La troisième vague du covid-19 est meurtrière. Elle a commencé à occasionner de la lassitude au sein du personnel médical où des agents souffrant de burn-out sont enregistrés.
Les hôpitaux sont débordés et les patients meurent de façon inhumaine. C’est le constat fait par un réanimateur.
«La 3e poussée épidémique sur fond de Covid endémique au Sénégal est aussi dramatique que silencieuse. Qui profite de ce silence ?
Ce n’est certainement pas les populations laissées à elles-mêmes avec le concept du Débrouillez-vous avec le virus !
La rumeur a diffusé la possibilité d’une épidémie grippale et beaucoup de sénégalais pensent de bonne foi qu’ils développent une grippe en plein été (on se moque de qui ?), continuant allègrement à contaminer leurs proches dont certains sont âgés et/ou fragilisés par des comorbidités.
Les structures sanitaires sont bondées, les possibilités de consultation dans les structures publiques aussi fragiles que neige au soleil. Le délai pour faire un test de dépistage et du rendu des résultats inadmissiblement longs. Il est criminel de faire attendre 6 jours avant de recevoir les résultats d’un test. La personne contaminée a tout le temps de diffuser le virus au sein de son entourage.
Les sénégalais sont en train de mourir dans l’indifférence générale dans les CTE et les rares lits de réanimation et surtout à la maison faute de places d’accueil. Les chiffres publiés quotidiennement sont loin d’être exhaustifs. Allez faire un tour dans les cimetières du pays ! Des patients qui nécessitent une hospitalisation font le tour des structures publiques comme privées et finissent par décéder à la maison dans d’horribles souffrances liées à l’hypoxie.
La vaccination est au point mort (moins de 3% de la population). Comment protéger sa population dans ce contexte ? La politique vaccinale est illisible. SINOVAC, AZTRA-ZENECCA, JANSSEN, mélange hétéroclite de produits qui entraine la population dans la défiance vaccinale et à la recherche d’une deuxième dose hypothétique.
Gestes barrières, parlons-en ! Le leadership par exemple est au tapis… Quand on devient inaudible, incohérent, il est difficile d’émettre des injonctions. On se barricade et le DEBROUILLEZ-VOUS a le vent en poupe !
Les médecins au front sont sur les rotules ! Ils enchainent les gardes compensant les astreintes des collègues qui se sont contaminés par manque de matériel de protection adéquat. Il est fini le temps des reportages publicitaires sur la RTS. Les journalistes doivent, par devoir d’utilité publique et de protection des populations, aller nous montrer les vraies images de ce qui se passe dans les structures sanitaires, sans propagande et avec la froideur de la vérité des faits.
Les médecins (ceux qui s’impliquent) sont au bord du burn-out, les familles sont dans le désarroi, les patients meurent dans la plus inhumaine des manières. Je suis réanimateur et je pense que mourir d’hypoxie sans assistance est la mort la plus effroyable qui puisse exister.
Je rappelle à mes confrères qu’il n’y a aucun devoir de réserve applicable dans ce contexte d’hécatombe en cours et à venir. Prenez la parole et allez dire au peuple ce qui se passe réellement.
«Ce silence profite au ministre de la santé»
Ma proposition de sortie de crise devant cette situation inédite est simple. Il faut se donner des armes pour combattre cette maladie, des vraies.
En amont : faire respecter les gestes barrières : port de masque, distanciation physique, interdiction de TOUS les rassemblements, couvre-feu dans les villes les plus touchées selon une limite d’incidence à établir…
Suspendre toutes les chirurgies non urgentes et non cancéreuses et hospitalisations programmées et transformer les lits concernés en lit Covid avec possibilité d’oxygénothérapie. Mobiliser et former les médecins à la gestion des cas simples.
Transformer les salles de réveil des blocs opératoires en centre de réanimation Covid sous la responsabilité des anesthésistes-réanimateurs.
En aval : prendre en charge l’inhumation des malades décédés du Covid pour diminuer la diffusion du virus dans la communauté. Les agents du service d’Hygiène devraient encadrer les inhumations.
Ce silence profite au ministre de la santé !
Pendant ce temps que fait-il ?
Il a participé, avec son mentor, à la propagation du virus dans le pays sous prétexte de tournées « économiques ».
Il a échoué dans la promotion des mesures barrières et l’interdiction des rassemblements,
Il n’a pas été proactif pour un équipement adéquat des structures de santé pour faire face à cette pandémie
Il a mis l’ensemble des Sénégalais en danger.
J’accuse le ministre de la Santé de
-négligence coupable,
-de publier des chiffres incomplets,
-de minimiser l’ampleur de la situation,
-de laisser les sénégalais démunis devant la maladie sans vaccins et sans structures d’accueil.
Je demande aux autorités sanitaires de ce pays de se ressaisir.
Il est encore temps.»
