Entre les ponts d'Arcole et Notre-Dame, sur la Seine, il y a tout au plus une centaine de mètres. C'est là, sur ce petit tronçon des voies sur berges, que l'opération « Tel-Aviv sur Seine » a lieu ce jeudi. Un panneau est apparu sur le sable, et cinq drapeaux aux couleurs de l'opération ont été installés. Ce jeudi matin, des stands d'animation étaient en train d'être montés, ainsi qu'une mini-scène qui accueillera en soirée les DJ pour une « beach party ». Pourtant, à première vue, l'ambiance qui règne sur place ressemble à tout, sauf à une manifestation festive.
Entre midi et 22 h, une dizaine d'organisations de soutien au peuple palestinien appellent à manifester contre l'initiative, et surtout contre la politique israélienne. Une opération baptisée « Gaza plage » et qui a été autorisée par la préfecture de police de Paris. La politique israélienne, c'est précisément ce qui gêne Rim, une jeune femme venue du Liban, un pays qui n'a jamais reconnu l'Etat d'Israël. « Je ne sais pas vraiment, le peuple français, quelle attitude il a sur ce sujet-là, mais en tant que Libanaise, ce n'est pas très agréable. Je ne viendrai surtout pas à Paris Plages demain. »
Un peu plus loin, Magdi et son épouse sont installés dans des transats, tandis que leurs deux enfants jouent dans le sable. Pour ce touriste égyptien, peu importe le choix de la ville. « Cela devrait rester un lieu public, ouvert à tout le monde et où les enfants peuvent jouer. Dès que vous ajoutez un drapeau particulier ou une manifestation spéciale, ça devient politique... c'est inévitable. » Pierre, 26 ans, le regrette. Il vit et travaille à Paris. « Pour n'importe quelle ville qui serait accueillie à Paris Plages, je viendrais, parce que c'est un message de paix. On doit se rencontrer, on doit savoir ce qui se passe dans les villes du monde. Peu importe ce que l'on pense de la politique de leur Etat », plaide-t-il.
La météo pourrait aider les forces de l'ordre
La sécurité est renforcée ce jeudi aux abords de la manifestation. Car les risques de débordement sont pris très au sérieux par les autorités de la capitale française. Selon la préfecture de police de Paris, jusqu'à cinq unités de force mobiles seront mobilisables sur la journée aux alentours de la manifestation. De 400 à 500 CRS et gendarmes mobiles se tiendront prêts à intervenir le cas échéant, assistés de « moyens spéciaux », indique la préfecture.
Comprendre : la brigade fluviale, les chiens renifleurs d'explosifs et autres policiers en civils spécialisés dans l'encadrement des manifestations à risque. Un dispositif impressionnant. Pour accéder à la plage artificielle sur laquelle se déroule « Tel-Aviv sur Seine » ce jeudi, les Parisiens et les touristes devront passer sous des portiques détecteurs de métal, installés à chaque accès, et les sacs seront systématiquement fouillés. Les services de sécurité de l'ambassade d'Israël seront également mobilisés et assureront la sécurité sur la plage.
Les ponts et les abords des quais qui surplombent les voies sur berges à cet endroit sont sécurisés ; des barrières empêchent de s'approcher du bord. Mais alors que le plan Vigipirate est toujours actif en France - à son niveau le plus élevé depuis les attentats du mois de janvier -, le meilleur allié des autorités en matière de sécurité pourrait être, ce jeudi, la météo. De violents orages sont prévus sur la région parisienne durant toute la journée.
-
Haïti convoque l'ambassadeur de France après les propos «inacceptables» d'Emmanuel Macron
-
Mali: le général de division Abdoulaye Maïga nommé Premier ministre de transition
-
Syrie: 68 morts dans les frappes israéliennes contre des groupes pro-iraniens à Palmyre (nouveau bilan)
-
États-Unis: Elon Musk détaille son «projet» de réforme de l'État dans le «Wall Street Journal»
-
Egypte: une loi sur les réfugiés adoptée par le Parlement