Les représentants du collectif Sauvons le Niger étaient présents le 20 mai dans la salle d'audience. Pour eux, Amadou Boubacar Hassane est victime d'un bras de fer entre pouvoir et opposition au sujet de la présidence de l'Assemblée nationale, depuis le 17 avril. Ce collectif qui regroupe une cinquantaine d'ONG, dont celle présidée par Amadou Boubacar Hassane, a tiré le signal d'alarme dès dimanche.
Pour Sauvons le Niger, le professeur de droit de la faculté de Niamey est une victime politique du bras de fer engagé entre la majorité et l'opposition autour du poste de président de l'Assemblée nationale et de la composition de son bureau.
Sollicité par des médias locaux, Amadou Boubacar Hassane avait critiqué la dernière décision de la Cour constitutionnelle, estimant qu'elle outrepassait ses prérogatives.
Il n'a fait que son travail, estime Nouhou Arzika, du collectif Sauvons le Niger :
« On veut clouer le bec à tout le monde et imposer à chacun l’obligation de ne rien pouvoir dire même lorsque les choses sont grossièrement évidentes. Le commentaire que monsieur Hassane a fait est ce commentaire qui rappelle tout simplement la Cour à l’ordre, en lui rappelant qu’elle-même a rendu un arrêt dans lequel elle a donné une première position. Et maintenant elle décide de s’octroyer des attributions et des prérogatives qui ne sont pas clairement manifestes dans la Constitution du pays parce que les attributions en question relèvent du président de la République ».
« Les décisions de la Cour constitutionnelle sont sans appel et on ne peut pas risquer de les voir un jour dépourvues de tout crédit », répond le parquet. Amadou Boubacar Hassane est accusé d'avoir « jeté le discrédit sur une décision de la Cour constitutionnelle ». Un délit qui peut coûter jusqu'à six mois de prison.
Source : Rfi.fr
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