​Autonomisation économique des femmes au Sénégal : des universitaires s’engagent pour une réelle prise de conscience des enjeux



Des Universitaires s’engagent pour la mise en place des services de gardes accessibles et de qualité pour une autonomisation économique des femmes au Sénégal. La difficulté d’accès à des Services de garde d’enfants (SDG) adaptés est ainsi au cœur de la problématique du temps que les femmes consacrent aux travaux domestiques, y compris quand elles sont sur leur lieu de travail. Face à la presse, ce mercredi, ces professeurs d’université, ont évoqué l’urgence d’étudier cette situation pour une réelle prise de conscience des enjeux.
 
« Près d’une décennie après la mise en œuvre de programmes d’investissements prioritaires, les économies du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire et du Sénégal ont réussi à consolider leurs performances macroéconomiques et à enregistrer une bonne dynamique de croissance.… Toutefois, malgré l’émergence d’une classe moyenne féminine en Afrique, les femmes continuent d’être désavantagées face aux opportunités d’emplois, comparativement aux hommes », a déclaré François Josèphe Cabral, coordinateur du projet.


Selon lui, l'absence de services de garde d’enfants apparaît comme étant l’une des contraintes majeures auxquelles se heurtent les femmes sur le marché du travail. « La difficulté d’accès à des Services de garde d’enfants (SDG) adaptés est ainsi au cœur de la problématique du temps que les femmes consacrent aux travaux domestiques, y compris quand elles sont sur leur lieu de travail. Cette situation mérite d’être étudiée pour une réelle prise de conscience des enjeux ». 
 

Pour le professeur François Josèphe Cabral, « il est urgent de réduire le temps de travail domestique des femmes, parce que le poids du travail domestique détériore la santé des femmes et les prive de l’accès au marché du travail : elles occupent des emplois précaires, peu rémunérés, avec peu ou pas de protection sociale, elles subissent une discrimination salariale ».


Ainsi, poursuit-il, alors qu’elles représentent plus de 50 % de la population au Sénégal, « cette surcharge de travail domestique prive beaucoup de femmes de l’accès au marché du travail et/ou constitue un plafond de verre qui entrave leur progression dans le milieu du travail. Le coût économique de cette absence des femmes du marché du travail est élevé. Or, les femmes ont de fortes potentialités en matière de contribution à la création de richesses ».
 
Privilégier le modèle Kenyan

L’enseignant-chercheur à la FASEG d'ajouter : « Cependant, l'offre de SDG formels au Sénégal est peu accessible : seuls 17% des enfants âgés de 0 à 6 ans ont accès aux SDG formels. Le taux d'accès est encore plus faible en zone rurale qu'en zone urbaine, où l’on constate de plus en plus un resserrement du cercle familial (famille nucléaire, régime des appartements…).


A l'en croire, plus les services de garde sont éloignés des habitations, plus les femmes ont une préférence pour garder elles-mêmes leurs enfants ce qui ne milite pas en faveur de leur épanouissement professionnel.


Selon l'enseignant chercheur, les « SDG sont de faible qualité (infrastructures, qualités des ressources humaines, sécurité des enfants) ».
 
Parlant des modèles de garde d’enfants pour les différentes catégories de femmes au Sénégal, il précise qu’à l’échelle planétaire, « les pays dans lesquels les systèmes de garde des jeunes enfants sont les plus développés sont le plus souvent ceux dans lesquels le taux d’emploi des femmes est plus élevé ». 


Le professeur François Josèphe Cabral cite le modèle de Kidogo avec les mamans entrepreneuses au Kenya. « Un marché existant d'environ 3 000 garderies informelles de fortune dans les établissements informels de Nairobi, desservant 8 à 30 enfants chacun, fournit un service nécessaire aux mères qui travaillent et un revenu aux femmes qui les gèrent ».


Pour l'enseignant- chercheur, 24 % des garderies des 12 communautés dans lesquelles Kidogo travaille font partie du réseau.

« Le modèle de Smart Start en Afrique du Sud, Smart Start une organisation pionnière opérant en Afrique du Sud depuis 2000 pour relever les défis de l’accès limité, de manque de qualité et des coûts élevés des services de garde », a-t- il fait savoir. 


Mercredi 19 Juillet 2023 16:12


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