Ali Zeidan a été escorté par des hommes armés à la sortie de son hôtel, qui est situé en plein centre de Tripoli, juste à côté de la vieille ville. Il s'agit d'un des grands hôtels de luxe de la capitale libyenne, face à la mer.
En principe, la sécurité est forte autour de cet hôtel, pour protéger les diplomates, les hommes politiques libyens et les businessmen. Mais visiblement, la sécurité de M. Zeidan et celle de l'hôtel n'ont rien pu empêcher.
Qui sont ces hommes armés ? Certains pointent du doigt d'anciens rebelles. Pour l'instant, seul un groupe a revendiqué l'enlèvement ; il s'agit de la Chambre des opérations révolutionnaires de Libye.
Un groupe qui échappe au contrôle du gouvernement
Ce groupe est composé d’anciens rebelles et s’est fait connaître fin avril début mai de cette année. Il a fait pression sur le gouvernement pour qu’il adopte une loi d’exclusion politique qui visait à bannir de la vie politique tous les officiels et les dirigeants de l’ancien régime. C’est un groupe qui s’appuie sur un réseau assez important, puisque ce sont des liens qui se sont créés pendant la révolution. Ils ont des soutiens un peu partout dans le pays.
Certains des ces anciens rebelles sont retournés à la vie civile, mais d’autres sont restés dans leur brigade. Et ces brigades ont été incorporées comme telles dans des unités plus larges, contrôlées par le gouvernement. Mais en fait, les anciens rebelles continuent, pour la plupart, de n’obéir qu’aux dirigeants qu’ils avaient pendant la révolution et donc à ne pas respecter l’autorité du gouvernement central.
En représailles de la capture d’Abous Anas al-Libi
L'enlèvement survient cinq jours après la capture à Tripoli, par un commando américain, d'Abou Anas al-Libi, un chef présumé d'al-Qaïda. « L'arrestation » de M. Zeidan, selon les termes employés par les ex-rebelles, ferait office de représailles.
Elle « intervient après la déclaration de John Kerry concernant la capture d'Abou Anas al-Libi, après qu'il a dit que le gouvernement libyen était informé de cette opération », explique un porte-parole du groupe d'ex-rebelles.
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