La liberté de la presse un droit universel de recevoir et de diffuser des informations et de s'exprimer librement, est depuis quelques années soumise à une pression sans précédent. L’incarcération des journalistes, les menaces, entre autres, inquiètent des Sénégalais.
« Si l’on regarde le paysage médiatique au Sénégal, tout porte à croire que tout va bien. Parce qu’on constate qu’il y a beaucoup de quotidiens, de presse en ligne qui se développe. Il y a également beaucoup d’organes de presse. Et aussi, sur le plan juridique, tous les textes sont là pour garantir la liberté d’expression, mais seulement le problème qu’il y a, est un problème de précarités. Il faut être autosuffisant. Et sur ce point de vue, on ne peut pas dire que cette presse soit vraiment nantie. On peut même dire qu’il y a une certaine presse financée par la corruption. Il y a un volet financier, et celui professionnel ou on constate professionnellement le Sénégal regorge de très bon journalistes, de journalistes courageux. Mais aujourd’hui lorsqu’on observe la presse sénégalaise, vous parcourrez les quotidiens par exemple, vous allez constater qu’il y a un seul genre rédactionnel qui prévaut. C’est le compte-rendu. Il n’y a plus d’investigation. Et cela peut s’expliquer par les menaces auxquelles on assiste. Les hommes de média sont menacés, arrêté, mis en prison », a dénoncé Guy René Ekany journaliste formateur.
Mieux dit-il : « Personne ne veut laisser sa famille et allez séjourner en prison. Le journaliste, aujourd’hui, travaille avec la peur au ventre. L’Etat a mis en marche une machine de répression qui ne dit pas son nom. Et aujourd’hui, c’est ce qui explique que le Sénégal occupe la 104e position sur 180 dans le classement 2023 en matière de liberté de la presse ».
D’autres personnes rencontrées à la Liberté 3 (un quartier modeste de Dakar), manifestent leur timidité et préfèrent nous éviter. Sous un arbre, à quelques mètres de son garage de mécanique, Seydou Diallo électromécanicien de son état s'ouvre à nous. L'air souriant, confie qu’on ne peut pas ‘’situer les responsabilités d’un seul côté’’.
«Aujourd’hui, cette question de la liberté de la presse est une question que tout citoyen doit se poser. On ne peut pas situer les responsabilités d’un seul côté. Il ne faut pas que quand un journaliste sort des articles que cela mérite des poursuites judiciaires, ou-bien des intimidations. Du côté de la presse, aussi, le journaliste doit vérifier l’information qu’il reçoit avant de la livrer à l’opinion publique. Les responsabilités de la liberté de la presse engagent d’une part l’Etat à faire respecter et respecter le droit des journalistes. Parce qu’ils sont là pour faire leur travail, leur métier. Le journaliste aussi doit toujours faire le revers de la médaille comme on le dit, équilibrer l’information, vérifier l’information, avant de la publier. Les menaces existent. Pour moi, je ne vois pas pourquoi on met quelqu’un en prison pour un article. Il est là pour dénoncer ce qui ne va pas et dire également ce qui va. Le métier de journaliste, c’est d’être neutre. Si on me demande est ce que le journaliste est menacé, je dirais en tout cas, il y a des signes qui le prouvent. Tout cela fait que le Sénégal a dégringolé de 31 places, dans le classement en 2023 en matière de liberté de la presse. Si quelqu’un perd des points c'est qu’il est fautif quelque part», explique-t-il.
« La liberté d’expression au Sénégal est bafouée »
Après un moment d'hésitation, Bourama Liban Manga, de taille moyenne, de teint noir se confesse. Et c'est pour abonder dans le même sens que Seydou Diallo. Ce Sénégalais au regard vif, soutient que ‘’la liberté d’expression au Sénégal est bafouée’’. « Pour moi, la liberté de la presse est menacée au Sénégal. Quand un journaliste révèle dans un plateau des choses qui s’avèrent être vrais, ou qu’il publie dans sa page se voit arrêté, donc je dirais que cette liberté a été menacé. Les acquis qu’on avait avec Wade, n’existent plus avec le règne de Macky Sall. On s’attendait de lui de faire plus qu’Abdoulaye Wade, mais il a fait moyen. Quand on parle de démocratie, c’est parce qu’il y a la liberté d’expression. Mais je dirais que cette liberté au Sénégal est bafouée. On ne comprend plus ce qui se passe dans ce pays. La manière dont notre économie est gérée, on ne la connaît même pas. Ce qui est grave. Alors que ce sont ces journalistes qui devaient informer les gens. Quand on enferme les journalistes, ils ont peur de donner la bonne information. Il y a une régression de la liberté qui va avec la menace de la liberté de nos journalistes ».
La journaliste Codou Loum, consultante en média et migration remarque que le journaliste n’est plus protégé. « Tous les journalistes dans le monde sont sous pression. Parfois, on se demande est ce que les patrons de presse qui gèrent ces médias s’intéressent vraiment à la qualité de l’information produite par cette presse, par ces médias. Ces patrons de presse sont les hommes politiques, des hommes d’affaires, et qui s’intéressent au pouvoir que leur donne cette presse. Je dirais que les journalistes d’ici et d’ailleurs sont confrontés aux mêmes problématiques. Ce sont les menaces, les attaques, les censures. Les pressions sont les mêmes. Et ce n’est pas quelque chose qui est propre au Sénégal. Les rapports produits, les études réalisées par les organisations comme reporter sans frontière qui démontrent un peu le classement des médias du monde, on se rencontre que ce n’est pas qu’au Sénégal. Mais partout dans le monde… Nous allons vers des élections. Ce qui s’est posé il y a une année, on a peur que cette situation se repose parce que le journaliste n’est plus protégé », dit-elle.
