« En 2011, des journalistes et des opposants politiques ont été l’objet de harcèlements et de procédures judiciaires pour avoir simplement exprimé leurs opinions politiques. Plusieurs manifestations ont été violemment réprimées », ajoute le texte.
Amnesty International fait état d’informations concordantes établissant « plusieurs cas de torture en détention en 2011 ». « Ainsi, par exemple, le 29 mars, le corps menotté de Aladji Konaté a été trouvé sur les rives du fleuve Sénégal. Il avait été arrêté plusieurs jours auparavant parce qu’il était soupçonné de trafic de stupéfiants ».
La police a affirmé qu’il s’était jeté dans le fleuve pour tenter de s’échapper mais des photos de son corps prises par la presse sénégalaise montrent des traces indiquant qu’il avait été torturé.
« Le corps de Aladji Konaté a été inhumé sans qu’une autopsie ne soit pratiquée pour déterminer les circonstances exactes de sa mort. Aucune enquête n’a été ouverte en dépit de requêtes faites par des organisations locales des droits humains et par le proches de Aladji Konaté ».
Le rapport d’Amnesty International décrit également la détérioration de la situation en Casamance – une région au sud du pays qui est ravagée par un conflit depuis trente ans. Fin 2011 et début 2012, les tensions se sont exacerbées entre les forces armées sénégalaises et le groupe armé qui demande l’indépendance de cette région.
« Une fois l’échéance électorale passée, il incombera aux nouvelles autorités sénégalaises, issues du scrutin, de lutter sans délai contre la persistance de l’impunité dont jouissent depuis si longtemps les forces de sécurité au Sénégal », conseille Salvatore Saguès.
« Les auteurs des violations de droits humains doivent être traduits en justice et la crédibilité du système judiciaire et de l’état de droit doit être préservée », martèle Saguès, chercheur d’Amnesty International sur l’Afrique de l’ouest.
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