Divisée, fracturée, l'opposition espère que la dynamique de ce mouvement populaire quoiqu'inexpérimenté apparu il y a deux ans pourra inverser les tendances des sondages, qui dessinent une courte avance du camp chaviste lors du référendum.
"Il ne faut pas que ce référendum soit perçu comme une lutte entre Chavez et les partis politiques", explique Enrique Marquez, conseiller de l'opposition. En mettant en valeur le mouvement étudiant, ajoute-t-il, les partis d'opposition veulent "encourager l'avant-garde de la société démocratique".
Les étudiants pourraient entraîner avec eux un électorat traditionnellement acquis à Chavez mais rendu sceptique par sa volonté de se maintenir au pouvoir.
Les partis d'opposition tentent aussi de restaurer leur image, ternie ces dix dernières années par un coup d'Etat avorté en avril 2002 et l'échec cinglant de leur tentative de destituer Chavez par les urnes à l'été 2004. Obtenu de haute lutte, leur référendum "révocatoire" avait tourné au quasi-plébiscite pour le président, confirmé dans ses fonctions à plus de 59%.
Le pari de l'association avec le mouvement étudiant a redonné de la vigueur à l'opposition traditionnelle, qui peut se targuer de quelques prises symboliques lors des élections régionales et municipales de novembre dernier, dont la mairie de Caracas.
"La société vénézuélienne voit en nous la nouvelle génération, c'est une de nos forces", explique Paulo Nino, 22 ans, étudiant à la faculté de médecine de l'Université centrale de Caracas.
À ARMES INÉGALES
Pour Chavez, les leaders du mouvement étudiant sont "des petits enfants riches" gâtés par l'existence. Eux démentent appartenir à une élite et affirment que leur campagne vise à protéger la démocratie en empêchant le président de se maintenir au pouvoir à vie.
D'après l'institut de sondage Datanalisis, leur cote de popularité auprès de l'opinion publique frôle les 80%. Un score à comparer aux moins de 10% qu'enregistrent les partis d'opposition, toujours marqués par le régime de corruption de l'avant-Chavez.
Le vote de dimanche s'annonce indécis. En décembre 2007, à l'occasion d'un référendum sur une question similaire, le non l'avait emporté avec 50,7% des voix. Un récent sondage Datanalisis donne cette fois une courte majorité (51,5%) aux partisans de Chavez.
Dimanche, des représentants du mouvement étudiant seront aux côtés des scrutateurs de l'opposition dans les bureaux de vote.
Mais les deux camps ne bénéficient pas des mêmes moyens. Chavez a derrière lui une machine politique puissante et parfaitement rodée; l'opposition et le mouvement étudiant ont pour leur part des ressources limitées.
Lors d'un récent meeting à Ciudad Guayana, dans le sud du pays, la sonorisation était tellement faible que les discours ne portaient qu'à quelques mètres. Quant aux slogans, ils avaient été tracés à la hâte au cirage à chaussure sur des pare-brises de voitures.
"Ce n'est un secret pour personne que le président bénéficie d'un avantage injuste, il dispose de tout l'argent du pays. Comment pouvons-nous le concurrencer alors qu'il nous faut demander l'obole de la population pour photocopier des tracts ?", souligne le leader étudiant Gabriel Osorio.
Au-delà, l'opposition reste confrontée à ses deux principaux problèmes: l'absence d'un programme politique alternatif et d'un leader d'une envergure comparable à celle de Chavez.
version française Henri-Pierre André
source : Reuters
"Il ne faut pas que ce référendum soit perçu comme une lutte entre Chavez et les partis politiques", explique Enrique Marquez, conseiller de l'opposition. En mettant en valeur le mouvement étudiant, ajoute-t-il, les partis d'opposition veulent "encourager l'avant-garde de la société démocratique".
Les étudiants pourraient entraîner avec eux un électorat traditionnellement acquis à Chavez mais rendu sceptique par sa volonté de se maintenir au pouvoir.
Les partis d'opposition tentent aussi de restaurer leur image, ternie ces dix dernières années par un coup d'Etat avorté en avril 2002 et l'échec cinglant de leur tentative de destituer Chavez par les urnes à l'été 2004. Obtenu de haute lutte, leur référendum "révocatoire" avait tourné au quasi-plébiscite pour le président, confirmé dans ses fonctions à plus de 59%.
Le pari de l'association avec le mouvement étudiant a redonné de la vigueur à l'opposition traditionnelle, qui peut se targuer de quelques prises symboliques lors des élections régionales et municipales de novembre dernier, dont la mairie de Caracas.
"La société vénézuélienne voit en nous la nouvelle génération, c'est une de nos forces", explique Paulo Nino, 22 ans, étudiant à la faculté de médecine de l'Université centrale de Caracas.
À ARMES INÉGALES
Pour Chavez, les leaders du mouvement étudiant sont "des petits enfants riches" gâtés par l'existence. Eux démentent appartenir à une élite et affirment que leur campagne vise à protéger la démocratie en empêchant le président de se maintenir au pouvoir à vie.
D'après l'institut de sondage Datanalisis, leur cote de popularité auprès de l'opinion publique frôle les 80%. Un score à comparer aux moins de 10% qu'enregistrent les partis d'opposition, toujours marqués par le régime de corruption de l'avant-Chavez.
Le vote de dimanche s'annonce indécis. En décembre 2007, à l'occasion d'un référendum sur une question similaire, le non l'avait emporté avec 50,7% des voix. Un récent sondage Datanalisis donne cette fois une courte majorité (51,5%) aux partisans de Chavez.
Dimanche, des représentants du mouvement étudiant seront aux côtés des scrutateurs de l'opposition dans les bureaux de vote.
Mais les deux camps ne bénéficient pas des mêmes moyens. Chavez a derrière lui une machine politique puissante et parfaitement rodée; l'opposition et le mouvement étudiant ont pour leur part des ressources limitées.
Lors d'un récent meeting à Ciudad Guayana, dans le sud du pays, la sonorisation était tellement faible que les discours ne portaient qu'à quelques mètres. Quant aux slogans, ils avaient été tracés à la hâte au cirage à chaussure sur des pare-brises de voitures.
"Ce n'est un secret pour personne que le président bénéficie d'un avantage injuste, il dispose de tout l'argent du pays. Comment pouvons-nous le concurrencer alors qu'il nous faut demander l'obole de la population pour photocopier des tracts ?", souligne le leader étudiant Gabriel Osorio.
Au-delà, l'opposition reste confrontée à ses deux principaux problèmes: l'absence d'un programme politique alternatif et d'un leader d'une envergure comparable à celle de Chavez.
version française Henri-Pierre André
source : Reuters