« Si l’on regarde le paysage médiatique au Sénégal, tout porte à croire que tout va bien. Parce qu’on constate qu’il y a beaucoup de quotidiens, de presse en ligne qui se développe. Il y a également beaucoup d’organes de presse. Et aussi, sur le plan juridique, tous les textes sont là pour garantir la liberté d’expression, mais seulement le problème qu’il y a, est un problème de précarités. Il faut être autosuffisant. Et sur ce point de vue, on ne peut pas dire que cette presse soit vraiment nantie. On peut même dire qu’il y a une certaine presse financée par la corruption. Il y a un volet financier, et celui professionnel ou on constate professionnellement le Sénégal regorge de très bon journalistes, de journalistes courageux. Mais aujourd’hui lorsqu’on observe la presse sénégalaise, vous parcourrez les quotidiens par exemple, vous allez constater qu’il y a un seul genre rédactionnel qui prévaut. C’est le compte-rendu. Il n’y a plus d’investigation. Et cela peut s’expliquer par les menaces auxquelles on assiste. Les hommes de média sont menacés, arrêté, mis en prison », a dénoncé Guy René Ekany journaliste formateur.
Mieux dit-il : « Personne ne veut laisser sa famille et allez séjourner en prison. Le journaliste, aujourd’hui, travaille avec la peur au ventre. L’Etat a mis en marche une machine de répression qui ne dit pas son nom. Et aujourd’hui, c’est ce qui explique que le Sénégal occupe la 104e position sur 180 dans le classement 2023 en matière de liberté de la presse ».
D’autres personnes rencontrées à la Liberté 3 (un quartier modeste de Dakar), manifestent leur timidité et préfèrent nous éviter. Sous un arbre, à quelques mètres de son garage de mécanique, Seydou Diallo électromécanicien de son état s'ouvre à nous. L'air souriant, confie qu’on ne peut pas ‘’situer les responsabilités d’un seul côté’’.
«Aujourd’hui, cette question de la liberté de la presse est une question que tout citoyen doit se poser. On ne peut pas situer les responsabilités d’un seul côté. Il ne faut pas que quand un journaliste sort des articles que cela mérite des poursuites judiciaires, ou-bien des intimidations. Du côté de la presse, aussi, le journaliste doit vérifier l’information qu’il reçoit avant de la livrer à l’opinion publique. Les responsabilités de la liberté de la presse engagent d’une part l’Etat à faire respecter et respecter le droit des journalistes. Parce qu’ils sont là pour faire leur travail, leur métier. Le journaliste aussi doit toujours faire le revers de la médaille comme on le dit, équilibrer l’information, vérifier l’information, avant de la publier. Les menaces existent. Pour moi, je ne vois pas pourquoi on met quelqu’un en prison pour un article. Il est là pour dénoncer ce qui ne va pas et dire également ce qui va. Le métier de journaliste, c’est d’être neutre. Si on me demande est ce que le journaliste est menacé, je dirais en tout cas, il y a des signes qui le prouvent. Tout cela fait que le Sénégal a dégringolé de 31 places, dans le classement en 2023 en matière de liberté de la presse. Si quelqu’un perd des points c'est qu’il est fautif quelque part», explique-t-il.
« La liberté d’expression au Sénégal est bafouée »
Après un moment d'hésitation, Bourama Liban Manga, de taille moyenne, de teint noir se confesse. Et c'est pour abonder dans le même sens que Seydou Diallo. Ce Sénégalais au regard vif, soutient que ‘’la liberté d’expression au Sénégal est bafouée’’. « Pour moi, la liberté de la presse est menacée au Sénégal. Quand un journaliste révèle dans un plateau des choses qui s’avèrent être vrais, ou qu’il publie dans sa page se voit arrêté, donc je dirais que cette liberté a été menacé. Les acquis qu’on avait avec Wade, n’existent plus avec le règne de Macky Sall. On s’attendait de lui de faire plus qu’Abdoulaye Wade, mais il a fait moyen. Quand on parle de démocratie, c’est parce qu’il y a la liberté d’expression. Mais je dirais que cette liberté au Sénégal est bafouée. On ne comprend plus ce qui se passe dans ce pays. La manière dont notre économie est gérée, on ne la connaît même pas. Ce qui est grave. Alors que ce sont ces journalistes qui devaient informer les gens. Quand on enferme les journalistes, ils ont peur de donner la bonne information. Il y a une régression de la liberté qui va avec la menace de la liberté de nos journalistes ».
La journaliste Codou Loum, consultante en média et migration remarque que le journaliste n’est plus protégé. « Tous les journalistes dans le monde sont sous pression. Parfois, on se demande est ce que les patrons de presse qui gèrent ces médias s’intéressent vraiment à la qualité de l’information produite par cette presse, par ces médias. Ces patrons de presse sont les hommes politiques, des hommes d’affaires, et qui s’intéressent au pouvoir que leur donne cette presse. Je dirais que les journalistes d’ici et d’ailleurs sont confrontés aux mêmes problématiques. Ce sont les menaces, les attaques, les censures. Les pressions sont les mêmes. Et ce n’est pas quelque chose qui est propre au Sénégal. Les rapports produits, les études réalisées par les organisations comme reporter sans frontière qui démontrent un peu le classement des médias du monde, on se rencontre que ce n’est pas qu’au Sénégal. Mais partout dans le monde… Nous allons vers des élections. Ce qui s’est posé il y a une année, on a peur que cette situation se repose parce que le journaliste n’est plus protégé », dit-elle.
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