la presse, qu’elles réussiront à faire fléchir les positions ici exprimées.
Fait à Dakar, le 21 janvier 2009
Le Comité pour la Défense et la Protection des Journalistes
Bien malheureusement, les cris d’indignation et les appels au respect des Droits de l’Homme ne sont ni entendus ni traités avec l’attention qui sied. La longueur des procédures ne saurait être expliquée que par une tentative d’endormissement de la Presse. Une volonté d’anesthésier la détermination de la presse sénégalaise décidée à se battre jusqu’au bout… du droit. Cette démarche, bien sournoise, est inacceptable en ce qu’elle remet en cause le droit de chaque citoyen à réclamer justice, lorsque ses droits les plus élémentaires, sont bafoués au vu et au su de tous. Qu’il s’agisse de l’agression policière contre Kara et Kambel ou du saccage de l’As et de 24 Heures Chrono, il ne manque en effet pas d’éléments probants qui puissent nécessiter, à tous égards, la poursuite des procédures.
Les gesticulations et autres actes superficiels tendant à faire croire que l’Etat était résolument engagé dans la voie de l’administration de la Justice , ne sauraient casser notre détermination. Ces signes ne trompent plus personne. Car, en vérité, les maintes assurances des autorités en charge de ces affaires sont confondues par la réalité des actes posés. Les dossiers dorment de fait dans les tiroirs et la procédure d’audition du commanditaire du saccage des deux rédactions est diligentée avec une vitesse d’une tortue.
Que les autorités engagées dans cette opération d’étouffement de dossiers judiciaires se le tiennent donc pour dit. L’option prise par elles d’une justice à plusieurs vitesses ne saurait cependant constituer un motif de découragement ou de lassitude pour le Cdpj à réclamer que justice soit faite. Au nom de la démocratie que le Sénégal a choisie comme modèle. Ainsi, il en restera toujours des hommes et des femmes prêts à défendre des principes d’égalité devant la loi, de quelque bord que le citoyen impliqué se trouve. En effet, ce principe immuable devant faire foi en toutes circonstances, les auteurs de l’agression contre les deux journalistes et le commanditaire du saccage de ces rédactions ne doivent bénéficier d’aucun privilège dans le traitement de leurs dossiers ou d’une quelconque protection. C’est une exigence démocratique et une nécessité morale de dire le droit dans ces affaires. Car, autant de faits similaires imputés à des citoyens ont été punis. Pourquoi ne le seraient-ils pas pour les personnes citées dans la commission des délits punis par la loi ? Laquelle est faite pour toutes les couches et catégories sociales comme professionnelles. A moins qu’on démontre, une fois de plus, que la responsabilité des citoyens dans des délits cités et dans des crimes commis dépend essentiellement de la position où l’on se trouve et de la proximité qu’on a avec l’autorité (le prince). Dans quel cas, il y a de quoi s’inquiéter et avoir peur pour la République.
Le Cdpj réaffirme aux autorités toute sa détermination à garder intacte la mobilisation de ses membres et à poursuivre sa campagne de dénonciation d’une Justice à double vitesse jusqu’à ce que le Droit soit rendu dans ces deux affaires. Et ce n’est certainement pas en exerçant un chantage qui ne dit pas son nom ; consistant à bloquer la subvention de 300 millions de francs Cfa légalement alloués à la presse, qu’elles réussiront à faire fléchir les positions ici exprimées.
Fait à Dakar, le 21 janvier 2009
Le Comité pour la Défense et la Protection des Journalistes
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