Trois jours de deuil national, assortis de mesures pour renforcer les contrôles sur des axes routiers, sur les lieux dits sensibles ou d’autres attaques terroristes pourraient intervenir. Ce sont les annonces faites par le président Roch Marc Christian Kaboré lors de son allocution de samedi soir.
Le dernier bilan, toujours provisoire, fait état de 29 victimes. Leurs identités restent pour le moment incertaines. Il y a huit Burkinabè, mais aussi une majorité d’Occidentaux parmi ces morts. Ils seraient au moins 14, selon le décompte du ministre de l'Intérieur, qui a précisé que septs corps étaient encore « non-identifiés ».
Victimes étrangères
Deux Français ont été tués, a indiqué le quai d’Orsay. Les deux hommes travaillaient pour une société de transport. L'un de leurs collègues, de nationalité portugaise et vivant en France, a également trouvé la mort durant l'attaque. Une autre victime serait également portugaise.
Selon le décompte fait par le ministre, quatre Canadiens, trois Ukrainiens, un Néerlandais et deux Suisses figureraient aussi au nombre des personnes tuées par ces terroristes, sans que l’on sache pour l’heure exactement s’il s’agissait de coopérants de passage, des résidents à temps plein ici dans la capitale burkinabè, ou bien de simples touristes.
Le nombre d'assaillants encore incertain
Alors que toutes les victimes ne sont pas encore identitifées, la question du nombre exact de terroristes qui ont semé la mort en centre-ville reste entière. Les opérations de ratissage se poursuivent, à la recherche d'éventuels jihadistes, et les forces de l'ordre étaient en action dimanche matin, selon une source sécuritaire citée par l'AFP. « 129 hôtels ont été fouillés », a précisé le ministre de l'Intérieur Simon Compaoré.
Les corps de trois jihadistes ont été identifiés, tous des hommes, selon le ministre, qui a précisé que les assaillants étaient « très jeunes ». De nombreux témoignages font état de plus de trois assaillants et les enquêteurs cherchent à vérifier ces affirmations. « Au stade actuel de l'enquête, on ne peut pas savoir le nombre exact de jihadistes », a souligné le ministre. Sur les lieux de l'attaque, le périmètre de sécurité a été élargi et la zone reste inaccessible.
Concernant l'enquête, « les jihadistes sont allés prier dans une mosquée derrière l'hôtel », a-t-il déclaré, évoquant la possibilité que les assaillants aient procédé à un repérage des lieux « peut-être avec des complicités. »
Ambiance à Ouagadougou
La capitale burkinabè se remet petit à petit de ce choc. Le président Roch Marc Christian Kaboré a qualifié l’attaque contre une mission de la gendarmerie à Tina-Akoff, l’enlèvement du couple australien à Djibo et enfin l’attaque suivie de la prise d’otages à l’hôtel Splendid, d'« actes barbares, ignobles, d’une ampleur sans précédent et d’une lâcheté inouïe ».
Et c’est l’état d’esprit de tous les Burkinabè, qui se posent toujours des questions sur ces attaques : comment cela a-t-il pu se produire dans une ville comme Ouagadougou ? Et au Splendid Hôtel, un établissement hautement sécurisé pendant les élections de novembre dernier ?
En attendant des réponses à ces questions, tout le monde condamne avec la plus grande fermeté ces attaques et appellent à collaborer avec les forces de sécurité.
Réactions politiques
Pour Salif Diallo, le président de l’Assemblée nationale et également premier vice-président du parti le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP, le parti au pouvoir), l’objectif de ces attaques est de stopper la démocratie naissante au Burkina Faso et d’entraver la marche peuple burkinabè vers son développement.
Dans un autre message, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), l’ex-parti au pouvoir, appelle tout le peuple burkinabè dans toutes ses composantes à redoubler de vigilance pour contribuer à endiguer le phénomène du terrorisme sur toutes ses formes au Burkina Faso et dans la sous-région.
Et à noter également que le Premier ministre malien, Modibo Keïta, vient d’arriver au Burkina Faso. Il est reçu en ce moment-même par le président Roch Marc Christian Kaboré. Le Mali a connu il y a deux mois quasiment le même drame au Radisson Blu de Bamako.
Le Burkina, un symbole
Cette attaque d'une ampleur inédite dans la capitale burkinabè a un « impact énorme », estime Cynthia Ohayon, analyste sur l'Afrique de l'Ouest au sein de l'International Crisis Group et spécialiste du Burkina Faso. Selon elle, le timing de cette attaque n'est pas anodin et il faut la replacer dans le contexte politique actuel.
« Le gouvernement vient d’être mis en place, le président a pris ses fonctions il n’y a même pas deux semaines, le pays sort d’une longue transition. Il était assez fragile, il y a eu des crises politiques comme le coup d’Etat de septembre, rappelle-t-elle. Et finalement là, l’ambiance à Ouagadougou est plutôt à l’optimisme, les élections se sont bien passées, elles ont été transparentes, elles ont été pacifiques. »
Cynthia Ohayon y voit « une leçon de démocratie, de transition pacifique » et c'est donc « ce symbole de progrès démocratique » que les terroristes ont décidé de « frapper à ce moment-là ». Cette attaque bouleverse de fait l'agenda du gouvernement. « Le président avait déjà beaucoup de dossiers urgents qui l’attendaient sur son bureau, analyse-t-elle. Là ça fait passer aussi le défi sécuritaire, le défi de la réforme de l’armée à un niveau beaucoup plus important. »
Source Rfi.fr
Le dernier bilan, toujours provisoire, fait état de 29 victimes. Leurs identités restent pour le moment incertaines. Il y a huit Burkinabè, mais aussi une majorité d’Occidentaux parmi ces morts. Ils seraient au moins 14, selon le décompte du ministre de l'Intérieur, qui a précisé que septs corps étaient encore « non-identifiés ».
