Certains partisans du pouvoir commencent à défendre la possibilité juridique d’un second quinquennat pour le président Sall. S’il s’agit de pauvres quidam vulgus, on peut comprendre et tolérer leur ignorance. Par contre, s’il s’agit de ceux supposés connaitre la matière, cela s’appelle hypocrisie, opportunisme ou malhonnêteté.
Malheureusement, des spécialistes troquent leurs toges contre le manteau d’hommes et de femmes politiques véreux. Dans la foire du droit, ils vendent et achètent des idées aussi saugrenues que contraires sous l’autel des intérêts immédiats.
Le président Sall a épuisé ses cartouches. La loi est très claire.
Je me réfère seulement aux thèses des experts Ismaela Madior Fall, Ngouda Mboup, Mounirou Sy. Ils ont expliqué clairement que Macky Sall en est à son dernier mandat en distinguant formellement « la durée » et « le nombre » de mandats.
Ismaela Madior Fall : « Je me rends compte que les gens ne lisent pas les textes. Si les gens continuent à dire qu’il est possible que le président fasse un troisième mandat, je me dis qu’on n’a pas lu les textes, notamment l’article 27 qui dit très clairement que « nul ne peut avoir plus de deux mandats consécutifs ». La constitution ne laisse à aucune interprétation : nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs »
Ngouda Mboup : « L’article 27 est clair. Il ne parle pas de principe, ni d’exception. Il stipule : ‘’Nul ne peut exercer plus deux mandats consécutifs ».
Mounirou Sy : « Dans le projet de décret, il ne s’agissait pas de se demander si c’est le mandat de 5 ou 7 ans qui est renouvelable. Ce qui était admis, c’est que le mandat présidentiel est renouvelable une fois. Le Président Macky Sall n’a pas jugé nécessaire de soumettre cette question au Conseil Constitutionnel parce qu’elle est devenue une évidence depuis 2008. Ce qui est intangible, c’est l’interdiction de plus de deux mandats consécutifs. »
Le problème est donc réglé. C’est une affaire de droit.
Certains Sénégalais estiment aussi que des considérations morales, éthiques et même philosophiques empêchent le président Sall de déposer sa candidature en évoquant la sacralité de la parole. Ils ont raison.
La parole est quelquefois plus valeureuse même que la loi et surtout lorsqu’elle émane justement du gardien des lois (le gardien de la Constitution, la Loi fondamentale).
Les paroles d’un chef d’Etat ne sont pas celles d’un simple citoyen. Elles ne sont point banales. On accorde beaucoup de crédit aux propos d’un chef d’Etat.
Toutes les religions révélées et les traditions insistent sur l’importance de la parole. L’Islam nous impose d’avoir une parole de vérité. Dans la sourate Al Baqara, il est clairement mentionné au verset 8 : « Parmi les gens, il y a ceux qui disent : "Nous croyons en Allah et au Jour dernier ! " tandis qu'en fait, ils n'y croient pas. ». Le verset 10 donne la sanction : « Il y a dans leurs cœurs une maladie (de doute et d'hypocrisie), et Allah laisse croître leur maladie. Ils auront un châtiment douloureux, pour avoir menti. »
La charte du Mandé en son article 19 consacre le respect de la parole prononcée sans contraintes. Dans notre tradition marquée par l’oralité, on n’avait pas besoin d’écrire. Seule la parole donnée comptait. La parole est l’acte fondateur de la confiance. Elle construit ou détruit. Même dans la mafia italienne, il est admis que « entre gens d’honneur, parole vaut contrat » tandis que chez les turcs, « qui n’est pas homme de parole, n’est pas homme. ». C’est justement par respect à sa parole que Lat Dior tomba sur le champ de l’honneur.
Et justement, notre cher président affirmait clairement : « Tout au long de mon mandat qui s’achève, je me suis efforcé de traduire en actes l’essentiel des promesses contenues dans le Yoonu Yokutté et déclinées par la suite dans le Plan Sénégal émergent. Et cela, je l’ai fait en mon âme et conscience. Et me voici de nouveau devant vous en vue de solliciter votre confiance pour un second et dernier mandat. » in Le Sénégal au cœur, p. 165. Ce sont là ses paroles, les paroles du chef...
Les actes posés depuis un certain temps et les manœuvres en cours laissent penser que Macky Sall prépare une troisième candidature. Sous ce rapport précis, les sorties sporadiques de quelques zélés confirment les velléités de représentation de l’actuel locataire du palais. Sa tournée qui devrait être une tournée d’adieu est en réalité une pré-campagne déguisée.
Le président Sall doit partir en 2024. Faut-il le convaincre à partir ou le contraindre à partir ? Ses partisans devraient plutôt le convaincre à partir tranquillement pour éviter au pays une instabilité politique et sociale.
En définitive, la question (troisième candidature) qui fâche est devenue une question qui lasse. Mais, quelle que soient les manœuvres, les nauséeuses combines et la répression, le peuple souverain fera face. Vox populi, vox dei...
