​Manifestation des Pro-Sonko : La France a fourni au Sénégal la majorité des armes et le matériel utilisé par les forces de l’ordre

Début mars, au Sénégal, l’arrestation de l’opposant Ousmane Sonko a déclenché des protestations violemment réprimées. On compte au moins dix (10) morts. La majorité des armes et du matériel utilisé par les forces de l’ordre sénégalaises vient de France.



Depuis des années, les forces de l’ordre sénégalaises possèdent un arsenal made in France qui a en partie servi à réprimer les protestations dans le pays début mars. StreetPress a identifié quatre entreprises tricolores en cause : Alsetex, Nobel Sport Sécurité, SAPL et Arquus. Ces sociétés fournissent grenades lacrymogènes, lanceurs, balles en caoutchouc et blindés.
 
Le Sénégal possède également un arsenal complet de grenades lacrymogènes made in France. Deux marques, qui équipent aussi les forces de l’ordre tricolores, se partagent le marché. D’un côté, l’entreprise Alsetex du groupe Etienne-Lacroix fournit des grenades CM6, bien connues des manifestants français depuis plus d’une vingtaine d’années. Une fois lancée, l’arme libère six palets en plastique noir contenant l’agent actif lacrymal qui vont rouler aléatoirement dans la foule et dégage une fumée sur une grande surface, environ 800 mètres carrés.
 
Les forces de l’ordre sénégalaises utilisent même des modèles fabriqués en 2020, preuve que des livraisons récentes ont eu lieu. En plus des CM6, les polices locales manient également ses cousines que sont les CM3 et CM4, des grenades plus petites qui libèrent respectivement trois et quatre palets. Alsetex partage le marché des lacrymos avec Nobel Sport Sécurité. Cette entreprise, dont le siège social est basé dans le 8ème arrondissement de Paris, fournit les policiers sénégalais avec des grenades MP7, PLMP 7B et 7C utilisées aussi en France depuis de longues années, notamment lors des opérations d’évacuation de Notre-Dame-des-Landes.
 
Visibles lors des affrontements, des grenades GM2L de Alsetex ont été également tirées sur la population. Celle-ci est bien connue en France pour avoir remplacé la GLI-F4, l’arme qui avait blessé 33 personnes durant le mouvement des Gilets jaunes, dont 5 mains arrachées. Sa successeuse est tout aussi dangereuse : avec 165 décibels à cinq mètres, elle surpasse le bruit d’un avion au décollage et dépasse le seuil de douleur sonore. Si elle est ramassée ou qu’elle explose contre un manifestant, elle peut provoquer de graves mutilations sur des membres du corps. La GM2L est classée en France comme arme de catégorie A2 qui correspond à du « matériel de guerre », livre streetpress.com.


Jeudi 18 Mars 2021 15:38


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