La Corée du Nord continue ses gesticulations. Après avoir de nouveau annoncé être prêt à des frappes nucléaires sur les Etats-Unis, le régime de Pyongyang a interdit, pour le deuxième jour consécutif, l’accès des ressortissants sud-coréens au complexe industriel de Kaesong, situé sur le territoire du Nord et financé par des entreprises sud-coréennes. Le Nord aurait même posé un ultimatum aux entreprise sud-coréennes, leur intimant de quitter le complexe avant le 10 avril. Un ultimatum démenti par Séoul.
PressionLa Corée du Nord maintient ainsi la pression, mais c’est la seule chose qu’elle peut faire : en dépit de ses menaces, elle n’a pas les moyens de lancer des frappes nucléaires. Et toute attaque militaire de grande ampleur, sur une base américaine ou en Corée du Sud, serait suicidaire étant donné le déséquilibre des forces en vigueur. Ce matin, la population sud-coréenne affiche d’ailleurs le même calme, voire la même indifférence, que ces dernières semaines.
Missile déployé
La Corée du Nord a déplacé un missile à moyenne portée sur sa côte est, c'est-à-dire du côté de la mer du Japon, selon le ministre sud-coréen de la Défense, Kim Kwan-jin.
Ce missile aurait une portée théorique de 4 000 km, ce qui met, en théorie, la base américaine de Guam dans le Pacifique, à distance de tir. C’est sans doute pour cette raison que les Américains ont déployé hier un système antimissile sophistiqué sur leur base.
Selon le ministre sud-coréen, le but de ce missile n’est pas de frapper le territoire américain. L’engin n’a jamais été testé, et la Corée du Nord pourrait ainsi préparer un tir d’essai, ce qui serait une provocation de plus. La date idéale pour le faire serait le 15 avril, date d’anniversaire de Kim Il-sung, le fondateur du régime nord-coréen.
Kim Kwan-jin a assuré qu’il n’y avait aucun signe selon lequel le Nord se prépare à une guerre, mais il a précisé que des provocations limitées de la part de Pyongyang étaient possibles, comme par exemple des accrochages à la frontière. Signe de l’inquiétude des marchés, le principal index boursier sud-coréen a fini la séance sur une baisse de 1,2%.
Washington hausse le ton face aux menaces nord-coréennes Avec notre correspondant à Washnigton, Raphaël Reynes Alors que la Corée du Nord franchit un nouveau cap dans les provocations avec la menace d’éventuelles frappes nucléaires, Washington hausse le ton. « La Corée du Nord devrait arrêter ses menaces provocantes et plutôt essayer de se conformer à ses obligations internationales », c'est la déclaration du Conseil de sécurité national américain, ce mercredi 3 avril, en soirée, à Washington. L’administration Obama s’impatiente et le secrétaire à la Défense, Chuck Hagel prend les provocations de Pyongyang au sérieux. Il a ainsi déclaré :« Ils ont désormais des capacités nucléaires. Ils ont désormais des capacités ballistiques et alors qu’ils augmentent depuis plusieurs semaines leur dangereuse rhétorique belliqueuse, ils posent un grave et réel danger » Si tous les experts s’accordent à dire que Pyongyang n’a pas les capacités de toucher le continent américain, la Corée du Sud, le Japon, l’île de Guam et même Hawaii pourraient être à portée de tir. Le Pentagone a donc annoncé l’envoi d’une batterie antimissile sur Guam en renfort des deux navires de guerre qui patrouillent déjà dans la zone. « La Corée du Nord est un problème depuis de nombreuses années et pas seulement pour la région. Nous avons essayé de travailler avec les Nord-Coréens pour tenter de les persuader qu’il n’était pas dans leur intérêt (et certainement pas dans l’intérêt de la péninsule coréenne) qu’ils tentent d’obtenir l’arme nucléaire. Ils ont aujourd’hui des capacités nucléaires et balistiques et alors qu’ils augmentent depuis plusieurs semaines leur dangereuse rhétorique belliqueuse, ils posent un grave et réel danger pour nos alliés, au premier rang desquels la Corée du Sud et le Japon. Mais ils menacent également les Etats-Unis, que ce soit nos bases sur Guam, Hawaii ou la côte ouest des Etats-Unis », a conclu Chuck Hagel dans son allocution. |
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