Le journaliste Abdou Latif Coulibaly remet sa casquette de professionnel des médias pour défendre sa corporation. Les questions fiscales, un sujet très prisé ces temps-ci dans l’opinion publique comme dans les médias. Mais pour l’ancien secrétaire général du gouvernement l’Etat doit trouver des moyens pour encourager l’existence des médias et repenser ce système fiscal. « On ne peut pas demander le paiement des impôts systématiquement sans pour autant réfléchir de façon intelligente et cohérente sur le système fiscal mis en place dans un secteur particulier comme les médias. » dit-il.
De l’avis du journaliste, le système fiscal actuel ne permet pas un développement conséquent de la presse. C’est pourquoi il appelle les autorités à ne pas se limiter tout simplement et exiger le paiement mais de trouver des moyens d’aménager de manière intelligente un système fiscal dans lequel l’Etat va se retrouver, les citoyens aussi. Pour le maire de Sokone les autorités doivent réfléchir sur les modalités par lesquelles les entreprises de presse vont payer les impôts.
Pas que ça d’après l’ancien journaliste d’investigation, le nouveau régime doit penser un système fiscal qui permet d’équilibrer à la fois l’existence de la presse comme agent socioéconomique jouant un rôle prépondérant dans la démocratie. « Les médias constituent le relais central des débats publics. Ils sont la sève nourricière de la démocratie. Quand on les asphyxie et quand les faits disparaissent on amoindrit fondamentalement la démocratie » défend l’ancien collaborateur de Macky Sall. Il presse le nouveau président de la République et son Premier ministre de chercher des solutions aux problèmes du secteur plutôt que de complexifier davantage la situation.
Sous un autre registre, l'ancien journaliste d'investigation s'est prononcé sur l'alternance générationnelle survenue le 24 mars 2024.
« L’alternance générationnelle et le changement systémique : ces mots n’ont aucune forme de réalité pratique »
L’ancien ministre sous l’ère Macky Sall pense que le nouveau régime doit cesser de jouer avec les concepts comme alternance générationnelle et changement systémique. Selon lui, Il n’y a aucune alternance qui peut se passer qu’avec les jeunes uniquement et la société a besoin des jeunes comme moyens. « Un gouvernement ou un système politique quel qui soit a besoin de l’expérience des jeunes, de leur vivacité mais également de leur capacité de projection comme il a aussi besoin de la sagesse des adultes de leur capacité à réfléchir et à comprendre plus vite » plaide Abdou Latif Coulibaly.
Pour mieux gérer les affaires du pays, l’actuel maire de Sokone pense que les hommes politiques doivent arrêter avec ces concepts galvaudés qui n’ont aucune signification. « L’alternance générationnelle et le changement systémique : ces mots n’ont aucune forme de réalité pratique » dit-il.
De l’avis de Latif Coulibaly les dirigeants ont l’obligation d’accepter le principe que la démocratie est d’abord un renoncement de soi c’est-à-dire moins pensé à soi et surtout de diriger pour toute la société.
La conviction de l’ancien journaliste d’investigation est qu’Il n’y a pas de rupture systémique ce sont les hommes qui doivent changer de rapport à la politique et de comprendre qu’être chef d’Etat ou ministre ne te donne pas tous les passes droits possibles. Ces derniers doivent respecter la loi telle qu’elle soit même si elle est mal faite, jusqu’à ce qu’ils la changent correctement.
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