Les chercheurs de l'Asia Foundation ont interrogé plus de 6 000 Afghans dans les 34 provinces que compte le pays. Si l'on en croit le blog de Mark Kryzer, représentant de la fondation en Afghanistan, « Il s'agit de l'étude d'opinion la plus complète et la plus crédible disponible dans le pays ».
Vu le contexte, la conclusion de ce sondage géant peut surprendre, mais il semblerait que le moral des Afghans soit bon. Pour la première fois depuis la première étude de la sorte en 2007, plus de la moitié des sondés estiment que leur pays va dans la bonne direction. Ils sont 52% à penser cela contre 46% l'an dernier.
Plus de 4 Afghans sur 10 (41%) sont d'avis que la sécurité participe à l'amélioration du pays, alors même que les talibans et d'autres groupes armés poursuivent leur lutte contre les forces étrangères et les autorités de Kaboul, onze ans après le début de l'intervention internationale dans le pays.
L'insurrection qui, toujours selon les résultats de ce rapport, bénéficie de moins en moins du soutien de la population. Alors qu'en 2009, 22% des personnes interrogées disaient avoir de la sympathie pour les groupes antigouvernementaux, ils ne sont plus que 10% aujourd'hui. Point encore plus étonnant, les trois quarts des Afghans ont une opinion positive du gouvernement central.
De véritables préoccupations
Dans l'introduction de ce long rapport (281 pages), les auteurs tiennent à nuancer : « Certains endroits n'ont pas pu être visités en 2012 pour des raisons de sécurité. Les personnes qui vivent dans ces zones à risque (et qui sont certainement plus pessimistes sur la direction que prend le pays), sont largement sous représentées ».
Les chercheurs admettent que leurs chiffres ne rendent pas entièrement compte de l'état réel du moral. L'étude met cependant en exergue un certain nombre d'inquiétudes. Près d'un Afghan sur deux (48%) craint pour sa sécurité personnelle, et un tiers dit vouloir quitter le pays.
Parmi les autres problèmes sont cités le chômage qui touche environ 35% de la population active, la corruption que le gouvernement est incapable d'endiguer (selon 69% des Afghans), et les menaces sur l'éducation, les écoles étant régulièrement prises pour cible par les insurgés.
Un rapport qui tombe bien
Alors que le retrait des militaires de l'Otan a commencé et qu'il ne devrait plus rester de forces combattantes après 2014, la partie positive de cette étude sera certainement utilisée pour mettre en avant la mission effectuée pendant plus d'une décennie.
Même si l'équipe affirme avoir travaillé en toute indépendance, l'étude a été financée par l'agence de développement américaine USAID, sa consœur australienne, ainsi que le bureau des Affaires étrangères britannique. Trois pays engagés militairement dans cette guerre.
Certains médias n'ont pas hésité à surfer sur le vent d'optimisme insufflé par ce rapport. Le site de la chaîne internationale américaine CNN a publié un article sur l'aspect positif de ce sondage.
Un reportage certainement réalisé dans une des bulles régionales d'optimisme. Car c'est bien là l'une des conclusions à tirer de l'étude, l'Afghanistan est de plus en plus morcelé. Les différences de ressentis entre villes et campagnes, entre Nord et Sud, sont flagrants.
RFI
Vu le contexte, la conclusion de ce sondage géant peut surprendre, mais il semblerait que le moral des Afghans soit bon. Pour la première fois depuis la première étude de la sorte en 2007, plus de la moitié des sondés estiment que leur pays va dans la bonne direction. Ils sont 52% à penser cela contre 46% l'an dernier.
Plus de 4 Afghans sur 10 (41%) sont d'avis que la sécurité participe à l'amélioration du pays, alors même que les talibans et d'autres groupes armés poursuivent leur lutte contre les forces étrangères et les autorités de Kaboul, onze ans après le début de l'intervention internationale dans le pays.
L'insurrection qui, toujours selon les résultats de ce rapport, bénéficie de moins en moins du soutien de la population. Alors qu'en 2009, 22% des personnes interrogées disaient avoir de la sympathie pour les groupes antigouvernementaux, ils ne sont plus que 10% aujourd'hui. Point encore plus étonnant, les trois quarts des Afghans ont une opinion positive du gouvernement central.
De véritables préoccupations
Dans l'introduction de ce long rapport (281 pages), les auteurs tiennent à nuancer : « Certains endroits n'ont pas pu être visités en 2012 pour des raisons de sécurité. Les personnes qui vivent dans ces zones à risque (et qui sont certainement plus pessimistes sur la direction que prend le pays), sont largement sous représentées ».
Les chercheurs admettent que leurs chiffres ne rendent pas entièrement compte de l'état réel du moral. L'étude met cependant en exergue un certain nombre d'inquiétudes. Près d'un Afghan sur deux (48%) craint pour sa sécurité personnelle, et un tiers dit vouloir quitter le pays.
Parmi les autres problèmes sont cités le chômage qui touche environ 35% de la population active, la corruption que le gouvernement est incapable d'endiguer (selon 69% des Afghans), et les menaces sur l'éducation, les écoles étant régulièrement prises pour cible par les insurgés.
Un rapport qui tombe bien
Alors que le retrait des militaires de l'Otan a commencé et qu'il ne devrait plus rester de forces combattantes après 2014, la partie positive de cette étude sera certainement utilisée pour mettre en avant la mission effectuée pendant plus d'une décennie.
Même si l'équipe affirme avoir travaillé en toute indépendance, l'étude a été financée par l'agence de développement américaine USAID, sa consœur australienne, ainsi que le bureau des Affaires étrangères britannique. Trois pays engagés militairement dans cette guerre.
Certains médias n'ont pas hésité à surfer sur le vent d'optimisme insufflé par ce rapport. Le site de la chaîne internationale américaine CNN a publié un article sur l'aspect positif de ce sondage.
Un reportage certainement réalisé dans une des bulles régionales d'optimisme. Car c'est bien là l'une des conclusions à tirer de l'étude, l'Afghanistan est de plus en plus morcelé. Les différences de ressentis entre villes et campagnes, entre Nord et Sud, sont flagrants.
RFI
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