Dans un pays où plus de 80 % de la population ne parlent que le kirundi, voire le swahili, c'est évidemment un nouveau coup de semonce dans le paysage médiatique burundais. Après la destruction des principales radios privées en 2015, si les Burundais souhaitaient entendre dans leur langue le point de vue des représentants de l'opposition ou de la société en exil, il n'y avait guère que sur la BBC et la VOA qu'ils pouvaient encore le faire.
Les radios locales - elles - restent très contrôlées. Pour preuve, cette mise en garde du CNC adressée à la Radio Isanganiro et CCIB-FM Plus qui n'auraient pas tenu les engagements contenus dans leurs cahiers des charges signés avec le gouvernement.
La BBC se voit reprocher de mettre en cause « la cohésion nationale » et a relayé les propos des citoyens ou d'intervenants qui seraient jugés déplacés, non-vérifiés, diffamatoires, de nature à porter atteinte à la personnalité du président ou à inciter à la haine ethnique.
La BBC est connue dans le pays pour avoir été la première des grandes radios internationales à diffuser un programme en langue locale, c'était à l'époque de la guerre civile, et jamais de mémoire de Burundais, elle n'avait eu sa fréquence coupée, même quand elle donnait la parole aux rebelles du CNDD-FDD aujourd'hui au pouvoir.
La Voix de l'Amérique voit aussi sa fréquence suspendue, mais pour avoir relayé les programmes de radio Bonesha FM. Une radio détruite en 2015, interdite en 2017, qui n'était plus diffusé que sur Internet. Le CNC lui reproche aussi d'avoir recruté Patrick Nduwimana, le patron de cette radio, poursuivi, rappelle le communiqué du CNC, au Burundi. Il lui avait été reproché ses contacts avec les putschistes de mai 2015 et d'avoir relayé leur message.
Concernant RFI, elle est mise en garde pour un traitement jugé tendancieux et mensonger pour deux interventions les 21 mars et 25 avril derniers.
RSF dénonce une nouvelle atteinte à la liberté de la presse
Pour Arnaud Froger, responsable Afrique de Reporters sans frontières, il s'agit d'une « décision qui porte gravement atteinte à la liberté de la presse, qui est déjà extrêmement réduite dans le pay depuis la tentative de coup d’Etat en 2015 ». D'autant que ces suspensions coïncident avec l’ouverture de la campagne pour le référendum constitutionnel : « Les autorités ont du coup, de fait, choisi d’entrer en campagne en privant les Burundais d’une grande partie des informations libres et indépendantes qui étaient encore produites », dénonce Arnaud Froger.
Il estime que les blocages sont un « moyen d’éviter tout débat critique sur la tenue de ce référendum » et une « nouvelle preuve, s’il en fallait, qu’il n’y a plus de place pour le journalisme libre et indépendant dans le pays ». Pour lui, « le message est clair : obéissez, suivez la ligne du régime, ceux qui s’en éloignent n’auront pu le droit d’informer ».
Les radios locales - elles - restent très contrôlées. Pour preuve, cette mise en garde du CNC adressée à la Radio Isanganiro et CCIB-FM Plus qui n'auraient pas tenu les engagements contenus dans leurs cahiers des charges signés avec le gouvernement.
La BBC se voit reprocher de mettre en cause « la cohésion nationale » et a relayé les propos des citoyens ou d'intervenants qui seraient jugés déplacés, non-vérifiés, diffamatoires, de nature à porter atteinte à la personnalité du président ou à inciter à la haine ethnique.
La BBC est connue dans le pays pour avoir été la première des grandes radios internationales à diffuser un programme en langue locale, c'était à l'époque de la guerre civile, et jamais de mémoire de Burundais, elle n'avait eu sa fréquence coupée, même quand elle donnait la parole aux rebelles du CNDD-FDD aujourd'hui au pouvoir.
La Voix de l'Amérique voit aussi sa fréquence suspendue, mais pour avoir relayé les programmes de radio Bonesha FM. Une radio détruite en 2015, interdite en 2017, qui n'était plus diffusé que sur Internet. Le CNC lui reproche aussi d'avoir recruté Patrick Nduwimana, le patron de cette radio, poursuivi, rappelle le communiqué du CNC, au Burundi. Il lui avait été reproché ses contacts avec les putschistes de mai 2015 et d'avoir relayé leur message.
Concernant RFI, elle est mise en garde pour un traitement jugé tendancieux et mensonger pour deux interventions les 21 mars et 25 avril derniers.
RSF dénonce une nouvelle atteinte à la liberté de la presse
Pour Arnaud Froger, responsable Afrique de Reporters sans frontières, il s'agit d'une « décision qui porte gravement atteinte à la liberté de la presse, qui est déjà extrêmement réduite dans le pay depuis la tentative de coup d’Etat en 2015 ». D'autant que ces suspensions coïncident avec l’ouverture de la campagne pour le référendum constitutionnel : « Les autorités ont du coup, de fait, choisi d’entrer en campagne en privant les Burundais d’une grande partie des informations libres et indépendantes qui étaient encore produites », dénonce Arnaud Froger.
Il estime que les blocages sont un « moyen d’éviter tout débat critique sur la tenue de ce référendum » et une « nouvelle preuve, s’il en fallait, qu’il n’y a plus de place pour le journalisme libre et indépendant dans le pays ». Pour lui, « le message est clair : obéissez, suivez la ligne du régime, ceux qui s’en éloignent n’auront pu le droit d’informer ».
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