Par Adama Faye, Anesthésiste-Reanimateur
adamabafaye@hotmail.com
Les hôpitaux sont débordés et les patients meurent de façon inhumaine. C’est le constat fait par un réanimateur.
«La 3e poussée épidémique sur fond de Covid endémique au Sénégal est aussi dramatique que silencieuse. Qui profite de ce silence ?
Ce n’est certainement pas les populations laissées à elles-mêmes avec le concept du Débrouillez-vous avec le virus !
La rumeur a diffusé la possibilité d’une épidémie grippale et beaucoup de sénégalais pensent de bonne foi qu’ils développent une grippe en plein été (on se moque de qui ?), continuant allègrement à contaminer leurs proches dont certains sont âgés et/ou fragilisés par des comorbidités.
Les structures sanitaires sont bondées, les possibilités de consultation dans les structures publiques aussi fragiles que neige au soleil. Le délai pour faire un test de dépistage et du rendu des résultats inadmissiblement longs. Il est criminel de faire attendre 6 jours avant de recevoir les résultats d’un test. La personne contaminée a tout le temps de diffuser le virus au sein de son entourage.
Les sénégalais sont en train de mourir dans l’indifférence générale dans les CTE et les rares lits de réanimation et surtout à la maison faute de places d’accueil. Les chiffres publiés quotidiennement sont loin d’être exhaustifs. Allez faire un tour dans les cimetières du pays ! Des patients qui nécessitent une hospitalisation font le tour des structures publiques comme privées et finissent par décéder à la maison dans d’horribles souffrances liées à l’hypoxie.
La vaccination est au point mort (moins de 3% de la population). Comment protéger sa population dans ce contexte ? La politique vaccinale est illisible. SINOVAC, AZTRA-ZENECCA, JANSSEN, mélange hétéroclite de produits qui entraine la population dans la défiance vaccinale et à la recherche d’une deuxième dose hypothétique.
Gestes barrières, parlons-en ! Le leadership par exemple est au tapis… Quand on devient inaudible, incohérent, il est difficile d’émettre des injonctions. On se barricade et le DEBROUILLEZ-VOUS a le vent en poupe !
Les médecins au front sont sur les rotules ! Ils enchainent les gardes compensant les astreintes des collègues qui se sont contaminés par manque de matériel de protection adéquat. Il est fini le temps des reportages publicitaires sur la RTS. Les journalistes doivent, par devoir d’utilité publique et de protection des populations, aller nous montrer les vraies images de ce qui se passe dans les structures sanitaires, sans propagande et avec la froideur de la vérité des faits.
Les médecins (ceux qui s’impliquent) sont au bord du burn-out, les familles sont dans le désarroi, les patients meurent dans la plus inhumaine des manières. Je suis réanimateur et je pense que mourir d’hypoxie sans assistance est la mort la plus effroyable qui puisse exister.
Je rappelle à mes confrères qu’il n’y a aucun devoir de réserve applicable dans ce contexte d’hécatombe en cours et à venir. Prenez la parole et allez dire au peuple ce qui se passe réellement.
«Ce silence profite au ministre de la santé»
Ma proposition de sortie de crise devant cette situation inédite est simple. Il faut se donner des armes pour combattre cette maladie, des vraies.
En amont : faire respecter les gestes barrières : port de masque, distanciation physique, interdiction de TOUS les rassemblements, couvre-feu dans les villes les plus touchées selon une limite d’incidence à établir…
Suspendre toutes les chirurgies non urgentes et non cancéreuses et hospitalisations programmées et transformer les lits concernés en lit Covid avec possibilité d’oxygénothérapie. Mobiliser et former les médecins à la gestion des cas simples.
Transformer les salles de réveil des blocs opératoires en centre de réanimation Covid sous la responsabilité des anesthésistes-réanimateurs.
En aval : prendre en charge l’inhumation des malades décédés du Covid pour diminuer la diffusion du virus dans la communauté. Les agents du service d’Hygiène devraient encadrer les inhumations.
Ce silence profite au ministre de la santé !
Pendant ce temps que fait-il ?
Il a participé, avec son mentor, à la propagation du virus dans le pays sous prétexte de tournées « économiques ».
Il a échoué dans la promotion des mesures barrières et l’interdiction des rassemblements,
Il n’a pas été proactif pour un équipement adéquat des structures de santé pour faire face à cette pandémie
Il a mis l’ensemble des Sénégalais en danger.
J’accuse le ministre de la Santé de
-négligence coupable,
-de publier des chiffres incomplets,
-de minimiser l’ampleur de la situation,
-de laisser les sénégalais démunis devant la maladie sans vaccins et sans structures d’accueil.
Je demande aux autorités sanitaires de ce pays de se ressaisir.
Il est encore temps.»
Par Adama Faye, Anesthésiste-Reanimateur
adamabafaye@hotmail.com