De trois millions au mois de mai, le nombre de cas de paludisme au Burundi est passé à plus de 5,7 millions à la mi-juillet, selon les chiffres publiés sur le site de OCHA, le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU, dans ce pays. L’organisme onusien cite des données officielles du ministère de la Santé publique.
C'est une bonne partie des 11 millions de Burundais qui ont déjà été touchés par cette nouvelle flambée de paludisme en un peu plus de 200 jours, ce qui correspond à une augmentation de 97 % par rapport à la même période de l'année 2018.
Quelque 1 800 personnes ont succombé à cette maladie durant la même période et, signe que cette crise n'est pas encore maîtrisée, ce sont plus de 150 000 nouveaux cas - dont 65 décès - qui ont été enregistrés rien que pour la seule semaine du 15 au 21 juillet, toujours selon ce rapport.
Le gros problème aujourd'hui, c’est que le gouvernement burundais refuse de déclarer officiellement une épidémie de paludisme, malgré une demande des organisations internationales en ce sens depuis la mi-avril.
Mais ce qui frappe le plus, c'est « la chape de plomb qui recouvre ce drame qui se joue à huis clos », selon un intervenant dans le secteur. Aucun médecin, aucun responsable d'ONG n'ose s'exprimer publiquement sur le sujet. Même les organisations internationales qui aident le Burundi dans ce domaine refusent de commenter ces chiffres et s'en remettent au gouvernement.
Le Burundi avait déjà fait face à une épidémie de paludisme, il y a à peine deux ans. Plus de 8 millions de cas avaient alors été recensés.
Des centres de santé débordés
Toujours selon OCHA, sur les 46 districts sanitaires que compte le Burundi, 33 ont dépassé le seuil de l’épidémie, dès la fin mai, et 9 autres ont dépassé le seuil d'alerte à la même date. Les centres de santé qui accueillent les malades sont débordés.
Joint par RFI, un responsable d'un centre de la province de Cibitoke qui a requis l'anonymat pour des raisons de sécurité, parle d'un véritable désastre et lance un appel au gouvernement afin qu'il agisse rapidement.
« Depuis deux mois, la malaria est devenue un véritable fléau dans la province de Cibitoke, comme on le constate dans les structures de santé. Sur 30 personnes qui viennent consulter dans notre centre de santé, chaque jour, 26 ou 27 ont la malaria. Et si vous regardez le rapport hebdomadaire que nous transmettons à nos supérieurs, au moins 94 % des malades soignés ont le paludisme ».
« On peut dire, sans risque de se tromper, que c'est un véritable désastre car il y a aussi de nombreux enfants ou adultes qui ont été tués par cette maladie. Nous sommes obligés de mettre deux malades sur un même lit et de coucher un troisième par terre et donc il n'y a pas de place pour les gardes-malades parce que nous sommes totalement débordés ».
« Le gouvernement devrait créer un grand centre pour traiter les cas de paludisme. Il doit aussi déclarer qu'il s'agit d'une épidémie pour que l’on puisse prendre en charge gratuitement tous les malades car aujourd'hui, tout le monde paie 100 % la consultation et les médicaments, sauf les enfants de moins de 5 ans. Enfin, le gouvernement doit distribuer de nouvelles moustiquaires et pulvériser de l'insecticide dans toutes les maisons. »
C'est une bonne partie des 11 millions de Burundais qui ont déjà été touchés par cette nouvelle flambée de paludisme en un peu plus de 200 jours, ce qui correspond à une augmentation de 97 % par rapport à la même période de l'année 2018.
Quelque 1 800 personnes ont succombé à cette maladie durant la même période et, signe que cette crise n'est pas encore maîtrisée, ce sont plus de 150 000 nouveaux cas - dont 65 décès - qui ont été enregistrés rien que pour la seule semaine du 15 au 21 juillet, toujours selon ce rapport.
Le gros problème aujourd'hui, c’est que le gouvernement burundais refuse de déclarer officiellement une épidémie de paludisme, malgré une demande des organisations internationales en ce sens depuis la mi-avril.
Mais ce qui frappe le plus, c'est « la chape de plomb qui recouvre ce drame qui se joue à huis clos », selon un intervenant dans le secteur. Aucun médecin, aucun responsable d'ONG n'ose s'exprimer publiquement sur le sujet. Même les organisations internationales qui aident le Burundi dans ce domaine refusent de commenter ces chiffres et s'en remettent au gouvernement.
Le Burundi avait déjà fait face à une épidémie de paludisme, il y a à peine deux ans. Plus de 8 millions de cas avaient alors été recensés.
Des centres de santé débordés
Toujours selon OCHA, sur les 46 districts sanitaires que compte le Burundi, 33 ont dépassé le seuil de l’épidémie, dès la fin mai, et 9 autres ont dépassé le seuil d'alerte à la même date. Les centres de santé qui accueillent les malades sont débordés.
Joint par RFI, un responsable d'un centre de la province de Cibitoke qui a requis l'anonymat pour des raisons de sécurité, parle d'un véritable désastre et lance un appel au gouvernement afin qu'il agisse rapidement.
« Depuis deux mois, la malaria est devenue un véritable fléau dans la province de Cibitoke, comme on le constate dans les structures de santé. Sur 30 personnes qui viennent consulter dans notre centre de santé, chaque jour, 26 ou 27 ont la malaria. Et si vous regardez le rapport hebdomadaire que nous transmettons à nos supérieurs, au moins 94 % des malades soignés ont le paludisme ».
« On peut dire, sans risque de se tromper, que c'est un véritable désastre car il y a aussi de nombreux enfants ou adultes qui ont été tués par cette maladie. Nous sommes obligés de mettre deux malades sur un même lit et de coucher un troisième par terre et donc il n'y a pas de place pour les gardes-malades parce que nous sommes totalement débordés ».
« Le gouvernement devrait créer un grand centre pour traiter les cas de paludisme. Il doit aussi déclarer qu'il s'agit d'une épidémie pour que l’on puisse prendre en charge gratuitement tous les malades car aujourd'hui, tout le monde paie 100 % la consultation et les médicaments, sauf les enfants de moins de 5 ans. Enfin, le gouvernement doit distribuer de nouvelles moustiquaires et pulvériser de l'insecticide dans toutes les maisons. »
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