Mamadou Diop et moi,
C’est Abdoulaye Wilane qui me présenta à Mamadou Diop un soir de juin 1992. Diop le maire était venu à l’université de Saint Louis pour présider les journées culturelles du MEES (Mouvement des Elèves et Etudiants Socialistes). Wilane en était le Secrétaire général et moi son adjoint. Ce soir-là, nos craintes s’étaient vite dissipées tant le maire avait été accueilli avec ferveur par toute la communauté universitaire. Nos amis de l’opposition invités à cette fête ne tarissaient pas d’éloges à son encontre.
Tous le considéraient comme un brillant travailleur. J’ai tantôt dit nos craintes justement parce qu’à cette époque, rares étaient les responsables socialistes qui osaient entrer dans les universités marquées par l’acharnement et l’hostilité des étudiants envers le pouvoir du président Diouf. Mamadou Diop vint à Saint Louis et resta avec nous toute la soirée. Cela avait revigoré nos convictions et renforcé nos positions. Il sera accueilli à l’université Cheikh Anta Diop pour y battre campagne à l’occasion des élections municipales de 1996.
Plus tard, il sera mon professeur à l’Ucad dans un cours de DEA de sciences politiques intitulé « Police et Sécurité intérieure ». Il fit preuve d’une assiduité remarquable malgré ses multiples charges et son cours était une leçon de gouvernance publique fort appréciée alliant théorie et pratique. Par la suite, nous avons partagé la même table du bureau politique où je siégeais en ma qualité de Coordonnateur de Vision socialiste, mouvement des cadres du parti porté sur les fonts baptismaux par de jeunes cadres du parti.
Depuis 2009, à la faveur de l’élection de Khalifa Sall à la mairie de Dakar, je retrouvais assez régulièrement Mamadou Diop dans ses salons privés par l’intermédiaire de Mansour Tambédou pour échanger sur la gestion municipale, ses livres et de manière générale sur le Sénégal.
Mamadou Diop était un homme intelligent et ambitieux. La première question qu’il posait souvent à ses jeunes interlocuteurs était liée à leur cursus :
« Que fais-tu maintenant ? Qu’est-ce que tu deviens ? »
Parce que l’homme aimait le savoir. Parce qu’il savait et répétait souvent que le Savoir restera quand tout disparaitra. En prêtant serment comme avocat, il disait vouloir donner exemple à la jeune génération. Parce que c’était un combattant qui a appris à la dure à se battre et à ne rien lâcher.
Titulaires de deux doctorats, de plusieurs DEA et auteur de plusieurs ouvrages, il reste incontestablement un homme politique chevronné, un homme d’Etat valeureux et un brillant universitaire.
Par un curieux sortilège de l’histoire, nos deux dernières rencontres se sont déroulées dans ses terres natales de Yoff. C’est dans la cour de cette mosquée où la prière mortuaire a été faite que je le vis pour la dernière fois. C’était lors du décès d’un de ses amis. Ce jour-là, il me serra fortement la main et me dit : « Toi, je ne te vois plus mais je te suis régulièrement. Bon courage. »
Cette fois-ci, à mon tour de te dire : « Reposes en paix auprès d’Allah. Et continues à veiller sur nous. Nous ne t’oublierons jamais ».
Moussa Taye,
Conseiller politique du maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall
C’est Abdoulaye Wilane qui me présenta à Mamadou Diop un soir de juin 1992. Diop le maire était venu à l’université de Saint Louis pour présider les journées culturelles du MEES (Mouvement des Elèves et Etudiants Socialistes). Wilane en était le Secrétaire général et moi son adjoint. Ce soir-là, nos craintes s’étaient vite dissipées tant le maire avait été accueilli avec ferveur par toute la communauté universitaire. Nos amis de l’opposition invités à cette fête ne tarissaient pas d’éloges à son encontre.
Tous le considéraient comme un brillant travailleur. J’ai tantôt dit nos craintes justement parce qu’à cette époque, rares étaient les responsables socialistes qui osaient entrer dans les universités marquées par l’acharnement et l’hostilité des étudiants envers le pouvoir du président Diouf. Mamadou Diop vint à Saint Louis et resta avec nous toute la soirée. Cela avait revigoré nos convictions et renforcé nos positions. Il sera accueilli à l’université Cheikh Anta Diop pour y battre campagne à l’occasion des élections municipales de 1996.
Plus tard, il sera mon professeur à l’Ucad dans un cours de DEA de sciences politiques intitulé « Police et Sécurité intérieure ». Il fit preuve d’une assiduité remarquable malgré ses multiples charges et son cours était une leçon de gouvernance publique fort appréciée alliant théorie et pratique. Par la suite, nous avons partagé la même table du bureau politique où je siégeais en ma qualité de Coordonnateur de Vision socialiste, mouvement des cadres du parti porté sur les fonts baptismaux par de jeunes cadres du parti.
Depuis 2009, à la faveur de l’élection de Khalifa Sall à la mairie de Dakar, je retrouvais assez régulièrement Mamadou Diop dans ses salons privés par l’intermédiaire de Mansour Tambédou pour échanger sur la gestion municipale, ses livres et de manière générale sur le Sénégal.
Mamadou Diop était un homme intelligent et ambitieux. La première question qu’il posait souvent à ses jeunes interlocuteurs était liée à leur cursus :
« Que fais-tu maintenant ? Qu’est-ce que tu deviens ? »
Parce que l’homme aimait le savoir. Parce qu’il savait et répétait souvent que le Savoir restera quand tout disparaitra. En prêtant serment comme avocat, il disait vouloir donner exemple à la jeune génération. Parce que c’était un combattant qui a appris à la dure à se battre et à ne rien lâcher.
Titulaires de deux doctorats, de plusieurs DEA et auteur de plusieurs ouvrages, il reste incontestablement un homme politique chevronné, un homme d’Etat valeureux et un brillant universitaire.
Par un curieux sortilège de l’histoire, nos deux dernières rencontres se sont déroulées dans ses terres natales de Yoff. C’est dans la cour de cette mosquée où la prière mortuaire a été faite que je le vis pour la dernière fois. C’était lors du décès d’un de ses amis. Ce jour-là, il me serra fortement la main et me dit : « Toi, je ne te vois plus mais je te suis régulièrement. Bon courage. »
Cette fois-ci, à mon tour de te dire : « Reposes en paix auprès d’Allah. Et continues à veiller sur nous. Nous ne t’oublierons jamais ».
Moussa Taye,
Conseiller politique du maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall