​ Différend Senelec-Itoc : les deux parties au tribunal demain vendredi

L'affaire du fuel frelaté opposant la Senelec et l'International Trading Oil and Commodities (Itoc), société de négoce de pétrole brut de l'homme d'affaires Abdoulaye Diao dit Baba, datant de 2010, est revenue au-devant de la scène au gré d'une mesure conservative du juge du tribunal de commerce de Dakar. La décision de justice visant à bloquer 7,5 milliards F CFA de Senelec environ est en train d'occasionner des conséquences extrêmement graves. Senelec, ayant les mains liées, se trouve dans l'incapacité de payer ses fournisseurs. Il a fait appel de cette décision de justice et les deux parties retournent au tribunal de commerce de Dakar demain vendredi.



On croyait avoir dépassé l'affaire dite du mauvais fuel opposant la Senelec et Itoc. Mais non. En effet, le contentieux vieux de plus de 11 ans a refait surface. La décision de la justice visant à bloquer 7,5 milliards F CFA de Senelec environ n’a pas laissé indifférent la société nationale d’électricité, qui a fait appel de cette décision de justice. Les deux parties retournent au tribunal de commerce de Dakar demain vendredi. Car si ces producteurs indépendants d'électricité (les IPP) décidaient de ne plus fournir à Senelec l'électricité, ce serait la catastrophe tant sur l'économie nationale que sur la vie sociale des Sénégalais.
 
Baba Diao (patron de la société Itoc) a pu obtenir, du tribunal de Commerce de Dakar une mesure conservative en autorisant le blocage de 7,5 milliards F CFA de Senelec. Une décision que ne comprennent pas beaucoup de juristes d'autant que, disent-ils, ce genre de décision n'est pris que quand c'est un particulier insolvable ou quand il y a risque de fuite. Or, Senelec n'est pas insolvable et ne peut pas disparaître. N'ayant pas trouvé tout le montant (7,5 milliards environ) dans un seul compte bancaire (ndlr: il faut rappeler que Senelec dispose de plusieurs comptes bancaires), l'huissier a décidé d'utiliser la décision de justice pour bloquer tous les comptes de la société d'électricité.
 
« Si la Senelec ne peut pas payer les producteurs indépendants et acheter du carburant pour alimenter les centrales, elle ne va plus produire. Si la Senelec ne produit pas, c'est des délestages qui vont finir par un arrêt total de la production. Et le pays va entrer dans le noir et c'est ensuite des problèmes de sécurité qui vont se poser dans le pays », avait averti Habib Aidara, secrétaire général du Syndicat unique des travailleurs de l'électricité (Sutelec) dans un enregistrement audio destiné aux travailleurs.
 
Heureusement que les producteurs indépendants d'électricité (Ipp) qui fournissent environ 50% de l'électricité ont été compréhensifs à l'endroit de Senelec et continuent d'assurer la fourniture de l'électricité. Mais le jour où ils n'en pourront plus, ils arrêteront de fournir de l'électricité à Senelec.
 
En tout état de cause, Senelec a fait appel de cette décision de justice et les deux parties retournent au tribunal de commerce de Dakar demain vendredi. Et cette fois-ci, il est demandé aux juges de voir les conséquences qu'une plus longue saisie des comptes pourrait avoir comme conséquence, livre « Les Echos ».


Jeudi 6 Janvier 2022 10:38


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