Seulement 5% à 7% du budget général de l’État est alloué à la Santé. C’est un manque de considération pour le secteur mais aussi « une erreur de calcul pour l’avenir », selon le docteur Eli Ramamonjisoa, économiste de la santé. Aujourd’hui à Madagascar, seule une personne sur dix est couverte par un mécanisme d’assurance santé. Le reste des Malgaches est voué à payer lorsqu’il tombe malade. Ou à mourir, en cas d’incapacité à réunir les fonds pour se soigner.
« On pense toujours que le secteur santé est un secteur budgétivore. Mais on ne pense pas au retour sur investissement qu’on peut obtenir en finançant la santé. Ne serait-ce que sur le plan démographique ou sur le plan des préventions. La prévention contre les maladies coûte beaucoup moins cher que la prise en charge elle-même des maladies », indique-t-il. Mais voilà, financer une couverture santé universelle reste très onéreux pour un État.
« Un système d’assurance santé au niveau communautaire »
HP + (Health Policy Plus), un programme financé par USAID, et avec lequel le docteur Eli collabore, aide, depuis plusieurs années, le gouvernement à élaborer sa stratégie de financement de la santé.
Le programme a émis plusieurs recommandations pour que l’État trouve de nouvelles ressources. La première consiste à élargir l’assiette fiscale, en taxant notamment les industries polluantes ou les entreprises de l’agro-alimentaire qui produisent des boissons ou aliments nocifs pour la santé. « Il faut que les sociétés qui ont une incidence néfaste sur la santé de la population paient. Que ça rapporte à la Santé », insiste l’économiste.
HP+ recommande également un modèle spécifique pour le cas malgache. « Le modèle qu’on préconise, c’est un système d’assurance santé au niveau communautaire. On a calculé qu’avec 9000 ariary par an et par personne pour ceux qui ont les moyens de payer (c’est-à-dire 2,5 euros), l’adhérent peut bénéficier d’un panier de soins élémentaires au niveau non seulement des centres de santé de base, mais aussi d’une évacuation vers les centres hospitaliers de référence de districts. Et des premiers soins chirurgicaux d’urgence. Pour les plus pauvres d’entre les pauvres, c’est l’État qui paiera les cotisations ».
Malgré la faisabilité prouvée de cette couverture santé universelle, le projet est en gestation depuis 2017. « Par manque de budget », dit-on, « par manque de volonté », aussi.
« Pourtant, rappellent les spécialistes de la santé, la pandémie aurait pu profiter au système de santé malgache, vu les montants des aides accordées (plus de 800 millions de dollars, NDLR). Ça n’a malheureusement pas été le cas ». Pour l’heure, difficile de savoir où et comment ces fonds ont été dépensés.
« On pense toujours que le secteur santé est un secteur budgétivore. Mais on ne pense pas au retour sur investissement qu’on peut obtenir en finançant la santé. Ne serait-ce que sur le plan démographique ou sur le plan des préventions. La prévention contre les maladies coûte beaucoup moins cher que la prise en charge elle-même des maladies », indique-t-il. Mais voilà, financer une couverture santé universelle reste très onéreux pour un État.
« Un système d’assurance santé au niveau communautaire »
HP + (Health Policy Plus), un programme financé par USAID, et avec lequel le docteur Eli collabore, aide, depuis plusieurs années, le gouvernement à élaborer sa stratégie de financement de la santé.
Le programme a émis plusieurs recommandations pour que l’État trouve de nouvelles ressources. La première consiste à élargir l’assiette fiscale, en taxant notamment les industries polluantes ou les entreprises de l’agro-alimentaire qui produisent des boissons ou aliments nocifs pour la santé. « Il faut que les sociétés qui ont une incidence néfaste sur la santé de la population paient. Que ça rapporte à la Santé », insiste l’économiste.
HP+ recommande également un modèle spécifique pour le cas malgache. « Le modèle qu’on préconise, c’est un système d’assurance santé au niveau communautaire. On a calculé qu’avec 9000 ariary par an et par personne pour ceux qui ont les moyens de payer (c’est-à-dire 2,5 euros), l’adhérent peut bénéficier d’un panier de soins élémentaires au niveau non seulement des centres de santé de base, mais aussi d’une évacuation vers les centres hospitaliers de référence de districts. Et des premiers soins chirurgicaux d’urgence. Pour les plus pauvres d’entre les pauvres, c’est l’État qui paiera les cotisations ».
Malgré la faisabilité prouvée de cette couverture santé universelle, le projet est en gestation depuis 2017. « Par manque de budget », dit-on, « par manque de volonté », aussi.
« Pourtant, rappellent les spécialistes de la santé, la pandémie aurait pu profiter au système de santé malgache, vu les montants des aides accordées (plus de 800 millions de dollars, NDLR). Ça n’a malheureusement pas été le cas ». Pour l’heure, difficile de savoir où et comment ces fonds ont été dépensés.
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