A Yamoussoukro, ce 13 octobre, cinq candidats, dont le maire sortant, briguent la mairie. Dans la capitale ivoirienne, les bureaux de vote ont ouvert à 8h TU avec leur habituel cortège de petits couacs, comme une tablette biométrique déchargée, un électeur qui ne retrouve pas son bureau de vote ou bien les remarques des scrutateurs des candidats sur tel ou tel point de règlement.
Les autres circonscriptions votent aussi en même temps pour élire 201 maires et 31 présidents de région. Les candidats comptent sur la mobilisation des 6,5 millions électeurs que compte le pays sur ses 24 millions d'habitants.
Les électeurs sont un peu perplexes, voire parfois inquiets sur le ton et le climat de la campagne. Les candidats du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) de la majorité, et ceux du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) ex-allié de cette majorité, n’ont cessé de s’invectiver et leurs partisans en sont parfois venus aux mains.
« On va se peser »
Pour calmer les esprits et surtout garantir la sécurité du vote, pas moins de 30 000 gendarmes et policiers ont été répartis sur les points chauds du territoire dans une quarantaine de localités comme Didievi, Lakota, Divo ou certains quartiers d’Abidjan, la capitale économique du pays.
Une expression a émaillé toute la campagne : « On va se peser ». Après ce vote, les alliés d’hier, devenus les meilleurs ennemis d’aujourd’hui, vont pouvoir savoir ce que chacun vaut dans le paysage politique ivoirien. Dans la perspective de l'élection présidentielle de 2020, le RHDP et le PDCI ont besoin de se « jauger » électoralement parlant. Ce qui va se mesurer au nombre de victoires et de défaites dans les municipalités et les régions.
D'autres acteurs entrent en jeu, à commencer par les très nombreux candidats indépendants. Certains sont parrainés par le président de l'Assemblée nationale Guillaume Soro que l’on donne candidat prépositionné pour la présidentielle de 2020. Mais aussi le Front populaire ivoirien (FPI) de Pascal Affi N'Guessan, du moins celui qui ne boycotte pas les élections. Le FPI n’a pas particulièrement brillé aux dernières législatives mais pourrait peut-être se rattraper à ces élections couplées de 2018.
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