Chacun son ballot d’haricots sur la tête, une famille marche le long des champs : « Il y a trop de famine par ici. J’ai tellement faim, vous ne pouvez pas imaginer. J’avais entendu parler de période comme cela-là quand j’étais petite. Mais c’est la première fois que je vis ça. »
Alice a son enfant de deux mois dans le dos. Ces dernières semaines, elle l’a déjà emmené plusieurs fois au centre de santé pour obtenir de la nourriture pour lui et son aîné. Sa mère, Sefani, montre les racines des plants. Ils sont complétement secs, même les feuilles sont à moitié jaunies.
« Ca, ce n’est pas une récolte, le soleil a tout brûlé. Tout ce qui nous reste est comme ça. Et ce qu’on a ramassé servira seulement à nous nourrir aujourd’hui. »
Partir encore plus loin...
Sefani a pour le moment décidé de rester dans la commune. Mais d’autres familles sont parties : « Certains partent pour fuir le soleil mais s'ils ne trouvent pas de la nourriture, ils reviennent. Ce sont surtout les jeunes filles et garçons qui en ont encore la force. Mais les vieux, on restent ici. Des fois, ils vont dans le Bugesera, au Rwanda. Mais là-bas, c’est la même chose, il y a le soleil aussi. Peut-être que c’est mieux d’aller plus loin à Butare... »
La récolte était prévue pour juin. Mais selon les estimations des autorités, s’il ne pleut pas, au moins 80% de celle-ci au moins pourraient être perdues.
Source : Rfi.fr
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