Victimes étrangères
Deux Français ont été tués, a indiqué le quai d’Orsay. Les deux hommes travaillaient pour une société de transport. L'un de leurs collègues, de nationalité portugaise et vivant en France, a également trouvé la mort durant l'attaque. Une autre victime serait également portugaise.
Selon le décompte fait par le ministre, quatre Canadiens, trois Ukrainiens, un Néerlandais et deux Suisses figureraient aussi au nombre des personnes tuées par ces terroristes, sans que l’on sache pour l’heure exactement s’il s’agissait de coopérants de passage, des résidents à temps plein ici dans la capitale burkinabè, ou bien de simples touristes.
Le nombre d'assaillants encore incertain
Alors que toutes les victimes ne sont pas encore identitifées, la question du nombre exact de terroristes qui ont semé la mort en centre-ville reste entière. Les opérations de ratissage se poursuivent, à la recherche d'éventuels jihadistes, et les forces de l'ordre étaient en action dimanche matin, selon une source sécuritaire citée par l'AFP. « 129 hôtels ont été fouillés », a précisé le ministre de l'Intérieur Simon Compaoré.
Les corps de trois jihadistes ont été identifiés, tous des hommes, selon le ministre, qui a précisé que les assaillants étaient « très jeunes ». De nombreux témoignages font état de plus de trois assaillants et les enquêteurs cherchent à vérifier ces affirmations. « Au stade actuel de l'enquête, on ne peut pas savoir le nombre exact de jihadistes », a souligné le ministre. Sur les lieux de l'attaque, le périmètre de sécurité a été élargi et la zone reste inaccessible.
Concernant l'enquête, « les jihadistes sont allés prier dans une mosquée derrière l'hôtel », a-t-il déclaré, évoquant la possibilité que les assaillants aient procédé à un repérage des lieux « peut-être avec des complicités. »
Ambiance à Ouagadougou
La capitale burkinabè se remet petit à petit de ce choc. Le président Roch Marc Christian Kaboré a qualifié l’attaque contre une mission de la gendarmerie à Tina-Akoff, l’enlèvement du couple australien à Djibo et enfin l’attaque suivie de la prise d’otages à l’hôtel Splendid, d'« actes barbares, ignobles, d’une ampleur sans précédent et d’une lâcheté inouïe ».
Et c’est l’état d’esprit de tous les Burkinabè, qui se posent toujours des questions sur ces attaques : comment cela a-t-il pu se produire dans une ville comme Ouagadougou ? Et au Splendid Hôtel, un établissement hautement sécurisé pendant les élections de novembre dernier ?
En attendant des réponses à ces questions, tout le monde condamne avec la plus grande fermeté ces attaques et appellent à collaborer avec les forces de sécurité.
Réactions politiques
Pour Salif Diallo, le président de l’Assemblée nationale et également premier vice-président du parti le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP, le parti au pouvoir), l’objectif de ces attaques est de stopper la démocratie naissante au Burkina Faso et d’entraver la marche peuple burkinabè vers son développement.
Dans un autre message, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), l’ex-parti au pouvoir, appelle tout le peuple burkinabè dans toutes ses composantes à redoubler de vigilance pour contribuer à endiguer le phénomène du terrorisme sur toutes ses formes au Burkina Faso et dans la sous-région.
Et à noter également que le Premier ministre malien, Modibo Keïta, vient d’arriver au Burkina Faso. Il est reçu en ce moment-même par le président Roch Marc Christian Kaboré. Le Mali a connu il y a deux mois quasiment le même drame au Radisson Blu de Bamako.
Le Burkina, un symbole
Cette attaque d'une ampleur inédite dans la capitale burkinabè a un « impact énorme », estime Cynthia Ohayon, analyste sur l'Afrique de l'Ouest au sein de l'International Crisis Group et spécialiste du Burkina Faso. Selon elle, le timing de cette attaque n'est pas anodin et il faut la replacer dans le contexte politique actuel.
« Le gouvernement vient d’être mis en place, le président a pris ses fonctions il n’y a même pas deux semaines, le pays sort d’une longue transition. Il était assez fragile, il y a eu des crises politiques comme le coup d’Etat de septembre, rappelle-t-elle. Et finalement là, l’ambiance à Ouagadougou est plutôt à l’optimisme, les élections se sont bien passées, elles ont été transparentes, elles ont été pacifiques. »
Cynthia Ohayon y voit « une leçon de démocratie, de transition pacifique » et c'est donc « ce symbole de progrès démocratique » que les terroristes ont décidé de « frapper à ce moment-là ». Cette attaque bouleverse de fait l'agenda du gouvernement. « Le président avait déjà beaucoup de dossiers urgents qui l’attendaient sur son bureau, analyse-t-elle. Là ça fait passer aussi le défi sécuritaire, le défi de la réforme de l’armée à un niveau beaucoup plus important. »
Source Rfi.fr
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