Deux personnes au moins ont été tuées vendredi à Bangui par les soldats burundais de la Misca qui se sont heurtés à un groupe de manifestants, au deuxième jour de violences dans la capitale centrafricaine provoquées par l'attaque d'une église.
Des milliers de personnes se sont rassemblées dans le centre de Bangui pour demander la démission de la présidente intérimaire Catherine Samba-Panza et le retrait du contingent burundais la mission de maintien de la paix sous l'égide de l'Union africaine.
La Misca est accusée par les chrétiens de favoriser la communauté musulmane.
Catherine Samba-Panza s'est adressée à la nation et a promis que les responsables de l'attaque menée mercredi contre l'église Notre-Dame de Fatima qui a fait 17 morts ne resteront pas impunis.
"La haine intercommunautaire est exploitée sans honte par les ennemis de la paix qui veulent imposer un autre gouvernement de transition", a-t-elle dit. "Ils ne renoncent à aucun effort pour faire échouer l'action des actuelles autorités de transition visant à réconcilier chrétiens et musulmans", a-t-elle ajouté.
Le porte-parole de la force africaine de maintien de la paix Francis Che a déclaré que les soldats avaient riposté à des tirs après avoir été visés par des manifestants armés.
"Des manifestants armés ont attaqué la base burundaise. Les Burundais ont riposté en ouvrant le feu et deux personnes sont mortes et deux autres ont été blessées parmi les assaillants", a déclaré Francis Che. "La foule s'est dispersée. Nous avons retrouvé deux armes et une grenade", a-t-il dit.
"Nous nous sommes rassemblés ce matin avec des femmes et des enfants mais sans armes et les Burundais ont tué cinq personnes", a déclaré Eric Sako, un homme d'affaires de Bangui.
"Nous étions dans les locaux de l'Onu en train d'essayer d'expliquer les choses quand ils ont ouvert le feu sur nous", a-t-il raconté.
MANIFESTATION CONTRE LES SOLDATS BURUNDAIS
Les manifestants se sont rassemblés vers 05h00 (04h00 GMT) devant la mission de l'Onu à Bangui, qui se trouve à 200 mètres de la base du contingent burundais de la Misca, pour réclamer le départ des troupes du Burundi, accusées de prendre parti en faveur des musulmans.
La colère des habitants chrétiens de Bangui se nourrit de l'attaque de mercredi contre l'église Notre-Dame de Fatima par des musulmans située à proximité du quartier PK5 à majorité musulmane.
Dix-sept personnes auraient été tuées dans cette attaque et 27 autres auraient été enlevées, selon un bilan fourni par des responsables onusiens.
Des jeunes chrétiens ont dressé des barricades sur les principaux axes de la capitale, que des bulldozers de l'armée française s'employaient à retirer vendredi.
Les habitants des quartiers chrétiens ont également manifesté leur colère dès l'aube en frappant sur des casseroles ou en tirant des coups de feu en l'air.
Les violences, opposant musulmans et chrétiens principalement, se poursuivent en République centrafricaine malgré la présence dans le pays des 2.000 soldats dépêchés par la France et des 6.000 hommes de la Misca.
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