Ahmed Khalifa Niasse : « Un PM qui ne fait pas sa DPG n’existe pas »

L’invité des rédactions du groupe Emedia.sn a abordé la chaude actuelle qui fait couler autant de salive que d’encre dans l’espace politique sénégalais à savoir la déclaration de politique générale (DPG) du Premier des ministres. Hier, vendredi, Ahmed donnait son point de vue là-dessus, mais « ne partage pas la position de Ousmane Sonko de ne pas faire sa DPG devant l’Assemblée du fait d’un règlement intérieur qui n’est pas révisé ».
 
Invité des Rédactions de itv, iradio, Bès bi et Emedia.sn, le marabout et homme politique, demande simplement à Ousmane Sonko de «revoir sa position». «Que je sache, il n’est pas élu. C’est, celui qui est élu qui détient la légitimité et qui délègue ses prérogatives. Qu’il ne rentre pas dans un bras de fer», a-t-il assené. Rappelant dans la foulée le différend Mamadou Dia-Senghor sur la réduction des pouvoirs de l’Assemblée provoquant la crise de 62.

Pour lui, le raisonnement sur le règlement intérieur ne tient pas et d’affirmer que «ce n’est même pas logique », parce qu’il y a « la coutume parlementaire aussi » par conséquent « Sonko doit aller à l'Assemblée nationale »». Ahmed Khalifa révèle que « c’est dangereux, et ce sont des prémices d’une dictature. Même si, je sais qu’il est incapable d’être un dictateur, je le connais », martèle-t-il.

Le guide religieux affirme que «si le Premier ministre ne vient pas à l’Assemblée nationale, il n’existe pas ». Surtout tenir cette déclaration de politique générale hors de l’hémicycle « serait un chaos, et insensé » dit-il. Pour lui, Sonko « s’est trompé de pouvoir et le pouvoir qu’il a, n’est pas le pouvoir qu’il veut exercer», ajoute M. Niass.

Le leader du Front des alliances patriotiques (Fap) semble déçu du régime de Diomaye-Sonko, à tel point qu’il soutient qu’il y a une «forte probabilité que le régime élu le 24 mars dernier perde les prochaines élections dans ces conditions ». « Ils sont passés avec 42 %, si on enlève l’apport de Wade. Ce n’est pas un régime populaire » affirme-t-il.
 
Sur la réplique de Benno Bokk Yakaar qui entend procéder à des réformes pour empêcher au Président Faye de dissoudre l’Assemblée et de déposer une motion de censure, Ahmed Khalifa Niasse est formel : «C’est ça une crise. C’est action-réaction ». Il ajoute, en faisant référence aux nouvelles autorités, « c’est qu’ils ont tellement promis des choses »jusqu’à promettre «une potion magique ».