Annoncé près de la guillotine, Pape Diop prend les devants

Dans une interview accordée à nos confrères de la RFM, l’ancien maire libéral de Dakar parle de son retour dans le secteur privé. « J’ai la nostalgie des affaires. Parce que ça me permet d’être plus en contact, de manière plus détendue avec les Sénégalais ». Un propos plein de sens.
En effet, cette déclaration arrive au moment où on parle beaucoup d’une brouille entre lui et le Président de la République, par ailleurs Secrétaire général national du parti démocratique sénégalais. Me Wade veut que Pape Diop lui remette les clés de « son » institution. Pour forcer son départ, la dissolution du Sénat est très souvent évoquée après le refus de Pape Diop de remettre sa démission.
Après cette volonté du Secrétaire général du parti démocratique sénégalais, les choses se sont accélérées.
La semaine passée, il est apparu dans la presse l’implication de Pape Diop dans la vente de terrain illicite d’une valeur de 240 millions de francs.
Déjà, au lendemain de la défaite de la coalition Sopi 2009 aux élections locales à Dakar, Pape Diop était accusé par une frange du PDS d’en être à l’origine.
Autant de bruit vite démenti par l’intéressé lui-même.
Avant le Président du Sénat, les amazones libérales, femmes proches de l’ex-édile de Dakar avaient tenu un point de presse pour démentir tout problème entre Me Wade et Pape Diop. Elles ont même parlé d’esprits malintentionnés qui distillent "des rumeurs".
A ce dossier suintant, vient s’ajouter des signes pas très heureux pour l’ex-maire de Dakar.
Dans une lettre ouverte du journaliste Pape Amadou Gaye, militant libéral, fait des révélations sur la manière dont Pape Diop « a divisé » le parti démocratique sénégalais pour régner. Il déduit, d’ailleurs, que son départ du Sénat est nécessaire et irréversible.
Des sorties qui font état de déballages.
Pape Diop ne démord pas face à cette nouvelle situation qui semble aller en sa défaveur. Il parle d’un lynchage médiatique qui a été déclenché contre sa personne depuis 2004.
Tous ces dossiers sortis en même temps ne sont-il pas pour presser l’homme à partir ?
Des cas bien pareils se sont présentés au Sénégal dans un passé très récent.
Après avoir fouiné en vain dans la gestion de l’ancien président de l’Assemblée nationale, Macky Sall, les Libéraux ont fini par le défenestrer de la place Soweto.
Idrissa a été accusé d’atteinte à la sécurité et à la Sureté de l’Etat pour se faire écarter de sa station primatoriale.
Aujourd’hui la même démarche semble avoir été empruntée pour « décapiter » le responsable politique PDS de Dakar.
Car Pape Diop est plus qu’exposé depuis la sortie des conclusions du pré rapport de l’Agence de régulation des marchés publics (ARMP) épinglant sa gestion à la mairie de Dakar.
Aujourd’hui, se sachant près de la guillotine, Pape Diop appelle à un vaste rassemblement en louant les forces et les capacités d’Idrissa Seck, longtemps banni par le PDS.
Idem pour Macky dont il a été accusé d’être à l’origine de la démission forcée de la présidence de l’Assemblée nationale.
En parlant, aujourd’hui de sa nostalgie du secteur privé, Pape Diop se prépare psychologiquement à un retour à la case départ en prenant les devants.