La fusée nord-coréenne a été mise à feu ce dimanche matin vers 9 heures (heure de Pyongyang), depuis le pas de tir de Dongchang-ri. Elle a pris la direction du Sud, au-dessus de la mer Jaune, et aurait réussi à mettre un objet en orbite, selon le département américain de la Défense. Mais pour l'heure, difficile de dire si l'opération a réussi, car selon la Corée du Sud, le deuxième étage de la fusée aurait subi des défaillances.
Le régime de Corée du Nord affirme vouloir mettre en orbite un satellite, à visée d’exploration spatiale « pacifique ». Mais les pays voisins tels que le Japon et la Corée du Sud y voient surtout un essai déguisé de technologies balistiques. D'autant que même une tentative ratée apporte des enseignements permettant de faire progresser le programme balistique nord-coréen.
Ce tir a lieu quelques semaines après le quatrième essai de bombe nucléaire nord-coréenne. C’est pourquoi, échec ou pas, les réactions n’ont pas traîné. Une demi-heure à peine après l'annonce du lancement, le Premier ministre japonais a été le premier à dénoncer un acte « absolument inacceptable » en « nette violation » des résolutions onusiennes. La Corée du Sud a annoncé qu'elle convoquait en urgence son Conseil national de sécurité. Les Etats-Unis dénoncent une provocation majeure menaçant la sécurité en Asie et sur leur propre territoire.
La Chine « regrette » la décision des Nord-Coréens
Principale alliée de Pyongyang, la Chine elle-même a pris ses distances, et a « exprimé ses regrets » dimanche face à l'attitude de son partenaire commercial. « En ce qui concerne l'insistance de (la Corée du Nord) à mettre en œuvre le lancement de technologie de missile, malgré l'opposition internationale, la Chine exprime ses regrets », a réagi Hua Chunying, une porte-parole de la diplomatie chinoise, sur le site du ministère des Affaires étrangères.
Pyongyang « a le droit à une utilisation pacifique de l'espace, mais ce droit est limité par les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies », explique la porte-parole, qui considère que « toutes les parties prenantes doivent répondre à cette situation avec calme » et appelle au « dialogue et à des consultations ». Pour rappel, Pékin avait déjà fait part de son « opposition » au dernier essai nucléaire nord-coréen, annoncé le 6 janvier dernier.
Washington a promis que le tir de cette fusée par le régime des Kim aura de « graves conséquences ». John Kerry, le secrétaire d'Etat américain, assure que des mesures importantes seront discutées dès ce dimanche. La Maison Blanche dénonce « une nouvelle action déstabilisatrice et provocatrice et une violation flagrante des multiples résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies », selon un communiqué de Susan Rice, la conseillère à la Sécurité nationale du président Barack Obama.
La Corée du Sud et les Etats-Unis ont décidé dans la foulée de l'annonce de Pyongyang, d'ouvrir des pourparlers sur le déploiement dans la péninsule coréenne d'un système de défense antimissiles américain. Un arsenal auquel la Chine est opposée. « Il a été décidé d'ouvrir officiellement des pourparlers sur la possibilité de déployer le système THAAD (Terminal High Altitude Area Defense) dans le cadre des efforts pour renforcer la défense antimissile de l'alliance Corée du Sud/Etats-Unis », a fait savoir Ryu Je-Seung, haut responsable au ministère sud-coréen de la Défense.
Réunion du Conseil de sécurité ce dimanche
« Les programmes d'armes nucléaires et balistiques de la Corée du Nord représentent une menace sérieuse pour nos intérêts - y compris la sécurité de certains de nos plus proches alliés - et menacent la paix et la sécurité dans la région », a martelé Susan Rice, alors que le Conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir dès ce dimanche, pour discuter de nouvelles sanctions à infliger au régime.
Cette réunion, sous la forme de consultations à huis clos, a été demandée par les Etats-Unis et le Japon, membres du Conseil, ainsi que par la Corée du Sud. La présidente sud-coréenne Park Geun-hye réclame de la part du Conseil de sécurité des « mesures punitives fortes ». Le secrétaire général de l'ONU, le Sud-Coréen Ban Ki-moon, a demandé à la Corée du Nord de « cesser ses actions provocatrices » et de « respecter à nouveau ses obligations internationales ».
Depuis jeudi, des images satellite ont fait état de mouvements plus marqués de personnes et d'équipements autour de la rampe de lancement et d'une réserve de carburant sur le complexe de Sohae, dans le nord-ouest du pays, avait rapporté vendredi un quotidien japonais citant une source du département américain de la Défense.
Source: Rfi.fr
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