Cet ensemble hétéroclite combat la «déclaration constitutionnelle» qui donne provisoirement des pouvoirs étendus au président. Ce dernier a semblé vouloir sortir par le haut de cet affrontement en faisant accélérer la rédaction de la nouvelle Constitution. La Commission constituante a annoncé que le projet devait être achevé mercredi et «doit être suivi par un vote». La nouvelle loi fondamentale remplacera la «déclaration constitutionnelle» si controversée.
Les députés de cette assemblée étant tous Frères musulmans ou salafistes depuis son boycott par les députés libéraux, le soupçon de collusion n'est pas interdit. L'une des plus importantes personnalités de l'opposition, l'ancien ministre des Affaires étrangères Amr Moussa, s'est aussitôt insurgé contre cette hâte, qui n'a selon lui «pas de sens» compte tenu du «contexte de colère et de ressentiment éprouvé à l'encontre de l'Assemblée constituante».
La légalité même de cette «assemblée», en fait une commission non élue, est mise en cause par l'opposition, qui pointe sa création par le Parlement à majorité islamiste, tous justes deux jours avant sa dissolution par les autorités judiciaires en juin dernier. Les membres «libéraux» de la commission, c'est-à-dire anti-islamistes, s'étaient ensuite retirés de l'institution. Celle-ci n'en avait pas moins poursuivi des travaux, qu'elle publie en ligne, donnant aux libéraux des raisons de s'inquiéter. Selon le dernier état du projet, ce sont les «règles de la charia» (loi islamique) qui deviendraient «la source principale du droit». Sous Moubarak, la loi fondamentale faisait seulement référence aux «principes» de la charia. «On passe ainsi d'un système de valeurs à un code rigide», explique Stéphane Lacroix, professeur à Sciences Po.
Des manifestations prévues
En précipitant ainsi son calendrier, la Commission constituante cherche à prendre de vitesse la Haute Cour constitutionnelle, juridiction suprême contrôlée par de hauts magistrats réputés hostiles aux islamistes, qui examine en ce moment un recours contre sa composition.
La confrontation pourrait se déplacer bientôt sur le terrain avec les manifestations prévues samedi par les Frères musulmans et les salafistes qui se rendraient place Tahrir, au risque de se heurter aux manifestants de l'opposition qui y campaient toujours mercredi. Morsi s'adressera à la nation jeudi.
C'est dans cette atmosphère tendue que la Cour de sûreté de l'État a condamné à mort par contumace, pour «insulte à la religion», sept chrétiens coptes égyptiens résidant aux États-Unis ainsi que le pasteur américain Terry Jones, l'homme qui menaçait de brûler un coran en public. Tous étaient jugés pour leur participation au film anti-islam L'Innocence des musulmans, qui a enflammé le monde islamique en septembre.
Les députés de cette assemblée étant tous Frères musulmans ou salafistes depuis son boycott par les députés libéraux, le soupçon de collusion n'est pas interdit. L'une des plus importantes personnalités de l'opposition, l'ancien ministre des Affaires étrangères Amr Moussa, s'est aussitôt insurgé contre cette hâte, qui n'a selon lui «pas de sens» compte tenu du «contexte de colère et de ressentiment éprouvé à l'encontre de l'Assemblée constituante».
La légalité même de cette «assemblée», en fait une commission non élue, est mise en cause par l'opposition, qui pointe sa création par le Parlement à majorité islamiste, tous justes deux jours avant sa dissolution par les autorités judiciaires en juin dernier. Les membres «libéraux» de la commission, c'est-à-dire anti-islamistes, s'étaient ensuite retirés de l'institution. Celle-ci n'en avait pas moins poursuivi des travaux, qu'elle publie en ligne, donnant aux libéraux des raisons de s'inquiéter. Selon le dernier état du projet, ce sont les «règles de la charia» (loi islamique) qui deviendraient «la source principale du droit». Sous Moubarak, la loi fondamentale faisait seulement référence aux «principes» de la charia. «On passe ainsi d'un système de valeurs à un code rigide», explique Stéphane Lacroix, professeur à Sciences Po.
Des manifestations prévues
En précipitant ainsi son calendrier, la Commission constituante cherche à prendre de vitesse la Haute Cour constitutionnelle, juridiction suprême contrôlée par de hauts magistrats réputés hostiles aux islamistes, qui examine en ce moment un recours contre sa composition.
La confrontation pourrait se déplacer bientôt sur le terrain avec les manifestations prévues samedi par les Frères musulmans et les salafistes qui se rendraient place Tahrir, au risque de se heurter aux manifestants de l'opposition qui y campaient toujours mercredi. Morsi s'adressera à la nation jeudi.
C'est dans cette atmosphère tendue que la Cour de sûreté de l'État a condamné à mort par contumace, pour «insulte à la religion», sept chrétiens coptes égyptiens résidant aux États-Unis ainsi que le pasteur américain Terry Jones, l'homme qui menaçait de brûler un coran en public. Tous étaient jugés pour leur participation au film anti-islam L'Innocence des musulmans, qui a enflammé le monde islamique en septembre.
Autres articles
-
Haïti convoque l'ambassadeur de France après les propos «inacceptables» d'Emmanuel Macron
-
Mali: le général de division Abdoulaye Maïga nommé Premier ministre de transition
-
Syrie: 68 morts dans les frappes israéliennes contre des groupes pro-iraniens à Palmyre (nouveau bilan)
-
États-Unis: Elon Musk détaille son «projet» de réforme de l'État dans le «Wall Street Journal»
-
Egypte: une loi sur les réfugiés adoptée par le Parlement