La thèse du second quinquennat est une hérésie. Cette si fausse trouvaille doit être oubliée. Et vite.
Moussa TAYE Taxawu Senegaal
Malheureusement, des spécialistes troquent leurs toges contre le manteau d’hommes et de femmes politiques véreux. Dans la foire du droit, ils vendent et achètent des idées aussi saugrenues que contraires sous l’autel des intérêts immédiats.
Le président Sall a épuisé ses cartouches. La loi est très claire.
Je me réfère seulement aux thèses des experts Ismaela Madior Fall, Ngouda Mboup, Mounirou Sy. Ils ont expliqué clairement que Macky Sall en est à son dernier mandat en distinguant formellement « la durée » et « le nombre » de mandats.
Ismaela Madior Fall : « Je me rends compte que les gens ne lisent pas les textes. Si les gens continuent à dire qu’il est possible que le président fasse un troisième mandat, je me dis qu’on n’a pas lu les textes, notamment l’article 27 qui dit très clairement que « nul ne peut avoir plus de deux mandats consécutifs ». La constitution ne laisse à aucune interprétation : nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs »
Ngouda Mboup : « L’article 27 est clair. Il ne parle pas de principe, ni d’exception. Il stipule : ‘’Nul ne peut exercer plus deux mandats consécutifs ».
Mounirou Sy : « Dans le projet de décret, il ne s’agissait pas de se demander si c’est le mandat de 5 ou 7 ans qui est renouvelable. Ce qui était admis, c’est que le mandat présidentiel est renouvelable une fois. Le Président Macky Sall n’a pas jugé nécessaire de soumettre cette question au Conseil Constitutionnel parce qu’elle est devenue une évidence depuis 2008. Ce qui est intangible, c’est l’interdiction de plus de deux mandats consécutifs. »
Le problème est donc réglé. C’est une affaire de droit.
Certains Sénégalais estiment aussi que des considérations morales, éthiques et même philosophiques empêchent le président Sall de déposer sa candidature en évoquant la sacralité de la parole. Ils ont raison.
La parole est quelquefois plus valeureuse même que la loi et surtout lorsqu’elle émane justement du gardien des lois (le gardien de la Constitution, la Loi fondamentale).
Les paroles d’un chef d’Etat ne sont pas celles d’un simple citoyen. Elles ne sont point banales. On accorde beaucoup de crédit aux propos d’un chef d’Etat.
Toutes les religions révélées et les traditions insistent sur l’importance de la parole. L’Islam nous impose d’avoir une parole de vérité. Dans la sourate Al Baqara, il est clairement mentionné au verset 8 : « Parmi les gens, il y a ceux qui disent : "Nous croyons en Allah et au Jour dernier ! " tandis qu'en fait, ils n'y croient pas. ». Le verset 10 donne la sanction : « Il y a dans leurs cœurs une maladie (de doute et d'hypocrisie), et Allah laisse croître leur maladie. Ils auront un châtiment douloureux, pour avoir menti. »
La charte du Mandé en son article 19 consacre le respect de la parole prononcée sans contraintes. Dans notre tradition marquée par l’oralité, on n’avait pas besoin d’écrire. Seule la parole donnée comptait. La parole est l’acte fondateur de la confiance. Elle construit ou détruit. Même dans la mafia italienne, il est admis que « entre gens d’honneur, parole vaut contrat » tandis que chez les turcs, « qui n’est pas homme de parole, n’est pas homme. ». C’est justement par respect à sa parole que Lat Dior tomba sur le champ de l’honneur.
Et justement, notre cher président affirmait clairement : « Tout au long de mon mandat qui s’achève, je me suis efforcé de traduire en actes l’essentiel des promesses contenues dans le Yoonu Yokutté et déclinées par la suite dans le Plan Sénégal émergent. Et cela, je l’ai fait en mon âme et conscience. Et me voici de nouveau devant vous en vue de solliciter votre confiance pour un second et dernier mandat. » in Le Sénégal au cœur, p. 165. Ce sont là ses paroles, les paroles du chef...
Les actes posés depuis un certain temps et les manœuvres en cours laissent penser que Macky Sall prépare une troisième candidature. Sous ce rapport précis, les sorties sporadiques de quelques zélés confirment les velléités de représentation de l’actuel locataire du palais. Sa tournée qui devrait être une tournée d’adieu est en réalité une pré-campagne déguisée.
Le président Sall doit partir en 2024. Faut-il le convaincre à partir ou le contraindre à partir ? Ses partisans devraient plutôt le convaincre à partir tranquillement pour éviter au pays une instabilité politique et sociale.
En définitive, la question (troisième candidature) qui fâche est devenue une question qui lasse. Mais, quelle que soient les manœuvres, les nauséeuses combines et la répression, le peuple souverain fera face. Vox populi, vox dei...
La thèse du second quinquennat est une hérésie. Cette si fausse trouvaille doit être oubliée. Et vite.
Moussa TAYE Taxawu Senegaal